La France, deuxième pays dans le financement de la recherche visant la rémission et la guérison du VIH

La France a investi 7,5 millions de dollars (soit 6,4 millions d’euros) dans ce domaine de recherche et arrive en seconde position, après les États-Unis. L’ANRS contribue à plus de 89 % du financement français en y consacrant avec 6,7 millions de dollars (5,7 millions d’euros), soit 16,8 % de son budget annuel.

Publié le 15 octobre 2020

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En 2019, 328,2 millions de dollars (281 millions d’euros) ont été investis dans la recherche de traitements permettant la rémission ou la guérison de l’infection par le VIH, selon le rapport Global Investment in HIV Cure Research and Development in 2019 paru en septembre 2020.

Les États-Unis sont largement en tête, avec une contribution de 312,8 millions de dollars (267,3 millions d’euros), soit plus de 95 % du montant total. La France, ayant investi 7,5 millions de dollars (6,4 millions d’euros), arrive en seconde position pour la troisième année consécutive. L’ANRS contribue à plus de 89 % du financement français sur cette priorité avec 6,7 millions de dollars (5,7 millions d’euros), ce qui représente 16,8 % de son budget annuel.


Dans le rapport Global Investment in HIV Cure Research and Development in 2019, l’initiative Towards an HIV Cure* de l’IAS (International AIDS Society), AVAC (AIDS Vaccine Advocacy Coalition) et Resource Tracking for HIV Prevention R&D ont collecté pour la 7e année consécutive les données fournies par les financeurs des secteurs public, industriel et philanthropique sur les investissements réalisés dans la recherche visant à obtenir un traitement curatif durable contre l’infection par le VIH.

Avec les réponses obtenues, le groupe de travail a établi que l’investissement mondial s’établissait à 328,2 millions de dollars (près de 281 millions d’euros) en 2019. C’est 1 % de plus que l’année précédente, une augmentation « modeste » selon les auteurs du rapport, mais un bond immense de 272 % par rapport aux sommes investies en 2012 (88,1 millions de dollars soit 75,2 millions d’euros).

Parmi les pays déployant le plus de moyens financiers, les États-Unis occupent cette année encore la première place, avec un financement s’élevant à 312,8 millions de dollars (267,3 millions d’euros), représentant 95 % du financement total de la recherche dans ce domaine. Loin derrière, mais tout de même en seconde place pour la troisième année consécutive, se trouve la France et son investissement de 7,5 millions de dollars (6,4 millions d’euros). Elle est suivie par le Canada (4 millions de dollars – 3,4 millions d’euros) puis par l’Allemagne et l’Australie (1,1 million de dollars chacun – 940 000 euros).

Tous pays confondus, la source majeure de financement reste le secteur public (94,3 %), avec les National Institutes of Health américains qui ont apporté à eux seuls 286 millions de dollars (244 millions d’euros). L’ANRS a investi 6,7 millions de dollars (5,7 millions d’euros), soit plus de 89 % du financement français. L’Institut Pasteur a, de son côté, contribué à hauteur de 800 000 dollars (683 000 euros).

Les organisations philanthropiques ne sont pas en reste : la fondation Bill & Melinda Gates a presque triplé en un an le montant consacré à la recherche de traitements curatifs du VIH avec un apport de 18,4 millions de dollars (15,7 millions d’euros) en 2019. 

Les auteurs de ce rapport rappellent la nécessité de continuer d’investir dans la recherche visant cet objectif : si, aujourd’hui, les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) voient leur infection contrôlée grâce au traitement antirétroviral, plus d’un tiers d’entre elles n’ont pas accès à ces médicaments, car ils sont coûteux et peuvent avoir un impact important sur leur qualité de vie. De plus, les récents progrès, notamment sur la connaissance des réservoirs viraux, laissent penser qu’un traitement curatif pourrait être à la portée des chercheurs. Ils précisent également que ces investissements ne doivent pas impacter le financement d’autres pans de la recherche, tels que la prévention, le développement de nouveaux traitements ou d’un vaccin préventif. Enfin, le groupe de travail met en avant que les travaux de recherche financés pour la guérison ou la rémission du VIH peuvent profiter à d’autres domaines de santé, comme les traitements contre le cancer, la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies immunologiques ou infectieuses (Covid-19…). 

« L’ANRS est fortement engagée dans la recherche sur la rémission et la guérison du VIH et nous entendons poursuivre cet effort car les équipes françaises et leurs partenaires sont dans l’excellence dans ce domaine prioritaire », se félicite François Dabis, son directeur. L’ANRS participe depuis sa création à l’initiative internationale Towards an HIV Cure de l’IAS et fait partie des membres fondateurs du consortium récemment créé HIV Cure Africa Acceleration Partnership (HCAAP).


* L’ANRS est l’une des parties prenantes de l’initiative Towards an HIV Cure de l’IAS, créé en 2012 par Françoise Barré-Sinoussi.

 


QUELQUES EXEMPLES DE TRAVAUX ACTUELLEMENT FINANCÉS PAR L’ANRS SUR LA RÉMISSION ET LA GUÉRISON DU VIH

  •  Depuis 2015, le consortium RHIVIERA (pour « Remission of HIV Infection ERA ») a pour objectif de développer de nouvelles stratégies et des outils permettant d’atteindre la rémission durable de l’infection par le VIH, notamment en focalisant les recherches sur le phénomène de contrôle du VIH et sur les réservoirs cellulaires.

    En 2021, deux essais cliniques promus par l’ANRS démarreront sous l’égide de ce consortium et investigueront les processus de rémission de PVVIH lors de l’interruption programmée de leur traitement :

    – l’essai ANRS 175 RHIVIERA 01 s’intéressera à des PVVIH avec un profil génotypique particulier et dont le traitement a été initié précocement

    – l’essai ANRS 176 RHIVIERA 02 testera l’impact sur le contrôle du VIH-1 après interruption de traitement de deux anticorps neutralisants à large spectre chez des PVVIH dont le traitement a été initié en phase de primo-infection. 

     

  • En 2019, l’ANRS a financé des recherches sur deux candidats vaccins thérapeutiques ayant pour cible les cellules dendritiques. Ces deux candidats vaccins seront administrés chez des PVVIH en phase chronique dans des essais de phase I/II. L’essai ANRS VRI04 (DALIA 2) débutera en 2021. Son objectif est d’évaluer la tolérance d’une vaccination thérapeutique et l’efficacité virologique par un vaccin à base de cellules dendritiques générés ex vivo seul ou en association avec un adjuvant. Le second candidat vaccin, en cours de développement pharmaceutique, est un anticorps monoclonal anti-CD40 ciblant les cellules dendritiques. 

 


Pour en savoir plus

Global Investment in HIV Cure Research and Development in 2019

IAS Towards an HIV Cure, AVAC, Resource Tracking for HIV Prevention R&D

Septembre 2020

https://www.avac.org/resource/global-investment-hiv-cure-research-and-development-2019

Contact presse

Cécile Pinault

information@anrs.fr