Co-infection VIH et tuberculose

Co-infection VIH et Tuberculose : retour sur l'ICASA ainsi et l'étude ANRS PAANTHER

Publié le 18 décembre 2017

 

 

La tuberculose est l’une des 10 principales cause de mortalité dans le monde et la première chez les personnes infectées par le VIH. En 2016, 1,7 million de personnes sont mortes des suites d’une tuberculose, parmi elles, 0.4 million étaient également infectées par le VIH. Cette maladie est due à une bactérie, Mycobacterium tuberculosis qui touche le plus souvent les poumons et se transmet d’une personne à l’autre par voie aérienne. Une fois infecté par le bacille tuberculeux, le risque de développer la maladie est faible sauf chez les personnes immunodéprimées comme c’est les cas chez les personnes vivant avec le VIH. Ainsi, selon l’OMS, en 2016, 40% des décès de personnes infectées par le VIH sont imputables à la tuberculose et la plupart d’entre eux sont survenu dans les pays du sud.


VIH – Tuberculose : les traitements existent


La 19ème édition de l’ICASA, conférence internationale sur le Sida et des infections sexuellement transmissibles en Afrique, s’est tenu du 4 au 9 décembre 2017 à Abidjan en Côte d’Ivoire.

RFI caroline paré

Dans le cadre de cette conférence, l’émission de radio priorité santé présentée par Caroline Paré sur RFI a fait une émission spéciale, sur place à Abidjan, sur le thème de la tuberculose et du VIH. Pour parler du sujet, les invités de l’émission étaient le Pr Serge Domoua (chef du service pneumo-phtisiologie du CHU de Teichville à Abidjan), le Pr François Dabis (Directeur de l’ANRS), le Dr Olivier Marcy (médecin épidémiologiste, Université de Bordeaux) et le Dr Clémence Baré (Conseillère régionale ONUSIDA)

Rendez-vous ici pour (ré)écouter l’émission


ANRS PAANTHER 01 : Diagnostic de la tuberculose chez les enfants vivant avec le VIH


Chez les enfants, le diagnostic microbiologique de la tuberculose est toujours plus difficile que chez les adultes car ceux-ci présentent moins de bacilles tuberculeux dans leurs poumons et les prélèvements pédiatriques sont plus difficiles à effectuer. De ce fait, le diagnostic repose en grande partie sur les symptômes et la radiographie. Les symptômes associés à la tuberculose tels que la toux ou une fièvre chronique sont peu spécifiques ce qui rend difficile le diagnostic et en particulier chez les personnes infectées par le VIH.

L’étude ANRS PAANTHER 01 avait pour objectif d’améliorer le diagnostic de la tuberculose chez les enfants infectés par le VIH dans les pays à ressources limitées présentant une forte prévalence de tuberculose. Ce projet de recherche, coordonné par Olivier Marcy (Université de Bordeaux), a inclus des enfants infectés par le VIH avec une suspicion de tuberculose dans 4 pays, Le Burkina Faso, le Cambodge, le Cameroun et le Vietnam, entre 2011 et 2014.

Les chercheurs ont évalué la mortalité et ses facteurs associés chez 266 enfants infectés par le VIH n’ayant jamais pris de traitement antirétroviral avant leur inclusion dans l’étude ANRS PAANTHER. Ces travaux ont mis en évidence la forte mortalité dans les 6 premiers mois après la suspicion de tuberculose malgré l’accès aux traitements ART et antituberculeux. La survie était très significativement améliorée par la mise sous traitement antituberculeux des enfants ayant des tuberculoses confirmées ou non confirmées, et la mise rapide sous traitement antirétroviral pendant le 1er mois de suivi.

Cette conclusion plaide en faveur d’une mise sous traitement antirétroviral précoce des enfants infectés par le VIH et en particulier de ceux pour lesquels une tuberculose est suspectée. Ces résultats ont fait l’objet d’une publication dans la revue The Lancet HIV le 23 Novembre 2017.


IPT : L’efficacité d’un traitement préventif antituberculeux pour les personnes vivant avec le VIH


Depuis 1993, l’OMS recommande la prescription de l’IPT, un traitement antituberculeux préventif, chez toutes les personnes infectées par le VIH qui n’ont pas de signes évocateurs de tuberculose. Malheureusement, cette recommandation n’est pas appliquée dans tous les pays. L’essai ANRS TEMPRANO a permis de confirmer de nouveau la nécessité d’un tel traitement dans les pays du sud. Pour en savoir plus, retrouvez le communiqué de presse des résultats de cette étude.

 

* Credit photo: Janice Carr Content Providers(s): CDC/ Dr. Ray Butler; Janice Carr — This media comes from the Centers for Disease Control and Prevention’s Public Health Image Library (PHIL), with identification number #8438