Enquête DRIVE-COVID : impact de la pandémie de Covid-19 sur les usagers de drogues injectables au Vietnam

Enquête DRIVE-COVID : impact de la pandémie de Covid-19 sur les usagers de drogues injectables au Vietnam

Publié le 14 mars 2022

L’enquête DRIVE-COVID financée par l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes, publiée fin janvier dans la revue Harm Reduction Journal et dont le volet quantitatif a été présenté à la CROI 2022 sous forme de poster, démontre comment la pandémie de Covid-19 a impacté le quotidien des usagers de drogues injectables (UDI) à Haiphong, une ville du Vietnam où l’usage de drogues est important, et la prévalence du VIH élevée au sein de cette population. Les équipes de Hoang Thi Giang (Université de Médecine et de Pharmacie de Haiphong) et de Delphine Rapoud (Inserm, Etablissement Français du Sang, université de Montpellier, experte technique internationale du site partenaire ANRS Vietnam) ont montré que la première vague de l’épidémie de Covid-19 a favorisé la modification de certains comportements à risque d’infection au VIH et au virus de l’hépatite C (VHC).

Les chercheurs constatent que les pratiques d’injection risquées, qui étaient déjà peu fréquentes, ont continué à diminuer chez les UDI à Haiphong grâce à une forte sensibilisation au sein des populations sur les risques d’infection par le VIH et le VHC liés à l’injection, d’une part, et à la prescription du traitement à la méthadone d’autre part. L’équipe de recherche a noté que les services de soins à destination des UDI ont pu être maintenus pendant la crise épidémique liée à la Covid-19. Aucune augmentation du nombre de cas d’infections par le VIH et le VHC n’a été observée. En revanche, la consommation de méthamphétamine par inhalation n’a, quant à elle, pas diminué malgré les mesures de distanciation sociale et un accès plus limité aux drogues.

Les mesures de distanciation sociale entreprises pour endiguer la pandémie – notamment les différents confinements – ont également contribué à aggraver la situation sociale des personnes les plus vulnérables, notamment celle des UDI et des travailleuses du sexe. En effet, ces dernières rapportent qu’à cause de la précarité de leur situation financière, elles ont été amenées à avoir davantage de rapports sexuels non protégés pendant ces périodes de restrictions, ce qui a donc mené à une prise de risque plus importante de transmission sexuelle du VIH et du VHC.