Técovirimat pour le mpox : l'essai UNITY se poursuit, résultats attendus mi-2025

Dernière mise à jour le 07 janvier 2025

L’essentiel

Les investigateurs de l’étude UNITY annoncent que l’essai se poursuivra comme prévu et que les premiers résultats sont attendus pour le milieu de l’année 2025. Cette annonce fait suite au récent communiqué du NIAID/NIH concernant l’essai STOMP dans lequel ils ont annoncé leur décision d’arrêter le recrutement en raison de l’absence d’un signal d’efficacité pour le técovirimat observé dans une analyse intermédiaire des données.

Contexte de l’essai UNITY

En mai 2022, une importante épidémie mondiale de mpox (clade IIb) s’est propagée dans le monde entier. Au niveau mondial, bien que de nombreuses régions aient signalé une diminution du nombre de cas après 2022, le récent pic en Afrique et l’émergence d’un nouveau clade viral soulignent les défis persistants posés par la maladie et la nécessité de disposer de données solides sur les traitements, qu’ils soient nouveaux ou repositionnés. En particulier, le técovirimat, un antiviral initialement développé pour la variole, a été évalué pour le traitement du mpox dans divers essais cliniques tels que PALM007, STOMP et UNITY.

Résultats intermédiaires de l’essai STOMP

 L’essai STOMP (Study of Tecovirimat for Human Mpox Virus) a débuté en septembre 2022 dans le cadre de la réponse pangouvernementale américaine à l’épidémie de clade II. L’étude randomisée soutenue par le NIAID a évalué le técovirimat dans 7 pays touchés par l’épidémie mondiale de clade II du virus mpox, notamment les États-Unis. Une analyse intermédiaire prévue à 75 % du recrutement cible de l’étude a montré que le técovirimat ne réduisait pas le délai de résolution des lésions et n’avait pas d’effet sur la douleur chez les adultes atteints d’un mpox léger à modéré de clade II et présentant un faible risque de développer une maladie grave. Néanmoins, l’étude a confirmé le solide profil de tolérance du técovirimat.

En conséquence, les recrutements pour l’étude STOMP ont été clôturés le 27 novembre 2024, sur recommandation du Comité de surveillance et de suivi des données (DSMB) de l’étude. Celui-ci a préconisé l’arrêt des inclusions des participants randomisés entre le técovirimat et le placebo. Étant donné l’absence de signal d’efficacité, le NIAID a également suspendu le recrutement dans un bras ouvert de l’étude destiné aux participants présentant ou risquant de développer une maladie grave. Toutefois, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) continuent de permettre un accès à ce médicament expérimental via le protocole EA-IND (Expanded Access Investigational New Drug), destiné aux personnes atteintes de mpox qui ont une immunodépression sévère, y compris les personnes vivants avec le VIH  à un stade avancé d’immunodépression, pour lesquelles le rôle du traitement par le técovirimat n’a pas été entièrement établi par un essai clinique. Plus de détails sont disponibles sur le site des CDC : https://www.cdc.gov/mpox/hcp/clinical- care/tecovirimat.html.

Ces résultats s’ajoutent aux observations de l’étude PALM007 , dans laquelle le técovirimat avait été jugé sûr mais sans effet notable sur la résolution des lésions. Cette étude, réalisée auprès d’une population différente (dont une majorité d’enfants) en République démocratique du Congo (RDC), portait sur un autre clade du virus mpox (Clade I).

 

L’essai UNITY peut fournir des résultats définitifs sur le técovirimat

L’essai international UNITY, dont la promotion est assurée par l’ANRS Maladies infectieuses émergentes (MIE), fait partie du projet MPX-RESPONSE financé par l’UE. L’étude évalue le técovirimat selon un schéma similaire à celui des études PALM 007 et STOMP en Argentine, au Brésil et en Suisse. Comme dans l’étude STOMP, les patients atteints ou risquant d’être atteints d’une maladie grave ne sont pas randomisés et reçoivent le técovirimat dans le cadre d’un bras ouvert.

Suite à l’arrêt prématuré de l’essai STOMP, le promoteur de l’essai UNITY a consulté le Conseil de sécurité et de suivi des données (DSMB) de l’étude le 16 décembre 2024.  » Après avoir examiné l’ensemble des preuves, y compris les données émergentes provenant d’autres essais avec leurs populations de patients », le DSMB a recommandé le 31 décembre 2024 que l’essai UNITY se poursuive comme prévu. Le promoteur, après avoir consulté les investigateurs coordinateurs des pays de l’étude, a décidé de suivre la recommandation du DSMB. Cette décision a été prise en tenant compte du solide profil de sécurité du técovirimat confirmé dans les études STOMP et PALM 007, de l’absence de tout autre traitement antiviral approuvé, des différences de population entre les études (proportion de sujets infectés par le VIH, âge et gravité), et de la prochaine atteinte des objectifs d’inclusion dans UNITY. A ce jour, 491 patients ont été recrutés dans l’étude UNITY, 405 randomisés dans le bras en double aveugle et 86 inclus dans le bras en ouvert. L’objectif d’inclusion dans le bras randomisé est de 500 participants.

À ce jour, le técovirimat est toujours étudié dans le cadre d’autres essais cliniques randomisés en cours, PLATINUM- CAN (Canada) et EPOXI (UE), et reste autorisé en cas d’urgence dans un certain nombre de pays, étant donné qu’aucun traitement antiviral spécifique pour le mpox n’a encore été approuvé.

Prochaines étapes pour UNITY

Une lettre d’information sera préparée et adressée aux centres cliniques de l’étude UNITY, aux organismes de réglementation, y compris les comités d’éthique concernés, ainsi qu’aux participants de l’étude.

Les premières inclusions ont commencé en 2023 en Argentine, au Brésil et en Suisse et les chercheurs prévoient que l’étude sera achevée à la mi-2025.

Contact presse : ANRS MIE presse@anrs.fr

A propos

A propos de l’essai clinique UNITY sur le mpox

UNITY (NCT05597735) est un essai de phase 3, randomisé, contrôlé vs. placebo, mené en Amérique du Sud et en Suisse, afin de promouvoir la participation des pays fortement touchés par l’épidémie de 2022. L’objectif d’UNITY est d’évaluer si le técovirimat est un antiviral efficace et sûr dans le traitement du mpox chez les adultes et les adolescents (14 ans et plus). La promotion est assurée par l’ANRS Maladies infectieuses émergentes (France) avec des partenaires : Fundação Oswaldo Cruz – Fiocruz (Brésil), Université de Genève (Suisse), Fundaçión Huésped (Argentine), Oslo University Hospital (Norvège), Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (France), Université de Bâle (Suisse).

Pour plus d’informations, veuillez consulter le site ClinicicalTrials.gov (NCT05597735) et suivre l’actualité de MPX-RESPONSE.

À propos du projet MPX-RESPONSE

UNITY est l’un des trois essais cliniques du projet MPX-RESPONSE, visant à évaluer des candidats thérapeutiques contre le mpox dans différents contextes. Lancé en août 2022, ce consortium financé par l’UE et coordonné par l’Inserm/ANRS MIE s’est engagé à évaluer des traitements sûrs et efficaces susceptibles d’alléger le fardeau du mpox en Afrique centrale et de lutter contre la forme moins sévère du virus qui a circulé dans le monde entier. Ce projet a reçu un financement du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne dans le cadre de la convention de subvention n° 101115188. UNITY a également reçu le soutien du Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation SERI en Suisse, a été mené avec le soutien de SIGA.

Pour plus d’informations : https://mpx-response.eu/