Dernière mise à jour le 27 février 2023
Deux études réalisées dans le cadre de la cohorte ANRS CO13-HEPAVIH de patients co-infectés par le VIH et l’hépatite C mettent en évidence un risque moins élevé de fibrose hépatique chez les patients qui consomment au moins trois tasses de café par jour, quel que soit leur niveau de consommation d’alcool, et un risque moins élevé de stéatose hépatique chez les consommateurs quotidiens de cannabis. Ces résultats, qui devront être confirmés, soulignent l’importance de prendre en compte les comportements de consommation dans la prise en charge et le suivi clinique des patients coinfectés. Les résultats de ces deux études menées par Patrizia Carrieri et ses collègues (Inserm Unité 912, SESSTIM, Marseille et Unité 1219, Bordeaux) sont présentés en poster le 26 Juillet 2017 lors de la 9ème Conférence scientifique sur le VIH (IAS 2017) organisée par l’International AIDS Society et l’ANRS à Paris, du 23 au 26 Juillet 2017.
Two studies in HIV/HCV co-infected patients participating in the ANRS CO13-HEPAVIH cohort suggest a lower risk of liver fibrosis in patients who drink at least three cups of coffee a day, irrespective of their alcohol consumption, and a lower risk of hepatic steatosis in daily cannabis users. These results, which need to be confirmed, underscore the importance of taking into account consumption behaviors when treating and following up HIV/HCV co-infected patients. The results of these two studies conducted by Patrizia Carrieri and her colleagues (Inserm Unité 912, SESSTIM, Marseille, and Unité 1219, Bordeaux) will be presented in poster format on 26 July 2017 during the 9th Conference on HIV Science (IAS 2017), organized by the International AIDS Society and the ANRS in Paris from July 23rd to 26th 2017.
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Ouverte en 2005, la cohorte ANRS CO13-HEPAVIH inclut 1 850 patients coinfectés par le VIH et le virus de l’hépatite C (VHC). Cette cohorte vise à préciser l’histoire naturelle de la coinfection et à mieux comprendre les interactions entre les deux virus et leurs traitements. Les patients inclus sont suivis tous les six ou douze mois, selon l’évolution de leur hépatite C et de leurs traitements. La cohorte ANRS CO13-HEPAVIH a ainsi permis de recueillir un ensemble de données très riches sur la coinfection VIH/VHC et sa prise en charge à l’ère des traitements à action directe sur le VHC (DAA).
Différentes analyses longitudinales ont été effectuées à partir de ces données. L’une d’elles, coordonnée par Patrizia Carrieri, épidémiologiste à l’Inserm Unité 912, SESSTIM, basée à Marseille, a porté sur les interactions entre consommation de café et consommation d’alcool et leur impact sur la fibrose hépatique chez les patients coinfectés VIH/VHC. Des études antérieures dans cette population ont en effet mis en évidence une amélioration des marqueurs de la fonctionnalité hépatique chez les grands consommateurs de café (au moins trois tasses par jour). On sait par ailleurs qu’une consommation d’alcool, même minime, a un effet délétère sur la fibrose hépatique chez ces patients. L’équipe ANRS HEPAVIH a dès lors cherché à explorer les interactions entre consommation de café et consommation d’alcool et leurs liens avec le niveau de fibrose parmi les patients de la cohorte. 1 019 d’entre eux ont été inclus dans l’analyse. Celle-ci montre une réduction de 57 % du risque de fibrose avancée chez les patients qui consomment au moins trois tasses de café par jour. Ce risque de fibrose moins élevé chez les grands consommateurs de café s’observe indépendamment du niveau de la consommation d’alcool, et en tenant compte d’autres caractéristiques individuelles (âge, indice de masse corporelle, statut de traitement VIH et VHC, taux de cellules T-CD4). En d’autres termes, même chez les patients qui boivent de l’alcool en quantité importante, ce qui augmente le risque de fibrose hépatique, le fait de consommer au moins trois tasses de café par jour pourrait réduire l’impact négatif de l’alcool sur le foie.
Dans le même ordre idée, l’équipe ANRS HEPAVIH a étudié l’impact de la consommation de cannabis sur le risque de stéatose hépatique (présence anormale de graisses dans le foie). Des études récentes suggèrent un effet protecteur de la consommation de cannabis sur le risque de diabète. Parmi 838 patients de la cohorte, 14 % déclarent utiliser le cannabis tous les jours. Une analyse transversale des données (mesures de la stéatose en un point du suivi) montre qu’une telle consommation est associée à une réduction de 40 % du risque de stéatose. Cette diminution du risque n’est pas retrouvée avec un usage moins fréquent du cannabis.
Pour Patrizia Carrieri, « les interactions entre comportements alimentaires, consommations de substances psychoactives et évolution de la maladie hépatique nécessitent des études complémentaires, en particulier des études interventionnelles. Bien évidemment, les résultats obtenus dans la cohorte ANRS HEPAVIH ne peuvent conduire à recommander aux patients coinfectés la consommation de telle ou telle substance ou produit. En revanche, il serait certainement utile que les cliniciens tiennent compte des comportements de consommation de leurs patients dans le cadre de leur évaluation clinique.» Les résultats de ces études sont présentés en poster le 26 Juillet 2017 à la 9ème conférence scientifique sur le VIH (IAS 2017), organisé par l’IAS et l’ANRS à Paris, du 23 au 26 Juillet 2017.
Coffee intake modifies the relationship between alcohol consumption and liver fibrosis in patients coinfected with HIV and hepatitis C virus (ANRS CO13-HEPAVIH cohort).
M.E. Santos1,2, S. Rosellini3,4, F. Marcellin3,4, C. Protopopescu3,4, L. Wittkop5,6,7, L. Esterle5,6, P. Morlat8, D. Zucman9, A. Gervais10, B.Spire3,4, F. Dabis5,6,7, D. Salmon-Ceron11,12, M.P. Carrieri3,4, ANRS CO13-HEPAVIH Cohort Study Group.
1Ministry of Health of Brazil, Department of STI, HIV/AIDS and Viral Hepatitis, Brasilia, Brazil, 2University of Brasilia, Brasilia, Brazil, 3Aix Marseille Univ, INSERM, IRD, SESSTIM, Sciences Economiques & Sociales de la Santé & Traitement de l’Information Médicale, Marseille, France, 4ORS PACA, Observatoire Régional de la Santé Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marseille, France, 5Univ. Bordeaux, ISPED, Centre INSERM U1219-Bordeaux Population Health, Bordeaux, France, 6INSERM, ISPED, Centre INSERM U1219- Bordeaux Population Health, Bordeaux, France, 7CHU de Bordeaux, Pole de Sante Publique, Bordeaux, France, 8Service de Médecine Interne, Hôpital Saint-André, Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux Université de Bordeaux, Bordeaux, France, 9Hôpital Foch, Service de Médecine Interne, Suresnes, France, 10Service des Maladies Infectieuses et Tropicales, AP-HP, Hôpital Bichat Claude Bernard, Paris, France, 11Université Paris Descartes, Paris, France, 12Service Maladies Infectieuses et Tropicales, AP-HP, Hôpital Cochin, Paris, France
Daily cannabis use and reduced risk of severe steatosis in a population of patients co-infected with HIV and hepatitis C virus (HCV) (ANRS CO13-HEPAVIH).
S.E. Nordmann1, A. VIlotitch2, P. Roux2, L. Esterle3, B. Spire2, F. Marcellin2, D. Salmon-Ceron4, F. Dabis3, J. Chas5, D. Rey6, L. Wittkop7, P. Sogni8, P. Carrieri9, ANRS CO13 HEPAVIH study group.
1Aix-Marseille Univsersité, SESSTIM U912 – ORS PACA, Marseille, France, 2Aix-Marseille Université, SESSTIM U912 – ORS PACA, Marseille, France, 3Université Bordeaux, INSERM U1219, Bordeaux, France, 4Université Paris sud, université Paris Descartes, UMRS0669, Paris, France, 5Hopital Tenon APHP, INfection disease department, Paris, France, 6CHU Strasbourg, Le trait d’union, Strasbourg, France, 7Université de Bordeaux, INSERM U1219, Bordeaux, France, 8Université Paris Descartes, Hôpital Cochin, INSERM U567 & CNRS 8104, Paris, France, 9Aix-Marseille université, SESSTIM U912 – ORS PACA, Marseille, France
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The ANRS CO13-HEPAVIH cohort, which includes 1850 HIV/HCV co-infected patients, was set up in 2005 to analyze the natural history of co-infection and to shed light on the interactions between the two viruses and their treatments. The patients included are followed up every 6 or 12 months, depending on the status of their liver disease and their treatments. The ANRS CO13-HEPAVIH cohort has generated a rich dataset on HIV/HCV co-infection and its therapeutic management in the era of direct-acting antivirals (DAAs).
One of the longitudinal analyses of these data, coordinated by Patrizia Carrieri, epidemiologist at Inserm Unit 912 SESSTIM (Marseille), related to interactions between coffee intake and alcohol consumption and their impact on liver fibrosis in HIV/HCV co-infected patients. Previous studies in this population showed improvement in markers of liver function in heavy coffee drinkers (at least three cups a day). It is known that alcohol consumption, even minimal, has a deleterious effect on liver fibrosis in co-infected patients. The ANRS HEPAVIH team studied interactions between coffee intake and alcohol consumption and how they related to the degree of fibrosis, in 1,019 patients of the cohort. They found a 57 % reduction in the risk of advanced fibrosis in patients who drink at least three cups of coffee a day. This lower risk of fibrosis in heavy coffee drinkers is observed independently of the level of alcohol consumption, and after adjustment for other individual characteristics (age, body mass index, HIV and HCV treatment status, CD4 T-cell count). In other words, even in patients with high alcohol consumption, which increases the risk of liver fibrosis, consuming at least three cups of coffee a day could attenuate the negative impact of alcohol on the liver.
Recent studies suggest that cannabis reduces the risk of diabetes, and the ANRS HEPAVIH team studied the impact of cannabis use on the risk of hepatic steatosis (abnormal presence of fat in the liver). Among the 838 patients included in this study, 14 % reported using cannabis every day. Cross-sectional analysis of data (on steatosis measured at one follow-up point) showed that daily cannabis use is associated with a 40 % reduction in the risk of steatosis, which was not found with less frequent use of cannabis.
Patrizia Carrieri considers that « further studies are needed on the interactions between eating behaviors, consumption of psychoactive substances, and liver disease progression, particularly interventional studies. The ANRS HEPAVIH cohort data obviously cannot be used to recommend the consumption of any substance or product to HIV/HCV co-infected patients. However, it would certainly be useful for clinicians to take into account their patients’ consumption behaviors when making a clinical evaluation. »
Coffee intake modifies the relationship between alcohol consumption and liver fibrosis in patients coinfected with HIV and hepatitis C virus (ANRS CO13-HEPAVIH cohort).
M.E. Santos1,2, S. Rosellini3,4, F. Marcellin3,4, C. Protopopescu3,4, L. Wittkop5,6,7, L. Esterle5,6, P. Morlat8, D. Zucman9, A. Gervais10, B.Spire3,4, F. Dabis5,6,7, D. Salmon-Ceron11,12, M.P. Carrieri3,4, ANRS CO13-HEPAVIH Cohort Study Group.
1Ministry of Health of Brazil, Department of STI, HIV/AIDS and Viral Hepatitis, Brasilia, Brazil, 2University of Brasilia, Brasilia, Brazil, 3Aix Marseille Univ, INSERM, IRD, SESSTIM, Sciences Economiques & Sociales de la Santé & Traitement de l’Information Médicale, Marseille, France, 4ORS PACA, Observatoire Régional de la Santé Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marseille, France, 5Univ. Bordeaux, ISPED, Centre INSERM U1219-Bordeaux Population Health, Bordeaux, France, 6INSERM, ISPED, Centre INSERM U1219- Bordeaux Population Health, Bordeaux, France, 7CHU de Bordeaux, Pole de Sante Publique, Bordeaux, France, 8Service de Médecine Interne, Hôpital Saint-André, Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux Université de Bordeaux, Bordeaux, France, 9Hôpital Foch, Service de Médecine Interne, Suresnes, France, 10Service des Maladies Infectieuses et Tropicales, AP-HP, Hôpital Bichat Claude Bernard, Paris, France, 11Université Paris Descartes, Paris, France, 12Service Maladies Infectieuses et Tropicales, AP-HP, Hôpital Cochin, Paris, France
Daily cannabis use and reduced risk of severe steatosis in a population of patients co-infected with HIV and hepatitis C virus (HCV) (ANRS CO13-HEPAVIH).
S.E. Nordmann1, A. VIlotitch2, P. Roux2, L. Esterle3, B. Spire2, F. Marcellin2, D. Salmon-Ceron4, F. Dabis3, J. Chas5, D. Rey6, L. Wittkop7, P. Sogni8, P. Carrieri9, ANRS CO13 HEPAVIH study group.
1Aix-Marseille Univsersité, SESSTIM U912 – ORS PACA, Marseille, France, 2Aix-Marseille Université, SESSTIM U912 – ORS PACA, Marseille, France, 3Université Bordeaux, INSERM U1219, Bordeaux, France, 4Université Paris sud, université Paris Descartes, UMRS0669, Paris, France, 5Hopital Tenon APHP, INfection disease department, Paris, France, 6CHU Strasbourg, Le trait d’union, Strasbourg, France, 7Université de Bordeaux, INSERM U1219, Bordeaux, France, 8Université Paris Descartes, Hôpital Cochin, INSERM U567 & CNRS 8104, Paris, France, 9Aix-Marseille université, SESSTIM U912 – ORS PACA, Marseille, France