Rencontre avec Ahidjo Ayouba dans le cadre du projet AFROSCREEN

Rencontre avec Ahidjo Ayouba dans le cadre du projet AFROSCREEN

Publié le 13 octobre 2021

Dans cette interview, Ahidjo Ayouba, directeur de recherche et virologue à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) nous parle d’ AFROSCREEN, un projet  qui s’inscrit dans la continuité du projet ARIACOV, évoqué le 4 octobre 2021 lors d’un point presse portant sur la lutte contre la pandémie de Covid-19 en Afrique.

Bonjour Ahidjo Ayouba, pouvez-vous vous présenter ?

Titulaire d’un doctorat en biologie structurale, je suis chercheur en virologie et directeur de recherche au sein de l’IRD. J’ai des liens très étroits avec l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes, puisque certains de mes travaux de recherche sont ou ont été financés par l’agence. Par ailleurs, pendant cinq ans, j’ai été membre de l’ancien comité scientifique sectoriel (CSS) de l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes qui portait sur les travaux de recherche menés dans les pays en développement. Je suis également membre de l’action coordonnée (AC) 41 sur les « Interactions hôte-virus VIH » et j’ai fait partie de l’AC12 qui portait sur la « virologie dans les pays du sud ». Enfin, je fais partie d’un groupe de scientifiques qui travaillent sur la stratégie internationale de l’agence.

Sur quelle(s) thématique(s) portent vos études ?

Je m’intéresse particulièrement à l’étude des réservoirs animaux des virus ayant un impact potentiel important en santé humaine, mais j’étudie également comment ces virus émergents se transmettent de la faune sauvage à l’homme. Ces travaux impliquent la caractérisation moléculaire de ces virus, l’étude de leur diversité et de leur évolution. Ils comprennent également une recherche d’empreintes sérologiques d’infections causées par ces virus aussi bien chez l’animal que chez l’humain.

 « Il manquait des informations sur les variants de SARS-CoV-2 circulant dans certains pays d’Afrique. Ces angles morts représentent un risque sanitaire pour ces pays et pour la communauté internationale. »

De quel constat êtes-vous parti pour monter le projet AFROSCREEN ?

Le constat que nous avons fait était simple : il manquait des informations sur les variants de SARS-CoV2 circulants dans certains pays d’Afrique. Ces angles morts représentent un risque sanitaire pour ces pays et pour la communauté internationale. Pour disposer de ces informations rapidement, il était donc nécessaire de renforcer les capacités en génomique d’un certain nombre de laboratoires partenaires afin de répondre à cette urgence de Covid-19, mais également pour prévoir les émergences à venir.

Pourquoi avoir choisi de mettre en place le projet AFROSCREEN dans ces 13 pays-là ?

AFROSCREEN est né à la suite de trois projets portés par l’IRD (ARIACOV), par REACTing (APHROCOV) et par l’Institut Pasteur (REPAIR) pour renforcer les capacités de diagnostic de la Covid-19 dans 13 pays africains. Chacune de ces trois entités est intervenue auprès de ses partenaires, en fonction de ses implantations et ces trois entités se sont par la suite associées pour co-construire et proposer un projet commun, AFROSCREEN, porté pour l’IRD par le Pr Eric Delaporte, pour l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes par le Dr Eric D’Ortenzio et pour l’Institut Pasteur par le Dr  Mohammed Koussai Dellagi.

Dans quels pays le projet a-t-il déjà été lancé ?

AFROSCREEN en est à sa phase de lancement (signatures des conventions, passations des marchés pour l’acquisition d’équipements, mise en place des formations, etc.). Tous les laboratoires ne sont pas au même niveau de compétence et ne nécessitent donc pas le même accompagnement.

Comment les différentes équipes collaborent-elles entre elles ?

Un comité de pilotage du projet existe et se réunit toutes les semaines. Trois groupes de travail (GT) ont été créés : un GT laboratoire, un GT épidémiologie et un GT communication. Le projet s’est également doté d’un comité scientifique international qui réunit des chercheurs français et africains.

 


Plus d’informations sur :

Contact presse :

Département de communication et d’information scientifique de l’ANRS Maladies infectieuses émergentes :

information@anrs.fr