Cours avancé sur le mpox en République démocratique du Congo

Initialement endémique, le mpox a connu une flambée épidémique mondiale en 2022, marquée par une transmission interhumaine rapide, y compris par contact sexuel, une première dans l’histoire de la maladie. Déclarée urgence de santé publique de portée internationale par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette épidémie a révélé des lacunes dans la prévention et la gestion de la maladie. En 2024, un nouveau variant du clade I (clade Ib) a provoqué une recrudescence des cas, amenant l’OMS à renouveler son alerte.

Objectifs du cours avancé sur mpox

Ce premier cours avancé, inédit en RDC, visait à :

• Renforcer les capacités scientifiques et techniques en matière de surveillance, diagnostic et gestion des cas de mpox.
• Mettre à disposition des participants des connaissances actualisées sur les aspects cliniques, épidémiologiques et préventifs de la maladie.
• Encourager le partage d’expériences entre scientifiques et professionnels de santé sur les stratégies de réponse.

Un public varié et ciblé

La formation a réuni :

• Les chefs des divisions provinciales de la santé (DPS) des zones les plus touchées (Kinshasa, Sud-Kivu, Équateur, etc.).
• Les représentants des laboratoires provinciaux impliqués dans le diagnostic du mpox.
• Des vétérinaires et experts environnementaux dans une approche intégrée « One Health ».
• Des chercheurs congolais et internationaux issus de divers réseaux et institutions partenaires, comme l’Université de Kinshasa (UNIKIN), des universités africaines et européennes, le Réseau international de l’ANRS MIE et le réseau AFROSCREEN.

Cours mpox : des thématiques variées et des approches pratiques

En cinq jours et 35 heures de formation, plusieurs thématiques clés ont été abordées :

1. Introduction au mpox : Biologie, épidémiologie et historique de la maladie.
2. Diagnostic et surveillance : Techniques avancées et défis de terrain.
3. Traitement et prévention : Options thérapeutiques, vaccination et aspects sociaux.
4. Organisation de la réponse : Gestion des urgences et surveillance transfrontalière.
5. Défis de la recherche : Identification des priorités en RDC et au-delà.

La formation comprenait des sessions théoriques et pratiques : études de cas cliniques, visites des laboratoires de diagnostic à l’INRB, et échanges avec les équipes sur le terrain.

L’atout maître de ce cours est, qu’au-delà de la théorie, il intégrait également une dimension pratique. L’étude de cas cliniques ainsi que la visite de laboratoires impliqués dans la veille et la réponse à l’épidémie ont ainsi été organisées pour enrichir cette formation inédite.

Partenaires et intervenants

Cet événement a été organisé en collaboration avec des institutions nationales et internationales : l’INRB, l’Université de Kinshasa (UNIKIN), l’IRD, l’ANRS MIE, et le réseau AFROSCREEN. Parmi les intervenants figuraient des experts de renom comme les professeurs Steve Ahuka (responsable de PRISME RDC), Jean-Jacques Muyembe (Directeur Général de l’INRB), Jean-Marie Kayembe Ntumba (Recteur de l’UNIKIN) et Éric Delaporte (Responsable du département Santé de l’IRD), ainsi que des spécialistes issus de diverses institutions congolaises, françaises, belges et espagnoles).

Moments forts du cours mpox

• Jour 1 : Introduction au virus et épidémiologie. La journée d’ouverture, présidée par le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention Sociale, S.E. Samuel Roger Kamba, a mis en lumière la nécessité d’un renforcement des capacités locales.
• Jour 2 : Sessions sur le diagnostic et la surveillance, étude de cas pratiques cliniques et Interprétation des analyses, suivie de visites des plateformes de diagnostic (moléculaire et sérologique) des unités « Laboratoires Virus Émergents » et « Diagnostic mpox », ainsi que de l’unité de séquençage et de la bio banque.
• Jour 3 : Prévention et aspects sociaux, options thérapeutiques et défis de la vaccination, avec une visite du Centre des Opérations d’Urgence en Santé Publique (COUSP).
• Jour 4 : Présentations sur des thématiques clés : les mesures de riposte, la surveillance épidémiologique transfrontalière, et l’organisation du réseau des laboratoires mpox avec une visite du site de recherche de Pakajuma, axé sur le suivi des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et des professionnels du sexe (PS), ainsi que le centre de traitement mpox.
• Jour 5 : Défis de la recherche et priorités stratégiques, conclues par une cérémonie de remise des certificats.