Echange avec Romain Basmaci sur le volet pédiatrique de la cohorte COV-POPART

Romain Basmaci est entre autres chef du service de pédiatrie générale et des urgences pédiatriques de l’hôpital Louis-Mourier AP-HP. A l’issue d’un point presse s’articulant autour de l’impact de la Covid-19 sur la santé des enfants, il a accepté de répondre à nos questions sur son parcours et sur le volet pédiatrique de la cohorte COV-POPART dont il est responsable.

Publié le 17 février 2022

Bonjour Pr Basmaci, pouvez-vous vous présenter ?

Après un internat et un clinicat en pédiatrie en Île-de-France j’ai été nommé chef du service de pédiatrie-urgences de l’hôpital Louis-Mourier AP-HP, à Colombes en 2018. Je suis également affilié à l’unité de recherche Inserm IAME UMR1137 (Université de Paris), et secrétaire général de la Société française de pédiatrie depuis 2020.

Pourquoi avez-vous choisi de vous spécialiser en pédiatrie ?

J’ai toujours voulu être pédiatre. Cette spécialité est particulièrement variée et complète puisque nous prenons en charge les enfants et leurs familles dans la globalité au-delà des spécialités d’organes ou des pathologies spécifiques. Les relations établies avec nos petits patients et leurs familles sont très particulières, la confiance et la disponibilité sont une part essentielle de notre travail.

 Le volet pédiatrique de la cohorte COV-POPART permettra d’apporter des données de réponse immunitaire sur une dizaine de pathologies pédiatriques impactant le système immunitaire des enfants 

Qu’est-ce que le volet pédiatrique de la cohorte COV-POPART et quelles sont les pathologies suivies par cette cohorte ?

La physiologie et les pathologies pédiatriques sont très différentes de celles des adultes. Ainsi, il n’est pas possible d’extrapoler des données biologiques, en l’occurrence une réponse immunitaire vaccinale, de l’adulte chez l’enfant. C’est pourquoi nous avons souhaité inclure un volet pédiatrique à la cohorte COV-POPART. Il permettra d’apporter des données de réponse immunitaire sur une dizaine de pathologies pédiatriques – cancers de l’enfant, greffe d’organe ou de cellule souche, maladie inflammatoire chronique, déficit immunitaire, diabète de type 1, obésité, drépanocytose, maladie rénale chronique – impactant le système immunitaire des enfants. Ces données seront comparées à celles obtenues chez des enfants n’ayant pas ces pathologies.

Qu’attendez-vous de cette cohorte ?

Nous souhaitons inclure 810 enfants au total âgés de 5 à 17 ans d’ici fin juillet 2022. Chaque sous-population doit inclure entre 30 et 100 enfants. Nous aimerions également mieux comprendre la réponse vaccinale chez ces enfants à risque de moins bonne réponse immunitaire et de Covid-19 grave pour adapter au mieux le schéma vaccinal.

Où en est le recrutement de volontaires ?

Plus de 110 enfants ont été inclus à ce jour dans l’étude, dont plus de 20 dans le groupe témoin. Après un démarrage modeste fin octobre, les inclusions se sont accélérées en janvier. Cependant, nous avons besoin de la mobilisation de tous pour atteindre notre objectif de 810 enfants inclus, afin de pouvoir répondre aux questions scientifiques de l’étude.