Journée nationale de lutte contre les hépatites virales

Publié le 14 mai 2018

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A l’occasion de la journée nationale de lutte contre les hépatites virales. Les recherches soutenues par l’ANRS sur les hépatites virales.

En France, les hépatites B et C touchaient en 2014 plus de 500 000 personnes et l’on estime que chaque année environ 4 000 personnes meurent des suites de ces infections d’après les données épidémiologiques de Santé Publique France.

L’ANRS anime, coordonne, évalue et finance la recherche sur les hépatites virales. Elle alloue chaque année environ 25% de son budget à cette thématique.

 


Prévention et dépistage


Prévenir et dépister sont des stratégies clés pour freiner la progression des épidémies liées aux virus des hépatites. Le renforcement de ces actions est particulièrement important auprès des populations vulnérables à ces infections que sont les usagers de drogues, les personnes incarcérées, les migrants et autres populations mobiles, ou encore les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). On sait également que certaines régions de France sont plus touchées, comme la Guyane.

Plusieurs études soutenues par l’Agence tentent de documenter et d’apporter de nouvelles solutions préventives à ces situations, parmi lesquelles :

•    L’étude ANRS MIDAS (MIgrants Dépistage Accès aux Soins) qui a débuté en 2018. Son objectif est d’améliorer le dépistage du VIH, des hépatites virales ainsi que d’autres IST, du diabète, de l’hypertension artérielle et de la tuberculose et ainsi l’accès aux soins des migrants originaires d’Afrique sub-Saharienne dans le territoire Sud du département des Hauts-de-Seine (92).

•    L’étude ANRS Remind, démarrée également en 2018. Son objectif est de promouvoir le dépistage répété du VIH et d’autres IST chez les HSH en France.

•    L’étude ANRS MaHeVi initiée en 2017 a pour objectif de documenter l’épidémiologie des hépatites B, C, D et du VIH dans la population générale adulte vivant sur le fleuve Maroni, frontière entre la Guyane Française et le Surinam.

•    L’étude ANRS Prévenir démarrée en 2017, qui a pour objectif d’inclure d’ici 2020 en Ile-de-France 3 000 personnes volontaires, séronégatives, mais présentant un risque élevé d’infection par le VIH, pour évaluer l’impact d’actions de prévention ciblées sur les populations les plus exposées au risque d’infection, de programmes de dépistage répétés ainsi que d’actions permettant l’accès rapide au traitement et aux soins pour les personnes dépistées séropositives au VIH. Dans le cadre de ce programme de recherche interventionnelle, un dépistage des hépatites est systématiquement proposé.

 


Hépatite C


En France, le nombre de personnes présentant une infection chronique au virus de l’hépatite C était estimé à 192 000 en 2011 dont 75 000 ne seraient pas encore dépistées (Source : Santé Publique France).

Nous disposons de traitements de l’infection par le VHC particulièrement efficaces : plus de 95% des personnes infectées de manière chronique sont désormais guéries après quelques semaines de traitement par les médicaments antiviraux à action directe. Une faible proportion de patients développe des résistances aux traitements ; certains, plus gravement atteints, développeront des tumeurs hépatiques malgré l’éradication du virus.

L’ANRS a mis en place des projets de recherches cliniques afin de mieux faire face à ces complications dans le futur.

  • L’essai ANRS REVENGE a démontré l’efficacité d’une combinaison sofosbuvir et grazoprevir/elbasvir associée à la ribavirine dans le traitement des patients infectés par le virus de l’hépatite C et en échec thérapeutique suite à la prise d’un premier traitement par agents antiviraux directs. Résultats publiés en 2017 dans la revue Clinical Infectious Diseases.
  •  L’ANRS est le promoteur et suit, en collaboration avec la société française d’hépatologie (AFEF) 14 000 patients infectés par le VHC dans le cadre de la cohorte ANRS HEPATHER, 9 000 d’entre eux ayant déjà bénéficié d’un traitement


Hépatite B


En 2004, on estimait en France qu’environ 300 000 personnes étaient infectées de manière chronique par le VHB (Source : Santé publique France).

Si l’on ne dispose aujourd’hui pas encore de moyen de guérir l’infection par l’hépatite B, un vaccin prophylactique efficace à 95% existe depuis 1982 et des médicaments efficaces pour le traitement de l’infection chronique sont utilisables depuis quelques années.

L’ANRS est le promoteur et cofinance le suivi à long terme de la cohorte HEPATHER de plus de 6 000 patients infectés par le VHB.

La cohorte ANRS HEPATHER est une des plus importantes cohortes sur le VHC et le VHB au niveau international. Cette cohorte a été initiée en 2012 compte à ce jour au total plus de 21 000 patients.

Une initiative de recherche ayant pour objectif la guérison de l’hépatite B (« HBV Cure ») est soutenue depuis 2013 par l’ANRS dans le cadre de ses actions coordonnées. Une conférence internationale, l’« ANRS HBV Cure workshop » est organisée chaque année à Paris et a réuni en avril 2018 près de 300 chercheurs afin de faire le point sur les futures pistes de guérison.

L’ANRS est membre du comité de pilotage de l’initiative internationale ICE-HBV (International Coalition to Eliminate HBV).

 


Recherche sur les hépatites virales dans les pays du Sud


Au niveau mondial on compte 328 millions de personnes infectées par les virus des hépatites B et C et ceux-ci sont actuellement responsables de près de 1.4 million de morts par an.

L’ANRS soutient des projets de recherche concernant l’infection par les hépatites B et C dans plusieurs pays du Sud.

•    L’étude ANRS TACéco a récemment démontré le coût efficacité d’une stratégie thérapeutique à base de sofosbuvir chez des patients atteints d’hépatite C chronique dans le contexte de trois pays d’Afrique subsaharienne, ceci après avoir démontré l’an dernier l’efficacité de ce type de stratégie dans l’essai ANRS TAX menée au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

•    L’étude ANRS/NIDA Drive-in est actuellement menée auprès d’usagers de drogues injectables à Hai Phong au Vietnam où cette population est la plus touchée par le VIH/Sida et l’hépatite C et où des approches innovantes sont nécessaires pour un contrôle durable de ces épidémies. 

•    L’étude ANRS CohMSM a confirmé la forte prévalence de l’infection par le VIH dans la population de HSH au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mai et au Togo. Les investigateurs ont récemment mis en avant qu’une forte proportion (plus de 90%) des hommes non infectés, inclus dans l’étude, qui se voyait proposer la vaccination contre le virus, l’acceptait.

Affiche appel de Bordeaux

Lors de la 9e conférence internationale francophone VIH/Hépatites AFRAVIH 2018 du 4 au 7 avril), dont l’ANRS était partenaire, a été lancé l’appel de Bordeaux en faveur de la lutte contre les hépatites virales B et C.

Cet appel a déjà été signé par plus de 1 200 personnes.

 

 

 

 


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L’ANRS est une agence de moyens et de coordination de la recherche sur le VIH/sida et les hépatites. L’ANRS a pour objet l’animation, l’évaluation, la coordination et le financement des programmes de recherche, quel que soit le domaine scientifique concerné (recherches fondamentale, clinique, en santé publique, sur le vaccin). L’ANRS fédère en France comme à l’Etranger des chercheurs et des médecins de toutes disciplines. Son budget annuel, environ 50 millions d’euros, lui est attribué par les ministères en charge de la Recherche ainsi que de la Santé sur des projets ponctuels. Depuis 2012, l’ANRS est une agence autonome de l’Inserm. En 2017, l’ANRS a soutenu plus de 500 projets de recherches et allocations.