Dernière mise à jour le 13 juin 2025
Le dolutégravir (DTG), en combinaison avec deux analogues nucléosidiques (NRTI), est actuellement recommandé par l’OMS comme traitement de première ligne contre le VIH-1. Il est utilisé par plus de 22 millions de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dans le monde. Toutefois, des données suggèrent des effets indésirables métaboliques à long terme, notamment une prise de poids, une augmentation de la tension artérielle et un risque accru de diabète de type 2.
La doravirine (DOR), un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse, est quant à elle recommandée par l’European AIDS Clinical Society (EACS) et l’International Antiviral Society aux États-Unis (IAS-USA), mais reste peu utilisée dans les pays à ressources limitées. L’essai ELDORADO vise à évaluer si la doravirine pourrait constituer une alternative thérapeutique efficace et mieux tolérée que le dolutégravir chez les personnes naïves de traitement antirétroviral.
Coordination scientifique
Dr Pierre Sellier (France), Pr Beatriz Grinsztejn (Brésil)
Pays
France, Brésil, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mozambique, Thaïlande
Promoteur
ANRS Maladies infectieuses émergentes
Partenaire industriel
MSD
Co-financeurs
ANRS MIE, EDCTP 3, MSD
L’essai ELDORADO a pour objectif d’évaluer la non-infériorité virologique de la doravirine (associée au ténofovir disoproxil fumarate [TDF] et à la lamivudine [3TC]) par rapport au dolutégravir (associé à TDF et à la lamivudine ou à l’emtricitabine [FTC]) à la semaine 48. Le critère principal d’évaluation est la proportion de participants présentant une charge virale VIH-1 <50 copies/mL selon l’algorithme « snapshot » de la FDA.
L’essai vise également à démontrer une meilleure tolérance métabolique du schéma à base de doravirine, en particulier concernant la prise de poids, la régulation de la glycémie et la pression artérielle.
Dans le cadre de cet essai, d’autres critères sont également évalués. C’est le cas notamment pour :
En plus de l’essai principal, une sous-étude optionnelle est proposée à 80 femmes cisgenres, dont 10 en France, pour explorer plus finement l’impact des traitements sur le tissu adipeux (analyses biologiques, scanner DEXA, biopsie sous-cutanée). Cette sous-étude vise à mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à la prise de poids et aux perturbations métaboliques observées chez certaines patientes.
L’essai ELDORADO s’inscrit dans une réflexion globale sur la diversification des choix thérapeutiques de première ligne, tenant compte des effets à long terme des traitements ARV. Il pourrait contribuer à élargir l’accès à la doravirine dans les pays du Sud si ses résultats confirment une efficacité équivalente à celle du dolutégravir avec un meilleur profil de tolérance.
Design et calendrier de l’étude
ELDORADO est un essai randomisé, ouvert, multicentrique de phase III, qui prévoit l’inclusion de 610 participants venus de 6 pays (Brésil, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mozambique, Thaïlande, France) naïfs de traitement ARV, répartis à parts égales dans deux bras de traitement :
L’essai a une durée totale de 4 ans, avec une période d’inclusion de 12 mois et une durée de suivi par participant de 96 semaines. Les participants sont suivis à sept points clés : semaines 4, 12, 24, 36, 48, 72 et 96.