Améliorer la prise en charge des nouveau-nés et enfants exposés au VIH en Guinée
Dernière mise à jour le 04 avril 2025
Le projet AIRPOP-2 (Accès Innovant et Rapide aux Point of care pour optimiser la prise en charge des enfants exposés au VIH) compare l’efficacité du transport d’échantillons sanguins par drone par rapport à la voie routière pour le dépistage précoce du VIH chez les nouveau-nés en Guinée, afin d’accélérer l’initiation des traitements et réduire la mortalité infantile.
Chaque année, 160 000 enfants naissent avec le VIH, dont un tiers en Afrique de l’Ouest et du Centre, où le taux de transmission atteint 19,6 %. L’OMS recommande un dépistage rapide des nourrissons exposés au virus afin d’initier un traitement avant la huitième semaine de vie, car l’absence de prise en charge entraîne une mortalité accrue entre deux et trois mois. Cependant, en Guinée, où la prévalence du VIH est relativement faible (1,7 %), le dépistage reste insuffisant, notamment en raison des délais de transport des échantillons vers les laboratoires centraux, qui peuvent atteindre deux à trois mois. Cette lenteur compromet l’initiation rapide du traitement pour les nourrissons infectés.
Une étude pilote menée dans le cadre du contrat d’initiation ANRS 12407 AIRPOP a démontré que l’utilisation de drones pour le transport des échantillons pourrait être une solution efficace, bien acceptée et économiquement viable. Ce projet vise donc à tester cette approche à plus grande échelle dans vingt sites de Prévention de la Transmission Mère-Enfant (PTME) situés à Conakry et Boké.
Investigateur / Porteur principal
BRETON Guillaume / CISSE Mohamed
Structure/équipes
ONG SOLTHIS, Hôpital Donka (Conakry Guinée), University of Lincoln (Royaume Uni), IRD Montpellier, CERFIG Université Gamal Adel Nasser (Conakry Guinée), University of Cincinnati (USA), CHU de Treichville (Abidjan Côte d’Ivoire), ONG Climate Action Accelerator (Genève Suisse)
Statut
En cours
Pathologie
VIH
Promotion
SOLTHIS
Financement
ANRS MIE (AAP générique 2024-2)
L’objectif principal est de mesurer l’impact du transport par drone sur l’accessibilité et la rapidité du dépistage précoce du VIH chez les nouveau-nés, en comparant la proportion d’enfants ayant bénéficié du test et le délai de rendu des résultats par rapport à la méthode de transport routier actuelle. L’étude vise également à analyser le suivi des enfants dans le parcours de soins jusqu’à l’âge de neuf mois.
L’étude comporte plusieurs volets :
Ce projet est un essai randomisé multicentrique en grappe avec permutation, impliquant 900 nouveau-nés exposés au VIH. Les critères d’inclusion concernent les nourrissons dont la mère est séropositive au VIH-1, avec un prélèvement effectué dans les 48 heures suivant l’accouchement. Le dépistage sera proposé systématiquement aux femmes enceintes en salle de travail, et les nourrissons exposés recevront immédiatement une prophylaxie antirétrovirale, conformément aux recommandations nationales.
À la naissance, à six semaines et à neuf mois, tous les nourrissons bénéficieront d’un prélèvement sanguin sur papier buvard (DBS), transporté par voie routière selon les procédures actuelles dans la phase contrôle. Dans la phase intervention, un prélèvement supplémentaire sera effectué sur microtube et acheminé immédiatement au laboratoire par drone. Dans les deux groupes, les résultats des tests seront communiqués en urgence au soignant, puis transmis aux parents le plus rapidement possible, idéalement le jour même dans le groupe drone. En cas de dépistage positif, un traitement antirétroviral sera initié sans délai.
Le projet s’étalera sur une durée totale de 36 mois, avec une phase préparatoire de 12 mois suivie d’une phase interventionnelle de 24 mois.
Les résultats attendus visent à démontrer l’efficacité du transport par drone en réduisant les délais de rendu des résultats et en améliorant l’accès au traitement. Ces données scientifiques permettront de soutenir l’introduction d’un système de transport par drone dans d’autres pays de la région et d’obtenir des financements pour un déploiement à grande échelle, notamment grâce au Fonds Mondial.
Enfin, ce projet pourrait ouvrir la voie à une utilisation élargie des drones pour d’autres besoins médicaux urgents, contribuant ainsi à l’amélioration globale des soins de santé en Guinée et en Afrique de l’Ouest.
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