Nouvelle offre de dépistage des IST à domicile : premiers résultats

Dernière mise à jour le 27 février 2023

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Early and repeated screening is critical in containing the epidemic of human immunodeficiency virus (HIV) and other sexually transmitted infections (STIs) among men who have sex with men (MSM). The MémoDépistages study implemented by Santé publique France, with support from the ANRS, is testing in four regions of France a new screening strategy using a free postal STI test kit. For the Ile-de-France region alone, over 4200 MSM at high risk of infection were recruited by means of social media and dating apps. Almost half of them agreed to receive an STI test kit by mail and six out of ten returned their samples to the laboratory. The first results were presented at the 26th annual Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections, CROI 2019, in Seattle (4 to 7 March).

L’un des points critiques pour contenir l’épidémie de VIH et des autres IST parmi les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes (HSH) est le dépistage précoce et répété. L’étude MémoDépistages mise en place par Santé Publique France, avec le soutien de l’ANRS, a expérimenté dans quatre régions de France, une nouvelle approche incluant une offre de dépistage gratuite par auto-prélèvement à domicile. Pour la seule région Ile-de-France, plus de 4 200 HSH à haut risque de contamination ont été recrutés par l’intermédiaire des réseaux sociaux et applications de rencontre. Près de la moitié ont accepté l’envoi du kit et six sur dix ont retourné leurs prélèvements au laboratoire. Les premiers résultats sont communiqués dans le cadre de la 26ème CROI (Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections) à Seattle (4 au 7 mars).


In France, screening for HIV infection and other STIs is currently available free of charge at information, screening, and diagnosis centers (CeGIDD) or by prescription at clinical laboratories. Rapid testing for HIV and hepatitis C is also possible in the community and HIV self-tests can be obtained in pharmacies. Despite these wide-ranging options, HIV testing among MSM remains highly inadequate: one test per year on average [IQR: 0-2], instead of the recommended four tests annually.

 

In view of these facts, Nathalie Lydié (Santé publique France) and her team of researchers developed a program designed to encourage quarterly testing that combines what is currently on offer and a new experimental strategy: a mailed self-sampling kit for HIV, syphilis, hepatitis B and C, chlamydia, and gonococcus.

 

Between April 10 and May 28, 2018, 4220 MSM aged over 18 who reported at least two partners during the previous year were offered the possibility of receiving the kit by mail. Nearly half (N= 2051) took up the offer and about 60% (N=1188) returned their blood, urine, oral, and anal samples to the microbiology lab at the Saint Louis Hospital in Paris.

 

The originality of this study was also that it tried different ways of informing participants of their results¾email, texting, telephone¾that are currently little used or unauthorized in France. The results were sent by Checkpoint Paris, a branch of the Saint-Louis – Lariboisière – Fernand-Widal CeGIDD center.

Actuellement en France l’offre de dépistage des infections par les virus de l’immunodéficience humaine (VIH), des hépatites virales et autres infections sexuellement transmissibles (IST) est proposée en centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) ou en laboratoires d’analyse médicale suite à une prescription. Il est également possible de faire un test rapide d’orientation diagnostique (TROD) pour le VIH et le VHC en milieu communautaire et de se procurer un autotest VIH en pharmacie. Malgré cette offre importante, le recours au dépistage du VIH reste très insuffisant parmi les HSH : un test par an en moyenne [intervalle interquartile : 0-2] au lieu des quatre tests annuels recommandés.

 

L’équipe de chercheurs, coordonnée par Nathalie Lydié (Santé publique France), est partie de ces constats pour construire un programme d’incitation au dépistage trimestriel combinant l’offre existante et une offre expérimentale : un kit d’auto-prélèvement pour le dépistage du VIH, de la syphilis, des hépatites B et C et des infections à chlamydia et gonocoque, envoyé par voie postale.

 

Entre le 10 avril et le 28 mai 2018, 4 220 HSH de plus de 18 ans ayant eu au moins deux partenaires au cours de la dernière année se sont vu proposer l’envoi d’un kit. Près de la moitié (N = 2 051) l’ont accepté et environ 60% (N = 1 188) ont retourné leurs prélèvements sanguin, urinaire, oral et anal au laboratoire de microbiologie de l’hôpital Saint Louis, AP-HP.

 

L’originalité de cette étude était également d’expérimenter des modalités de rendu de résultats par mail, SMS et téléphone, actuellement peu mises en œuvre ou non autorisées en France. Le rendu des résultats a été assuré par le Checkpoint Paris, antenne du CeGIDD Saint-Louis – Lariboisière – Fernand-Widal.


This study is the first in France to use mailing for STI screening in MSM. So far it has diagnosed seven HIV-positive MSM (0.7%), all of whom have started treatment, and 19% of the participants have been diagnosed with a chlamydial or gonococcal infection, principally oral or anal. Note also that 69% of the participants have entered an 18-month follow-up and have planned a future test.

 

The researchers conclude that « the rapid recruitment and the first lab results highlight the need for alternative and facilitated screening that targets this key population. After the follow-up phase (in December 2019), it will be possible to evaluate whether this screening strategy increases the frequency of testing for HIV and other STIs in MSM. These first results show, however, the value of a paper-free strategy in this high-risk population, and support deployment on a larger scale, under conditions that have yet to be defined.« 

Cette étude est la première en France à utiliser la voie postale au service du dépistage des IST chez les HSH. Elle a permis, à ce stade, de diagnostiquer sept HSH positifs pour le VIH (0,7%), tous entrés dans le soin et 19% des participants ont été diagnostiqués pour une infection à chlamydia ou gonocoque, principalement orale ou anale. A noter également que 69% des participants sont rentrés dans le dispositif de suivi de 18 mois et ont planifié un prochain dépistage.

 

Les chercheurs concluent : « Le recrutement rapide et les premiers résultats biologiques témoignent du besoin de proposer une offre alternative et facilitée de dépistage dirigée vers cette population clé. À l’issue de la phase de suivi (en décembre 2019), il sera possible d’évaluer si le dispositif permet d’augmenter la fréquence du dépistage du VIH et des autres IST chez les HSH. Ces premiers résultats montrent, cependant, l’intérêt d’une offre dématérialisée dans cette population à haut risque. Ils sont en faveur d’un déploiement à plus grande échelle, dans des conditions qui restent à définir. »


Source:

Expanding testing strategies in Paris: a free postal comprehensive STI test kit

Delphine Rahib1, Héloise M. Delagreverie2, Iris Bichard3, Audrey Gabassi2, Nicolas Guigue2, 4, Marie-Laure Chaix2, Béatrice Berçot5, Constance Delaugerre2, 6, Nathalie Lydié1

1 Unité Santé Sexuelle, Direction de la prévention et de la promotion de la santé, Santé publique France, Saint-Maurice, France

2 Laboratoire de Microbiologie, UH de Virologie, Hôpital Saint-Louis, AP-HP, Paris, France

3 Le Kiosque Info SIDA et Toxicomanie, Le Checkpoint, Paris, France

4 Laboratoire de Parasitologie et Mycologie, Hôpital Saint-Louis, AP-HP, Paris, France

5 Laboratoire de Microbiologie, UH de Bactériologie, Laboratoire associé au CNR des IST bactériennes Expertise gonocoque, Hôpital Saint-Louis, AP-HP, Paris, France

6 INSERM U944, Université Paris Diderot, Paris, France


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