Nouvelle date de clôture de l'appel à projets : 4 novembre 2024
Dernière mise à jour le 25 octobre 2024
L’ANRS Maladies infectieuses émergentes (ANRS MIE) et le South African Medical Research Council (SAMRC), partenaires de longue date pour la mise en place de projets de recherche et l’animation scientifique dans les champs thématiques qu’ils partagent, décident d’unir leurs forces et d’aligner leurs priorités en lançant un appel à projets conjoint sur la tuberculose (TB).
Cette initiative a pour objectif l’accélération des progrès dans la lutte globale contre la tuberculose à travers l’initiation et le soutien de collaborations à l’international entre l’Afrique du Sud et la France. Les principaux objectifs de cet appel sont les suivants :
FA et YY : L’ANRS MIE et le SAMRC ont toujours été engagés ensemble de manière plus ou moins directe, dans des projets et de l’animation scientifiques sur les maladies infectieuses, comme sur les mesures de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (projet SAMBULELLO/UMBRELLA). Fareed Abdullah, Directeur TB et AIDS au SAMRC, membre du TB Strategic and Technical Advisory Group TB à l’OMS, est par ailleurs membre du Conseil scientifique de l’ANRS MIE depuis 2018. Nos deux institutions sont également au cœur du partenariat GloPID-R qui réunit des financeurs internationaux de la recherche sur les maladies infectieuses.
Nous nous connaissons bien, les équipes de recherche que nous finançons et coordonnons également, nous reconnaissons l’expertise de chacun dans son domaine. Mais nous n’avions encore jamais mené conjointement une initiative aussi ambitieuse et déterminante que cet appel à projets conjoint pour la recherche collaborative franco-sud-africaine sur la tuberculose.
Cette volonté d’aller plus loin dans notre collaboration a vu le jour lors d’un séminaire sur la tuberculose, organisé en 2019 par l’ambassade de France à Pretoria et le SAMRC, auquel étaient invités une dizaine de chercheurs français, et nous étions tous deux présents. Il est apparu que les priorités de recherche sur la tuberculose de l’ANRS MIE et du SAMRC étaient partagées, et que nous aurions tout intérêt à essayer d’aligner moyens et équipes pour faire avancer la recherche.
FA et YY : La recherche sur la tuberculose a beaucoup progressé, notamment sur les mécanismes de transmission, des nouveautés thérapeutiques, sur l’impact des variations génétiques de Mycobacterium tuberculosis sur la résistance aux antituberculeux, mais l’obstacle principal est le manque de financement de la recherche sur la tuberculose. Certains chercheurs français, notamment ceux qui sont engagés dans l’Action Coordonnée Tuberculose créée par l’ANRS MIE, ont développé une solide expertise dans la recherche sur la tuberculose, qu’elle soit clinique, fondamentale ou translationnelle, et souhaitait la mettre en résonnance avec l’expertise des chercheurs sud-africains qui ont une riche expérience de la recherche sur la tuberculose et notamment dans un contexte de collaboration internationale.
Le SAMRC souhaitait également inclure la France dans son réseau de collaboration internationale de recherche sur la tuberculose qui est l’une de leurs grandes priorités. En effet, la tuberculose continue d’être un problème majeur de santé mondiale. Chaque année plus de 10 millions de personnes développent une tuberculose maladie, et en 2022, la tuberculose était la cause de 1,3 million de décès dans le monde (OMS, TB rapport mondial 2023).
La co-infection Tuberculose-VIH est associée aux formes graves de la tuberculose et à une augmentation de la mortalité chez les personnes atteintes de tuberculose. L’Afrique du Sud est un pays à revenu intermédiaire supérieur, marqué par une inégalité extrême de revenus, où la population de personnes vivant avec le VIH est estimée à 7,8 millions (13% de la population) et seulement 5,4 millions sont sous traitement antirétroviral. En Afrique du Sud, 300 000 nouveaux cas de tuberculose sont diagnostiqués chaque année, l’incidence est parmi la plus élevée au monde (468/100 000 en 2022), et la tuberculose est la première cause de mortalité due à un agent infectieux.
Renforcer la collaboration pour adresser ce problème global est une manière de faire avancer la recherche et améliorer la santé des populations.
FA et YY : Les priorités scientifiques ont dès le début fait l’objet d’un travail d’identification conjoint. Les directions de l’ANRS MIE et du SAMRC se sont entendues sur un montant maximum pour l’appel à projets et pour chaque projet de manière à aligner faisabilité des projets et thématiques de recherche. Nous avons eu de premières discussions de cadrage interne et conjointes, puis nous avons mis face à face scientifiques sud-africains et français à l’occasion de plusieurs conférences pour confronter les avis, identifier les lacunes et préciser les besoins. Après avoir fait un état des connaissances suite à toutes ces discussions, nous avons donc conclu que les thématiques suivantes pourraient créer de véritables synergies de recherche entre équipes sud-africaines et françaises :
Chaque projet que nous pourrons financer dans le cadre de cet appel devra se concentrer sur ces grandes thématiques (les priorités précises de l’AAP sont jointes à cet article), pour une durée de 3 ans, et surtout être porté par 1 Investigateur principal français et 1 Investigateur principal sud-africain car le but est d’encourager des collaborations, surtout celles qui ont une valeur ajoutée.
FA et YY : Avant tout faire avancer la recherche sur la tuberculose, et également établir un partenariat durable entre la recherche française et sud-africaine, qui pourra même par la suite s’étendre à d’autres thématiques que la tuberculose. Plus concrètement sur cet AAP nous espérons :
Nous avons décidé d’inclure cet appel à projets dans une stratégie de collaboration plus générale qui prend la forme d’un protocole d’accord, dans lequel cet AAP est le premier à venir d’une série pour rapprocher les équipes de nos deux pays. Nous sommes persuadés que la recherche collaborative franco-sud-africaine a de beaux jours devant elle.
Cet appel concernera des demandes de financement pour des projets de recherche portant sur les axes prioritaires suivants :
Une enveloppe commune de 3 millions d’euros est affectée à cet appel à projets.
Cet appel est ouvert jusqu’au 4 novembre 2024.
Rendez-vous sur la page dédiée à cet appel à projet pour en savoir plus, vous mettre en lien avec des chercheurs sud-africains et déposer votre projet.
Déposer un projetLe Conseil Sud-Africain de la Recherche Médicale (SAMRC) a été fondé en 1969 avec pour mission d’améliorer la santé des Sud-Africains grâce à des recherches rigoureuses, à l’innovation, au développement et au transfert de technologies. Le SAMRC mène des recherches approfondies dans divers domaines, y compris les investigations en laboratoire, les essais cliniques et les études de santé publique.
Une grande partie des efforts du SAMRC est consacrée à aborder le quadruple fardeau de la maladie en Afrique du Sud, qui comprend :
Les recherches du SAMRC visent à générer des informations basées sur des preuves afin de guider les politiques et les pratiques de santé, améliorant ainsi la santé et la qualité de vie de la population sud-africaine.
En tant que principal bailleur de fonds local pour la recherche en santé en Afrique du Sud, le SAMRC soutient une large gamme d’initiatives, y compris les diagnostics médicaux, les dispositifs et les thérapeutiques. L’organisation est à la pointe de l’innovation médicale, notamment dans la recherche génomique, le développement de nouveaux régimes de traitement, le développement de vaccins et la création de nouveaux outils de diagnostic, médicaments et dispositifs.
La transformation est une priorité clé pour le SAMRC, essentielle à la construction d’une capacité de recherche en santé durable en Afrique du Sud. Cet engagement se reflète dans plusieurs programmes et initiatives conçus pour favoriser la diversité et l’inclusion, tels que les subventions de Recherche Auto-Initiée (SIR), le programme pour Scientifiques en Milieu de Carrière et le Programme National de Bourses de Santé Bongani Mayosi. Ces initiatives abordent les disparités de genre, raciales, institutionnelles et géographiques, garantissant un environnement de recherche robuste et inclusif.
En tant que gardien de la recherche en santé, le SAMRC est dédié à la construction d’une nation plus saine grâce à la recherche et à l’innovation continues.
L’ANRS Maladies infectieuses émergentes, créée le 1er janvier 2021, est une agence autonome de l’Inserm. Elle a pour missions l’animation, l’évaluation, la coordination et le financement de la recherche sur le VIH/sida, les hépatites virales, les infections sexuellement transmissibles, la tuberculose et les maladies infectieuses émergentes et ré-émergentes (notamment les infections respiratoires émergentes, dont la Covid-19, les fièvres hémorragiques virales, les arboviroses).
L’agence couvre tous les domaines de la recherche : recherche fondamentale, clinique, en santé publique et en sciences de l’homme et de la société ; son organisation met l’accent sur l’innovation et le renforcement de partenariats internationaux.
Avec une approche One Health, s’intéressant à la santé humaine, animale et à l’impact de l’homme sur l’environnement, l’agence prépare la réponse aux enjeux scientifiques posés par les maladies émergentes et à son déploiement en temps de crise.
L’ANRS Maladies infectieuses émergentes est placée sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère de la Santé et de la Prévention. Elle est dirigée par le Pr Yazdan Yazdanpanah.
L’agence fédère et anime plusieurs réseaux nationaux et internationaux de chercheurs et de médecins employés par les principaux organismes de recherche, universités, centres hospitaliers ou associations. Les associations de patients et les représentants de la société civile sont pleinement intégrés à sa gouvernance et à son fonctionnement.