20 août 2024 : Journée mondiale du moustique

Cette journée célèbre une découverte majeure par le Dr Ronald Ross en 1897, celle que les moustiques femelles sont responsables de la transmission du paludisme chez les humains.

Dernière mise à jour le 22 août 2024

L’essentiel

Le but de cette journée est de sensibiliser le public aux maladies transmises par les moustiques et à aux efforts déployés pour les éradiquer. Arbo-France est un des réseaux thématiques sous l’égide de l’ANRS MIE dont l’objectif est d’améliorer la préparation et la réponse aux épidémies d’arbovirus humains et animaux en métropole et dans les territoires ultra-marins.

Le moustique, un des plus dangereux tueurs en série de la planète

Ce sont plus précisément les micro-organismes pathogènes (parasites, virus ou bactéries) présents dans un hôte infecté (humain ou animal) et ingérés lors d’un repas de sang par le moustique qui provoquent des maladies. Le moustique est le vecteur de ces infections (on parle de maladies vectorielles). Les pathogènes ingérés se reproduisent dans le moustique femelle qui les réinjecte dans un nouvel hôte à l’occasion d’une piqûre.

Il y a plus de 3 000 espèces de moustiques, mais seule trois sont responsables de la transmission de maladies virales et parasitaires à l’être humain : les moustiques Aedes, les moustiques Anopheles et les moustiques Culex. À noter que les virus transmis aux humains par les moustiques se retrouvent sous la dénomination d’arbovirus. (1,2)

Parmi les maladies virales (ou arboviroses), citons le chikungunya, la dengue, la maladie à virus Zika, la fièvre jaune, l’encéphalite japonaise, la fièvre du Nil occidental et la fièvre de la vallée du Rift. Les maladies parasitaires comprennent le paludisme et la filariose lymphatique.

Les moustiques Anopheles transmettent le paludisme, la filariose et l’encéphalite. Les moustiques Culex sont porteurs de l’encéphalite, de la filariose lymphatique et de la fièvre du Nil occidental. Les moustiques Aedes, dont fait partie le moustique tigre, transmettent la fièvre jaune, la dengue, le chikungunya et Zika.

On évalue à près d’un million le nombre de décès par an attribués aux moustiques. (3)

  1. https://www.anses.fr/fr/content/le-moustique-tigre
  2. https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/vector-borne-diseases
  3. https://www.isglobal.org/en/-/mosquito-el-animal-mas-letal-del-mundo

Le réchauffement climatique favorise la prolifération des arboviroses

Dans un contexte de changement climatique et de mondialisation des échanges, les maladies vectorielles, dont les arboviroses, ont tendance à apparaître dans des secteurs géographiques épargnés jusqu’alors, ou à réapparaître dans des secteurs où elles avaient disparu.

Ainsi, en France, depuis le 1er janvier 2024, plus de 1 679 cas de dengue ont été importés en métropole contre 131 cas sur la même période en 2023. Depuis le 1er janvier 2024, on retrouve le moustique tigre dans 78 départements de métropole. Il est également présent à La Réunion et à Mayotte. En Guadeloupe, Martinique, et Guyane, le moustique Aedes aegypti est le vecteur à l’origine des principales épidémies de dengue, de fièvre jaune, de chikungunya et de Zika. Récemment, un autre type de moustique, très répandu, le Culex pipiens, a transmis un autre type de virus, le virus de la fièvre du Nil occidental qui a régulièrement été détecté sur le pourtour méditerranéen.

Le rôle d’Arbo-France dans la réponse aux épidémies d’arbovirus

Arbo-France, placé sous l’égide de l’ANRS MIE, est un réseau français d’étude des arboviroses dont l’objectif est de faciliter la préparation et la réponse aux épidémies d’arbovirus humains et animaux en métropole et dans les territoires ultra-marins.

Les objectifs de ce groupe multidisciplinaire et multi-institutionnel sont :

  • de créer un système de veille et d’alerte auprès de l’ANRS MIE,
  • d’améliorer la visibilité de la recherche sur les arbovirus en France et à l’international,
  • d’aider aux montages de projets de recherche,
  • d’apporter une expertise scientifique.

Projets de recherche d’Arbo-France financés par l’ANRS MIE

Parmi les projets de recherche financés par l’ANRS MIE, on peut citer :

  • Appel à projets Émergence – pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) 2022
    • Surveillance et contrôle des arbovirus au Burkina Faso selon une approche globale – Centre MURAZ Institut de recherche Bobo-Dioulasso Burkina Faso
    • Arbovirus (ré)émergents en milieu insulaire en Océanie: nouvelles perspectives de gestion du risque dans l’ère post-COVID – Laboratoire de recherche sur les maladies infectieuses à transmission vectorielle Institut Louis Malardé Papeete Polynésie française
    • Détermination de la circulation des virus à potentiel épidémique dans les eaux usées de Guinée, un pays de l’Afrique de l’Ouest – Institut Pasteur de Guinée, Conakry Guinée
  • Appel à projets PEPR MIE 2023 : 3 projets sur les arbovirus (voir Annexe 1)
    • Le projet CAZIKANO sur la prévention et contrôle du risque infectieux des souches africaines contemporaines du virus Zika
    • Le projet LSDengue consacré aux déterminants de la dengue grave dans les territoires français ultramarins
    • Le projet TICKRISK proposant une étude anthropologique et le co-développement de la préparation et la communication des risques de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo aux frontières de l’Europe

8 Bourses de thèse Arbo-France (deux en 2022, trois en 2023 et trois en 2024)