L'ANRS dans le contexte de guérison de l'hépatite B
Dernière mise à jour le 27 février 2023
Lundi 13 mai 2019
Le sixième « ANRS HBV cure workshop” organisé aujourd’hui à Paris fera le point sur l’état de l’art de ce sujet en évolution constante et invitera les chercheurs et praticiens de santé à présenter leurs résultats récents en matière de recherche fondamentale, clinique et translationnelle dans le champ de l’hépatite B. L’objet commun de cette rencontre sera de susciter la mise en place de nouveaux projets et d’encourager des collaborations entre le publique et le privé pour avancer vers l’éradication du HBV.
Ce workshop se place dans la continuité de la parution récente de la stratégie scientifique globale pour guérir l’hépatite B dans The Lancet le 10 avril 2019 par la Coalition internationale pour l’élimination du VHB (ICE-HBV), un groupe rassemblant des chercheurs, des représentants de patients et des organisations sanitaires, dont l’ANRS.
Le carcinome hépatocellulaire est la deuxième cause de mortalité liée au cancer à travers le monde, elle est causée dans non loin d’un cas sur deux par une hépatite B chronique. Sur les 257 millions de personnes à travers le monde présentant une infection chronique, plus de 887 000 en décèdent par an.
Bien qu’un vaccin sûr et efficace pour prévenir l’infection par le VHB existe, à l’heure actuelle il est nécessaire qu’il soit mis à disposition de plus de personnes qu’en l’état, et ce fait est encore plus marquant pour les traitements contre le l’hépatite B chronique. En effet, seuls huit pour cent des personnes souffrant de cette pathologie ont accès à ce traitement. Une autre difficulté majeure à l’établissement d’un traitement universel est que celui-ci doit être suivi à vie et implique la surveillance des patients.
« Nous avons la ferme conviction que la santé publique et les agences de recherche doivent aller au-delà des objectifs existants, et collaborer pour découvrir des traitements curatifs pour les personnes vivant avec le VHB et en assurer l’accès », a plaidé Fabien Zoulim, directeur adjoint de l’ICE-HBV, vice-président du conseil scientifique et directeur du programme « HBV Cure » de l’ANRS.
Fabien Zoulim a également réalisé une interview concernant les problèmes actuels de santé publique causés par l’hépatite B, ainsi que des pistes potentielles pour son éradication.
Pour atteindre l’objectif d’une guérison de l’infection par le VHB, la Stratégie ICE-HBV propose et décrit en détail deux approches principales : en premier lieu guérir l’infection par le VHB sans tuer les cellules infectées et en second lieu induire un contrôle immunitaire pour éliminer en toute sécurité les cellules infectées.
La Stratégie ICE-HBV a établi en tant que recommandations une série de domaines de recherche prioritaires pour combattre le VHB, notamment :
·Le développement de méthodes standardisées pour quantifier l’ADN du VHB,
·La définition des mécanismes déterminant l’établissement d’une infection par le VHB,
·L’amélioration des méthodologies pour l’étude des interactions virus-hôte afin de découvrir de nouvelles cibles définissant des approches thérapeutiques permettant d’éliminer l’ADN viral,
·Le développement de systèmes de modèles in vivo pratiques.
En termes de mise en œuvre, la stratégie ICE HBV prône 4 actions prioritaires :
·L’augmentation du financement pour des projets de recherche individuels et collaboratifs de traitements curatifs par des agences gouvernementales et de financement privé et des bienfaiteurs philanthropiques. Les stratégies d’investissement dans des recherches d’un traitement curatif de l’infection par le VHB doivent être priorisées dans les plans nationaux de lutte contre le VHB à l’échelle mondiale.
·Le financement intégral de la stratégie d’élimination de l’hépatite par l’OMS, avec un accent particulier sur la délivrance de doses de vaccins à la naissance, et une augmentation substantielle des investissements dans la recherche sur le VHB et l’amélioration des diagnostics sur le lieu d’intervention pour la mise en œuvre du traitement et l’obtention de la guérison.
·Une focalisation sur la découverte de stratégies interventionnelles qui réduiront de manière permanente le nombre de cellules infectées productives ou rendront l’ADN du VHB silencieux de manière permanente dans ces cellules, mais également stimuler les lymphocytes T spécifiques anti-VHB et la production d’anticorps neutralisants qui empêcheront la diffusion du virus dans des cellules non infectées, et mimeront la résolution spontanée d’une infection aiguë par le VHB.
·L’établissement d’entrepôts de réactifs standardisés pour le VHB et des protocoles, afin d’en faciliter l’accès à tous les chercheurs à travers le monde et favoriser le développement de modèles in vivo de l’infection par le VH.