Le consortium ANRS Rhiviera

Consortium de recherche fondamentale et clinique pour le contrôle des réservoirs et la rémission du VIH

Dernière mise à jour le 28 octobre 2025

Comment est né le consortium Rhiviera ?

  • Le consortium ANRS Rhiviera (Remission of HIV Infection Era) est un projet multidisciplinaire lancé en 2014, issu de l’Action Coordonnée ANRS « Réservoirs du VIH » (AC32) et de l’étude ANRS EP47 VISCONTI.
  • Il vise à synchroniser les efforts de la communauté de recherche française en établissant une collaboration public-privé pour développer de nouveaux outils et stratégies en vue d’une rémission durable de l’infection par le VIH.
  • Le consortium se concentre sur le développement de stratégies et d’outils innovants pour parvenir à cette rémission.

Quels sont les objectifs du consortium Rhiviera?

Les objectifs incluent :

  1. comprendre les mécanismes permettant le contrôle de l’infection sans traitement,
  2. identifier des marqueurs prédictifs du contrôle ou de la rechute virale après l’arrêt du traitement,
  3. élaborer des stratégies pour permettre à un grand nombre de patients d’atteindre une rémission du VIH.

Pour cela, le consortium Rhiviera mène des projets translationnels ambitieux en partenariat avec des acteurs publics et privés, visant à comprendre l’établissement des réservoirs cellulaires du VIH et des sanctuaires corporels, développer des technologies et des marqueurs pour identifier et évaluer ces réservoirs, ainsi que caractériser les réponses immunitaires capables de contrôler ou d’éliminer les cellules infectées.
L’initiative met particulièrement l’accent sur les bénéfices d’un traitement antirétroviral précoce et cherche à identifier les meilleures combinaisons de médicaments pour assurer une diffusion optimale dans les tissus, limitant ainsi la formation des réservoirs et préservant les réponses immunitaires. Les recherches de l’ANRS Rhiviera s’appuient sur une combinaison de recherche fondamentale et clinique, ainsi que sur des cohortes uniques de personnes infectées par le VIH et des modèles équivalents sur des primates non humains.

Actuellement, l’ANRS Rhiviera s’engage dans des études précliniques et cliniques de preuve de concept pour explorer les pistes prometteuses issues de l’ensemble du programme de recherche.

En bref

Investigateur / Porteur principal
Asier Saez-Cirion/ Institut Pasteur Paris

Pathologie
VIH

Promotion
ANRS MIE

Rhiviera : vers la guérison des personnes vivant avec le VIH

Découvrez la présentation du consortium Rhiviera par Asier Saez-Cirion, Institut Pasteur, Paris

Video Rhiviera : vers la guérison des personnes vivant avec le VIH par Asier Saez-Cirion, Institut Pasteur, Paris

Dernières actualités du projet

2025 : Découverte dans les réservoirs cellulaires d’un mécanisme de blocage post-transcriptionnel intervenant dans l’export nucléocytoplasmique de l’ARN viral

Les thérapies antirétrovirales (ARV) peuvent bloquer de manière efficace la réplication du VIH-1 chez les individus vivant avec le VIH. Cependant elles ne guérissent pas et doivent être prises à vie. Le virus est, du reste, capable de demeurer dans un état latent dans des réservoirs cellulaires. Dans ces réservoirs, il est compétent pour la réplication mais transcriptionnellement silencieux. Il s’agit d’un obstacle majeur à son éradication et à la guérison.

Si la latence du VIH-1 est bien caractérisée au niveau transcriptionnel, la connaissance des mécanismes post-transcriptionnels impliqués dans le processus et leur contribution est cependant limitée. Il existe des facteurs clés contrôlant l’inhibition et la réactivation transcriptionnelle du virus. La protéine virale Rev dans les cellules quiescentes contrôle l’export nucléocytoplasmique de l’ARN messager épissé et non épissé. Il s’agit d’une cible potentielle pour les thérapies visant à réactiver le VIH-1 afin de purger les réservoirs (approche ‘shock and kill’).

Des travaux, co-financés par l’ANRS MIE, menés par des chercheurs et chercheuses européens ont révélé une régulation post-transcriptionnelle de l’ARN non épissé du VIH-1 par les facteurs endogènes MATR3 et MTR4 et la protéine virale Rev. Il s’agit d’un mécanisme, jusqu’alors inconnu, de blocage post-transcriptionnel intervenant dans l’export nucléocytoplasmique de l’ARN messager, jouant un rôle crucial dans la latence et la réactivation du VIH-1.

L’équipe a ainsi mis en évidence une rétention nucléaire de l’ARN non épissé dans des cultures cellulaires ex vivo provenant de 22 personnes vivant avec le VIH traitées par ARV. Ces résultats mettent en avant un blocage post-transcriptionnel réversible de l’export nucléocytoplasmique de l’ARN viral pouvant être d’importance dans la conception de futures thérapies curatives.

Les objectifs du consortium Rhiviera atteints en 2024 :

  • Publication de l’étude primate-VISCONTI montrant le bénéfice de deux ans d’ART initié 4 semaines vs 6 mois après l’infection dans la promotion du contrôle post-traitement du SIV chez des macaques infectés par SIVmac251 (Passaes et al Nat Com, 2024). Pour en savoir plus, lire le communiqué de presse.
  • Débuts des inclusion de l’essai ANRS 176 RHIVIERA 02 en avril 2024.

Les objectifs du consortium Rhiviera atteints en 2023 :

  • Identification d’une nouvelle famille d’anticorps largement neutralisants chez un contrôleur post-traitement de l’étude ANRS VISCONTI (Molinos-Albert et al, Cell Host&Microbe 2023 ; Nat Com 2022).
  • Initiation de l’essai ANRS 175 RHIVIERA 01 en mars 2023 : 16 participants ont été recrutés. L’objectif principal de l’essai est d’évaluer la probabilité de contrôle de l’infection par le VIH, définie par une charge virale (CV) < 400 cp/mL, après une interruption du traitement antirétroviral (ART) chez des participants de la cohorte ANRS CO6 PRIMO traités précocement et porteurs du génotype CMH B35/53 Bw4TTC2.
  • Financement obtenu pour le projet Développement d’une plateforme vaccinale de nanoparticules lipidiques (LNP) ARNm adjuvée pour induire une immunité anti-VIH efficace. Le développement d’approches innovantes pour lutter contre l’infection à VIH, y compris les vaccins prophylactiques et thérapeutiques, reste une priorité pour mettre fin à la pandémie du VIH/SIDA. La plateforme de nanoparticules lipidiques (LNP) d’ARNm présente un potentiel très prometteur pour la vaccination. Cependant, il est prouvé que son immunogénicité et son efficacité à long terme doivent être renforcées, ce qui est généralement obtenu grâce aux effets des adjuvants. L’objectif ici est de développer et d’évaluer la réactogénicité et le potentiel d’induction d’une immunité efficace spécifique du HIV/SIV d’une plateforme vaccinale combinant ARNm-LNP et un agoniste de STING comme adjuvant (investigateur principal : Victor Appay) (financement ANRS MIE évalué par le CSS11 « Recherches fondamentales sur le VIH-sida : du virus à l’hôte »)
Pour en savoir plus sur Rhiviera Lire le communiqué sur l’étude p-VISCONTI

Webinaires : avancées de la recherche pour une rémission durable de l’infection par le VIH

Le consortium Rhiviera organise une séries de webinaires sur les avancées scientifiques visant une rémission durable de l’infection par le VIH. Ces événements réunissent des chercheurs internationaux de renom qui partagent leurs travaux récents et leurs perspectives dans le domaine du HIV cure.

Vous pouvez retrouver la rediffusion de ces webinaires ci-dessous ou sur notre chaîne Youtube.