3 questions à… Serge Eholié Et Olivier Lambotte

3 questions à… Serge Eholié Et Olivier Lambotte

Publié le 24 septembre 2018

 

3 questions à… Serge Eholié Et Olivier Lambotte

Respectivement professeur en maladies infectieuses et chercheur au centre de recherche sur les maladies infectieuses et pathologies associées (CERMIPA) à Abidjan et professeur en médecine interne et chercheur au CHU du Kremlin Bicêtre, AP-HP

co-Présidents de l’Action coordonnée 44 « Recherche clinique, Nord et Sud, VIH»


Pouvez-vous nous décrire en quelques mots l’Action Coordonnée 44 « Recherche clinique, Nord et Sud, VIH » dont vous êtes tous deux co-présidents ?


L’AC 44 est une action coordonnée de clinique qui s’inscrit dans la suite de l’AC 5, en intégrant la recherche clinique dans les pays du Nord et du Sud.

L‘AC 44 a un rôle d’orientation, notre objectif est de conseiller et d’accompagner les chercheurs dans la maturation de leurs projets de recherche clinique ou d’essais thérapeutiques afin qu’ils puissent optimiser leurs dossiers avant de le soumettre à l’appel à projet de l’ANRS.

Cette AC est constituée d’une trentaine de membres venant du Nord et du Sud, elle réunit des cliniciens mais également des virologues, des pharmacologues, des immunologistes, des méthodologistes…

Nous avons voulu une forte présence de chercheurs des différents pays du Sud : d’Afrique y compris d’Afrique non francophone, du Brésil et d’Asie du sud-est. Un des objectifs est de faire émerger des projets intéressants et pertinents à la fois pour les équipes du Nord et celles du Sud.

C’est un véritable atout pour l’AC d’avoir une telle diversité géographique et intellectuelle !

L’AC 44 couvre un certain nombre de thématiques :

  • la recherche clinique dans le domaine des antirétroviraux avec par exemple la problématique de l’allégement thérapeutique
  • les comorbidités qu’il s’agisse de comorbidité infectieuse comme la tuberculose ou d’autres pathologies de type cardiovasculaire ou cancer
  • la prévention avec des essais intégrant des innovation pour la PrEP par exemple
  • la thématique « HIV cure » pour laquelle nous avons un partenariat fort avec l’AC41
  • la perception des traitements et l’accès aux différentes stratégies de traitement.

Ces thématiques se retrouvent dans différents groupes de travail. Nous avons pour l’instant constitué trois groupes de travail : « mère enfant », « traitements antirétroviraux », « tuberculose ». D’autres tels que « vieillissement », « cure » et « cancer » devraient être mis en place et regrouper des membres issus de différentes AC concernées afin de diversifier les spécialités et ne pas se focaliser uniquement sur un aspect très clinique.


Quels sont les défis auxquels doit répondre cette AC ?


Le premier défi de l’AC est d’accompagner l’élaboration de projets de recherche clinique et d’essais thérapeutiques et faire émerger de nouveaux talents, notamment des jeunes chercheur(e)s du Sud.

Le 2e défi consiste à faire collaborer le Nord et le Sud. En effet, pour l’heure il y a de très bonnes recherches au Nord et au Sud mais peu communes. Il nous faut soutenir des grands projets qui permettraient de recruter des patients en Afrique, en Europe, en Amérique Latine et en Asie. Il y a déjà à l’ANRS quelques projets de ce genre actuellement comme ANRS REFLATE (mené en France et au Brésil) ou ANRS STATIS (mené dans 4 pays : le Cambodge, la Côte d’Ivoire, l’Ouganda et le Vietnam).

Enfin, pour 3e défi, il nous semble important d’éviter un cloisonnement des différentes thématiques de recherche. Nous souhaitons faire émerger des projets sur des thématiques transversales mêlant de la recherche clinique, des sciences sociales et de la recherche fondamentale.


Quels sont les principaux axes de recherches que vous souhaitez impulser dans cette action coordonnée ?


Pour nous, l’AC 44 doit s’ouvrir à des projets qui ne soient pas limités au VIH mais qui concernent toutes les pathologies qui peuvent toucher les patients infectés par le VIH.

En effet, aujourd’hui nous avons une population infectée par le VIH dont l’espérance de vie a augmenté et qui développe des pathologies telle que le cancer ou liées au vieillissement. Au Sud particulièrement, il y a également les maladies non transmissibles et autres infections touchant les patients infectés par le VIH.

Ces problématiques ouvrent la voie à des projets plus larges que la virologie du VIH comme de la bactériologie ou de l’immunothérapie.

 

Retrouvez également les « 3 questions à … » :

 

– Michaela Müller-Trutwin, présidente de l’Action coordonnée 41 « Interactions Hôte/virus »

– Vincent Calvez, président de l’Action coordonnée 43 « Virologie médicale, Nord et Sud, VIH et hépatites »

– Karine Lacombe, co-présidente de l’Action coordonnée 45 « Recherche clinique, Nord et Sud, hépatites »

– Didier Ekouevi et Bruno Spire, co-présidents de l’Action coordonnée 46 « Sciences sociales et santé publique »

– Dominique Costagliola, présidente de l’AC 47 « Dynamique et contrôle des épidémies VIH et hépatites »