Dernière mise à jour le 15 juillet 2024
Grâce à un consortium coordonné par le Pr Naïm Ouldali (Hôpital Robert Debré, AP-HP ; Unité Inserm IAME- UMR 1137, Université Paris Cité) et par le Pr Camille Brehin (CHU de Toulouse, Université Paul Sabatier, Toulouse), une étude prospective et multicentrique, dont la promotion a été assurée par le Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil (Pr Camille Jung), a été menée pour évaluer en vie réelle l’efficacité du nirsevimab, dans la prévention des bronchiolites à VRS (virus respiratoire syncytial) chez l’enfant de moins de 12 mois.
Ces travaux, qui bénéficient d’un soutien de l’ANRS MIE (ANRS0420) et qui ont impliqué de nombreuses équipes de l’AP-HP (hôpitaux Robert Debré, Armand Trousseau, Necker-Enfants malades et Jean Verdier), du CHU de Toulouse et du Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, ont fait l’objet d’un article dans la revue du New England Journal of Medicine, le 10 juillet 2024.
Le virus respiratoire syncytial (VRS) est le principal virus responsable de la bronchiolite, une infection des voies respiratoires basses affectant le nourrisson. Cette pathologie est de loin la première cause d’hospitalisation chez l’enfant en France, entrainant chaque année de plus de 26 000 hospitalisations en pédiatrie. L’hiver 2022-2023 avait été marqué par une épidémie de VRS d’une intensité rare, ayant complètement submergé les services hospitaliers et de réanimation pédiatriques.
Dans ce contexte, en septembre 2023, la France a été l’un des tous premiers pays au monde à mettre à disposition, pour les nourrissons sur l’ensemble du territoire, le Nirsevimab, un nouvel anticorps immunisant contre le VRS.
Évaluer l’efficacité de cette campagne d’immunisation nationale dans la prévention des bronchiolites sévères était donc une priorité.
Cette étude, qui a impliqué de nombreuses équipes de l’AP-HP (hôpitaux Robert Debré, Armand Trousseau, Necker-Enfants malades et Jean Verdier), du CHU de Toulouse et du Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, a inclus 1 035 nourrissons, hospitalisés pour une bronchiolite à VRS (groupe des cas), ou consultant les mêmes hôpitaux pour une pathologie non liée au VRS (groupe contrôle). Le Nirsevimab avait été administré à 60 des 690 patients du groupe des cas soit 8,7 % et à 97 des 345 patients du groupe contrôle soit 28,1 %.
Après plus de 50 ans de recherche infructueuse pour mettre en place un traitement immunisant contre le VRS, cette étude met en lumière l’efficacité majeure d’un nouveau traitement préventif, le Nirsevimab, dans la prévention des formes sévères d’infections à VRS chez le jeune nourrisson. Ces résultats à grande échelle ouvrent des perspectives uniques en matière de prévention de cette infection. Ils permettent de lancer une large campagne nationale d’immunisation à destination des nouveau-nés et des petits nourrissons qui se mettra en place dès la rentrée 2024, afin de les protéger, et de lutter efficacement chaque hiver contre les infections à VRS.
Les auteurs remercient l’ANRS-Maladies Infectieuses Émergentes qui a assuré le financement de cette étude, le centre de Recherche Clinique du Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil qui a assuré la promotion de l’étude, le Groupe de Pathologies Infectieuses Pédiatriques de la Société Française de Pédiatrie, l’université Paris Cité, l’Inserm, ainsi que l’ensemble des investigateurs et des enfants ayant participé à cette étude.
Zein Assad, M.D., Anne-Sophie Romain, M.D., Camille Aupiais, M.D., Ph.D., Mickaël Shum, M.D., Cécile Schrimpf, M.D., Mathie Lorrot, M.D., Ph.D., Harriet Corvol, M.D., Ph.D., Blandine Prevost, M.D., Charlène Ferrandiz, M.D., Anna Giolito, M.D., Zaba Valtuille, M.Sc., Matthieu Bendavid, M.D., Jérémie F. Cohen, M.D., Ph.D., Julie Toubiana, M.D., Ph.D., Loïc de Pontual, M.D., Ph.D., Camille F. Delande, M.D., Michael Levy, M.D., Ph.D., Perrine See, M.D., Robert Cohen, M.D., Corinne Levy, M.D., François Angoulvant, M.D., Ph.D., Léa Lenglart, M.D., Maud Gits-Muselli, M.D., Ph.D., Valérie Biran, M.D., Ph.D., Kadiatou Diallo, M.D., Oluwafunmilola Alemede, M.D., Mohamed M. El Hebil, M.D., Xavier Durrmeyer, M.D., Ph.D., Géraldine Labouret, M.D., Natacha Casanovas, M.D., Benjamin Hallak, M.D., Olympe Maréchal, M.D., Camille Jung, M.D., Ph.D., Camille Bréhin, M.D., Ph.D., and Naïm Ouldali, M.D., Ph.D.
Nirsevimab and hospitalization for RSV bronchiolitis. N Engl J Med 2024;391:144-154 – DOI: 10.1056/NEJMoa2314885
Premier centre hospitalier et universitaire (CHU) d’Europe, l’AP-HP et ses 38 hôpitaux sont organisés en six groupements hospitalo-universitaires (AP-HP. Centre – Université Paris Cité ; AP-HP. Sorbonne Université ; AP-HP. Nord – Université Paris Cité ; AP-HP. Université Paris-Saclay ; AP-HP. Hôpitaux Universitaires Henri-Mondor et AP-HP. Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis) et s’articulent autour de cinq universités franciliennes. Étroitement liée aux grands organismes de recherche, l’AP-HP compte huit instituts hospitalo-universitaires d’envergure mondiale (ICM, ICAN, IMAGINE, FOReSIGHT, PROMETHEUS, lnovAND, reConnect, THEMA) et le plus grand entrepôt de données de santé (EDS) français. Acteur majeur de la recherche appliquée et de l’innovation en santé, l’AP-HP détient un portefeuille de 810 brevets actifs, ses cliniciens chercheurs signent chaque année plus de 11 000 publications scientifiques et près de 4 400 projets de recherche sont aujourd’hui en cours de développement, tous promoteurs confondus. L’AP-HP a obtenu en 2020 le label Institut Carnot, qui récompense la qualité de la recherche partenariale : le Carnot@AP-HP propose aux acteurs industriels des solutions en recherche appliquée et clinique dans le domaine de la santé. L’AP-HP a également créé en 2015 la Fondation de l’AP-HP qui agit en lien direct avec les soignants afin de soutenir l’organisation des soins, le personnel hospitalier et la recherche au sein de l’AP–HP.
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L’ANRS Maladies infectieuses émergentes est une agence autonome de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Ses missions sont de faciliter, évaluer, coordonner et financer la recherche sur le VIH/sida, les hépatites virales, les infections sexuellement transmissibles, la tuberculose, et les maladies infectieuses émergentes et ré-émergentes.
Le CHU de Toulouse est une institution sanitaire et universitaire ancrée dans la ville de Toulouse et dans le territoire régional d’Occitanie. À ce titre, nous remplissons nos missions de service public de soins et de prévention en prenant en charge tous les patients sans discrimination, en formant les professionnels de demain, et en contribuant à l’innovation et à la recherche en santé. Principal acteur de la santé dans la région Occitanie, nous sommes le 4e hôpital français en termes d’activité et l’un des plus gros employeurs de la région Occitanie, riches des compétences et de l’humanité de nos 16 000 professionnels (4 000 médecins et 12 000 personnels hospitaliers). Chaque année, vous êtes environ 300 000 malades hospitalisé·e·s dans nos établissements et nous réalisons pour vous environ 1 000 000 de consultations. En partenariat avec la Faculté de santé de Toulouse ou le Pôle régional d’enseignement et de formation aux métiers de la santé (PREFMS), nous proposons aux futurs professionnels hospitaliers des formations de pointe et un environnement de travail diversifié. Nous contribuons aussi à l’amélioration continue des soins par la recherche et l’innovation. De nombreuses réussites, en tant que premières médicales ou travaux de recherche, font de notre centre hospitalier universitaire un campus d’excellence reconnu.
Les Hôpitaux Confluence rassemble les deux hôpitaux historiques du Val-de-Marne, L’Hôpital Intercommunal de Créteil et l’hôpital Intercommunal de Villeneuve-Saint Georges Lucie & Raymond Aubrac. Crée en 2016, ce Groupement Hospitalier de Territoire constitue une offre sanitaire publique de premier ordre sur le territoire du Val-de-Marne et de l’Essonne, desservant un bassin de population de plus de 1,2 million d’habitants.
Les Hôpitaux Confluence Val-de-Marne Essonne, en quelques chiffres :
> Plus de 190 000 passages aux urgences
> Près de 5 400 naissances
> Plus de 22 000 interventions chirurgicales
> Plus de 585 000 consultations
> Plus de 260 000 journées d’hospitalisation
> 4 740 professionnels dont près de 680 professionnels médicaux
> 1 203 lits et places