Publié le 05 juillet 2023
Les équipes du département de vigilance des recherches cliniques de l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes ont tiré les leçons de leur expérience de la pharmacovigilance centralisée de quatre essais cliniques issus de deux consortiums européens, dans un article publié en février 2023 dans le British Journal of Clinical Pharmacology. Il ressort que ce système est efficace et réactif, y compris en période de pandémie.
Le département de vigilance des recherches cliniques de l’agence a mis en pratique la pharmacovigilance centralisée dans deux consortiums européens multinationaux de recherche académique : Connect4Children (c4c, l’un des plus grands consortiums financés par la commission européenne sur la recherche clinique en pédiatrie) et EU-Response pour les essais de la plateforme Covid-19 dans l’Union européenne. Les quatre essais cliniques issus de ces deux consortiums se déroulaient dans 19 pays européens.
Le système de pharmacovigilance centralisé mis en place par le département de vigilance des recherches cliniques de l’agence comprenait la création des procédures clés, l’harmonisation des processus de sécurité complexes, la création d’un réseau de responsables locaux de la sécurité (Local Safety Officers ou LSO) et la centralisation de toutes les activités liées à la sécurité.
Au total, le système de pharmacovigilance centralisé a été mis en place dans quatre essais dont deux pédiatriques. Il y a eu 1 312 événements indésirables graves (EIG) dans EU-Response et 83 EIG dans c4c. Le traitement des EIG dans une base de données unique a garanti le contrôle total des données de sécurité et l’évaluation continue du rapport risque-bénéfice.
Ce système s’est avéré à la fois efficace et réactif en situation de pandémie pour les deux essais Covid-19. Le département a ainsi pu faire face à la charge de travail que représentait le traitement des EIG dans ce contexte difficile et se concentrer sur la détection des signaux de sécurité.
Afin de gérer les exigences européennes locales hétérogènes, une communication efficace avec toutes les équipes chargées des essais a été établie. L’un des avantages les plus importants du système mis en place a été la création du réseau LSO, qui a participé à une mise en conformité réglementaire efficace dans plusieurs pays, notamment pour la gestion des modifications de la législation en matière de sécurité. Un transfert de compétences en pharmacovigilance a été également été observé entres les pays participants.
En conclusion, le système de pharmacovigilance centralisée développé par le département a été fructueux et a confirmé l’intérêt de ce type d’approche dans les essais multi-pays, en particulier dans les essais pédiatriques c4c qui sont perçus comme étant plus risqués que d’autres études.
Implementation of a centralized pharmacovigilance system in academic pan-European clinical trials: Experience from EU-Response and conect4children consortia
Vida Terzić (1,2), Léa Levoyer (1,2), Mélanie Figarella (1,2), Elisabetta Bigagli (3,4), Noémie Mercier (1,2), Lucie De Gastines (1,2), Séverine Gibowski (1,2), Marius Trøseid (5), Jacques Demotes (6), Inge Christoffer Olsen (7), Maya Hites (8), Florence Ader (9), José Ramón Arribas Lopez (10), France Mentré (11), Hélène Espérou (12), Dominique Costagliola (13), John-Arne Røttingen (14), Julien Poissy (15), Jean-Christophe Rozé (16), Adilia Warris (17), Jackie O’Leary (18), Ricardo M. Fernandes (19), Lambert Assoumou (13), Regis Hankard (20), Mark A. Turner (21,22), Yazdan Yazdanpanah (1,2,23), Alpha Diallo (1,2), EU-Response safety group & c4c safety group
British Journal of Clinical Pharmacology
https://doi.org/10.1111/bcp.15669
Les consortiums EU-Response et c4c ont bénéficié du soutien du programme de recherche et d’innovation de l’Union européenne Horizon 2020.
Le consortium c4c est mené dans le cadre de The Innovative Medicines Initiative 2 Joint Undertaking (IMI2JU) (Grant Agreement 777389).