Prix de thèse 2022 ANRS/SFV de l’AC41 remis à Marie Armani-Tourret et Jérémy Dufloo

Prix de thèse "ANRS | Maladies infectieuses émergentes / Société française de virologie" pour la recherche fondamentale et translationnelle sur le VIH ; prix "Dominique Dormont" remis à Marie Armani-Tourret et Jérémy Dufloo

Publié le 22 mars 2022

Deux prix de thèse « ANRS | Maladies infectieuses émergentes / Société française de virologie » pour la recherche fondamentale et translationnelle sur le VIH ; prix « Dominique Dormont » ont été remis lors de la réunion annuelle Work in Progress (WIP) de l’AC41 « Interactions hôtes/virus », le 22 mars 2022.

Ce prix récompense deux jeunes scientifiques dont les travaux de recherche dans le domaine des sciences fondamentales du VIH (incluant la virologie, l’immunologie, la vaccinologie, les interactions hôtes/pathogènes, la modélisation, l’inflammation, les co-infections et les traitements) ont été marquants par leur innovation, leur originalité et leur qualité.

Les lauréats 2022 sont :

  • Marie Armani-Tourret, pour sa thèse « Transmission et physiopathologie de l’infection VIH : leçons tirées de l’étude des virus utilisant CXCR4 comme corécepteur », menée sous la direction de Bernard Lagane, au sein de l’équipe « Infection virale : persistance, réponse de l’hôte et physiopathologie » (Inserm UMR 1291) de l’Institut Infinity à Toulouse.
  • Jérémy Dufloo, pour sa thèse « Caractérisation des activités antivirales des anticorps anti-VIH-1 et anti-SARS-CoV-2 », menée sous la direction d’Olivier Schwartz et Timothée Bruel, au sein de l’unité « Virus et immunité » de l’Institut Pasteur, à Paris.

Ils répondent à nos questions :

Pourquoi vous êtes-vous orientés vers la recherche ?

Marie Armani-Tourret : Mon attrait pour la recherche est né et s’est confirmé au cours de ma formation à l’université, au travers des enseignements que j’ai suivi, notamment en virologie et immunologie, mes domaines de prédilection. J’ai réalisé alors à la fois l’ampleur des connaissances acquises, mais aussi et surtout la quantité de questions en suspens et tout ce qui reste à découvrir. C’est ce que j’aime dans la recherche : la production de nouvelles connaissances sur le monde qui nous entoure, qui vont ensuite aider à mieux comprendre un phénomène, une maladie, d’où elle vient et comment la traiter.

Jérémy Dufloo : D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être chercheur. J’ai par exemple réalisé mon stage d’observation de 3e dans un laboratoire de protéomique de l’Université Lille-I, à y remplir des boîtes de cônes, car je n’y comprenais pas grand-chose… Mon attrait pour la science et l’envie d’apporter ma contribution à l’amélioration de la santé humaine ont sûrement été mes moteurs principaux.

Pourquoi avoir choisi d’étudier le VIH ?

Marie Armani-Tourret : Le VIH est un virus extrêmement complexe ; essayer d’éclairer ses mécanismes est un challenge. Contribuer à la recherche sur le VIH est pour moi un véritable souhait dans un contexte où, en l’absence de vaccins ou de traitements curatifs, la recherche de nouvelles cibles thérapeutiques reste un enjeu majeur au vu des problèmes de santé publique que représentent encore l’infection VIH et le sida.

Jérémy Dufloo : Je me souviens du VIH comme le premier virus étudié au lycée. Cela m’a fasciné. Malgré plus de trente ans de recherche, tant de choses restent à découvrir sur ce virus. J’ai réalisé tous mes stages pré-doctoraux dans des laboratoires étudiant le VIH et cela n’a fait qu’augmenter ma curiosité. J’ai donc logiquement choisi de réalisé ma thèse sur ce virus. Puis, le SARS-CoV-2 a fait son apparition au milieu de ma thèse. C’est alors tout naturellement que nous nous sommes joints à l’effort global de recherche sur la Covid-19 afin d’apporter notre expertise sur la compréhension du mode d’action des anticorps anti-SARS-CoV-2.

Si vous pouviez réaliser une grande avancée scientifique, laquelle serait-ce ?

Marie Armani-Tourret : Ce serait l’élaboration d’un traitement pour l’infection VIH, qui permettrait de mettre fin à la pandémie.

Jérémy Dufloo : Cela semble sûrement évident, mais dans le domaine du VIH, une des avancées scientifiques les plus convoitées serait la mise au point d’un vaccin contre le sida. A ce jour, seulement un essai vaccinal a démontré une protection partielle contre l’infection par le VIH. Malheureusement, des essais récents avec une stratégie vaccinale similaire n’ont pas confirmé ces résultats. Beaucoup reste donc à comprendre avant d’aboutir à un vaccin efficace.

Quel choix feriez-vous pour améliorer le monde de la recherche ?

Marie Armani-Tourret : Je pense que l’avenir de la recherche doit s’imaginer à l’échelle mondiale, au niveau du partage des connaissances et des technologies, nous avons pu voir durant la pandémie de SARS-CoV-2 une dynamique dans ce sens, mais je pense qu’il faut renforcer cela, créer une vraie unité de recherche mondiale et être plus unis pour faire face aux défis de demain.

Jérémy Dufloo : La recherche est pour beaucoup un métier passion. Il est néanmoins souvent associé à une précarité des jeunes chercheurs. Augmenter le nombre de postes de chercheurs permanents nous permettrait de concentrer l’intégralité de nos efforts sur nos recherches et permettrait d’éviter la perte de jeunes talents qui se détournent de la recherche académique.

En savoir plus

AC41 WIP Meeting les 22 et 23 mars 2022 : https://www.anrs.fr/fr/actualites/987/ac41-wip-meeting-les-22-et-23-mars-2022

Société française de virologie : https://sfv-virologie.org/

Contact presse

Département de communication et d’information scientifique de l’ANRS : information@anrs.fr