CROI 2021 : les travaux sélectionnés soutenus par l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes

Dernière mise à jour le 27 février 2023

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La CROI, la conférence internationale sur les rétrovirus et les infections opportunistes, a lieu du 6 au 10 mars 2021, sous une forme virtuelle. Sept travaux soutenus par l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes ont été retenus pour y être présentés.


Sept abstracts sélectionnés à la CROI 2021 ont été soutenus par l’ANRS, devenue depuis le 1er janvier 2021 l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes.

Le 8 mars 2021 – 17 h 20 / Oral Abstract-01 : HIV/SIV host and cellular interactions : virology, immunology, and pathogenesis #78

Deciphering the host nucleus subversion by HIV-1 to replicate

Oratrice : Francesca Di Nunzio (unité de virologie moléculaire avancée et dynamique rétrovirale, Institut Pasteur)

Cette équipe de recherche a récemment montré que, dans les macrophages sous la pression d’un inhibiteur de la transcription inverse, l’ARN du VIH se rétrotranscrit en ADN dans le noyau et non dans le cytoplasme. Elle a cette fois-ci tracé les devenirs des ARN et ADN viraux au sein du noyau. Les résultats des chercheurs montrent que le VIH induit la formation d’organelles sans membrane (MLO) dans le noyau, appelées MLO du VIH, car ce sont le siège de la transcription inverse nucléaire où bourgeonne l’ADN rétrotranscrit pour s’intégrer dans les régions de chromatine active de la cellule hôte, non loin des MLO du VIH. Le VIH restructure le noyau de l’hôte pour favoriser la réplication virale.

Le 9 mars 2021 – 17 h 40 / Oral Abstract-09 : Prevention 2021 #148

Incidence of HIV-infection with daily or on demand oral PrEP with TDF/FTC in France

Orateur : Jean-Michel Molina (Chef du service de maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Louis AP-HP)

-> Lire le communiqué de presse « Se protéger du VIH : l’efficacité de la PrEP à la demande confirmée après 3 ans de suivi par l’étude ANRS Prévenir présentée à la CROI 2021 »

Science Spotlights – H4 : Long-acting therapy: the time has come #404

Bictegravir and Cabotegravir: in vitro phenotypic susceptibility of HIV-1 non-group M

Oratrice : Charlène Martin (Normandie Université, Université de Rouen Normandie, CHU de Rouen)

Cette équipe de recherche a montré la sensibilité phénotypique des variants génétiquement distincts du VIH-1 groupe M pandémique (les groupes O, N et P), aux nouveaux inhibiteurs d’intégrase (INI) : le bictégravir et le cabotégravir. Elle a toutefois observé une sensibilité plus variable pour le cabotégravir selon la souche testée. Des observations similaires ont été obtenues avec les isolats de VIH-1 du groupe M. Les auteurs de ces travaux rapportent le besoin de surveiller le dosage de ces INI, en particulier pour le cabotégravir, et soulignent la nécessité de confirmer ces résultats par des études cliniques in vivo.

Science Spotlights – H6 : Clinical trials of antiretroviral therapy: treatment naive and switch #419

W96 Efficacy of 4/7 days maintenance ART strategy: ANRS-170 QUATUOR Trial

Orateur : Roland Landman (Institut de médecine et d’épidémiologie appliquée / fondation Léon MBa / Service de maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Bichat – Claude-Bernard AP-HP)

De précédents résultats de l’essai ANRS QUATUOR avaient montré à la semaine 48 la non-infériorité d’un traitement antirétroviral de maintenance intermittent pris 4 jours par semaine en comparaison à une prise 7 jours sur 7. L’équipe de recherche a étudié le succès virologique à la semaine 96 chez deux groupes de patients, ceux ayant suivi le régime 4 jours par semaine depuis la semaine 0 et ceux qui ont bifurqué vers ce régime à la semaine 48. Dans ces deux groupes, la stratégie intermittente a montré son efficacité à la semaine 96 (92,6 % de succès thérapeutique) et un faible taux d’échec virologique (4,2 %), en particulier avec les traitements antirétroviraux comprenant un inhibiteur de l’intégrase.

Science Spotlights – I2 : New developments in transmitted and acquired drug resistance #429

Impact of M184V on the virological efficacy of switch to 3TC/DTG in real life

Oratrice : Maria M. Santoro (université de Rome Tor Vergata)

Cette étude a été menée dans des conditions de vie réelle, en France, en Italie et en Espagne, parmi 533 personnes vivant avec le VIH, sous traitement antirétroviral efficace, avec ou sans mutation M184V détectée auparavant et qui sont passées à un traitement par lamivudine (3TC) / dolutégravir (DTG). La probabilité d’échec virologique est très faible après 2 ans de traitement par 3TC/DTG. La présence d’une mutation M184V influe sur l’échec virologique seulement lorsqu’elle était détectée moins de 5 ans avant le switch vers le 3TC/DTG.

Science Spotlights – M5 : Frailty and functional status #537

Prevalence and determinants of frailty in HIV people aged 70+: ANRS SEPTAVIH Study

Oratrice : Clotilde Allavena (CHU de Nantes)

L’étude ANRS SEPTAVIH évalue la fragilité des personnes âgées de plus de 70 ans vivant avec le VIH et recevant un traitement antirétroviral. L’équipe a montré que ces personnes âgées qui ont une longue durée d’infection et sont le plus souvent en succès immuno-virologique ont une prévalence de fragilité moins élevée qu’attendue, même si 2/3 d’entre eux sont en état de « pré-fragilité ». Des conditions socio-économiques plus défavorables, la présence de comorbidités et une fonction cognitive diminuée étaient des facteurs associés à la fragilité alors que les facteurs liés au VIH ne l’étaient pas.

Science Spotlights – P1 : Maternal viral load and ART adherence: insights and interventions #570

NRTI-sparing strategy to prevent perinatal HIV transmission, ANRS 168 MONOGEST Trial

Orateur : Laurent Mandelbrot (Chef du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Louis-Mourier AP-HP)

Le contrôle de la charge virale du VIH permet d’éviter la transmission périnatale, mais les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) peuvent avoir des effets négatifs sur le fœtus. L’équipe de Monogest a évalué une stratégie de traitement antirétroviral sans INTI pendant la grossesse dans un essai de phase II chez 83 femmes. Des femmes au premier trimestre de grossesse ayant le VIH-1, en succès thérapeutique, ont switché vers une monothérapie de darunavir boosté par ritonavir. Les nouveau-nés recevaient une prophylaxie par névirapine. Les résultats montrent un taux de succès virologique sans réintensification de 92,8 %, et toutes les femmes avaient une charge virale < 50 copies/ml avant l’accouchement. Aucun cas de transmission périnatale n’a été observé. Cette étude pilote indique qu’une stratégie de traitement sans INTI avec une surveillance accrue de la charge virale peut maintenir la suppression virologique pendant la grossesse.


En savoir plus sur la CROI – Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections : https://www.croiconference.org/

En savoir plus sur l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes :

Créée le 1er janvier 2021, l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes est une agence autonome de l’Inserm. Elle a pour missions l’animation, l’évaluation, la coordination et le financement de la recherche sur le VIH/sida, les hépatites virales, les infections sexuellement transmissibles, la tuberculose et les maladies infectieuses émergentes et ré-émergentes (notamment les infections respiratoires émergentes, dont la Covid-19, les fièvres hémorragiques virales, les arboviroses).

L’agence couvre tous les domaines de la recherche : recherche fondamentale, clinique, en santé publique et en sciences de l’homme et de la société ; son organisation met l’accent sur l’innovation et le renforcement de partenariats internationaux. 

Avec une approche One Health, s’intéressant à la santé humaine, animale et à l’impact de l’homme sur l’environnement, l’agence prépare la réponse aux enjeux scientifiques posés par les maladies émergentes et à son déploiement en temps de crise.

L’ANRS | Maladies infectieuses émergentes est placée sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et du ministère des Solidarités et de la Santé. Elle est dirigée par le Pr Yazdan Yazdanapanah.

L’agence fédère et anime plusieurs réseaux nationaux et internationaux de chercheurs et de médecins employés par les principaux organismes de recherche, universités, centres hospitaliers ou associations. Les associations de patients et les représentants de la société civile sont pleinement intégrés à sa gouvernance et à son fonctionnement.

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