UNITAID et l’ANRS au Cameroun

Publié le 16 novembre 2016

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UNITAID et l’ANRS lancent une initiative au Cameroun pour améliorer les traitements contre le VIH et les rendre accessibles en Afrique

Une étude, lancée à Yaoundé mettra localement à l’épreuve la dernière génération de traitements contre le VIH à base de dolutégravir, déjà largement disponible dans les pays du Nord. 


Actuellement au Cameroun et dans la plupart des pays africains, les personnes vivant avec le VIH reçoivent en traitement de première intention une combinaison antirétrovirale composée de TDF, 3TC et EFV(1). Mais, il existe de nouvelles alternatives plus robustes c’est-à-dire présentant moins de risque d’apparition de résistance au traitement à long terme et/ou mieux tolérées et cela pour une efficacité identique, voire supérieure. L’une de ces alternatives est une combinaison à base de dolutégravir, ayant des propriétés intéressantes en termes d’efficacité et surtout de résistance. Ce schéma est déjà largement prescrit dans les pays du Nord mais n’est pas disponible ni accessible dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne. 

Lancée en présence du ministre de la Santé publique et de l’ambassadeur de France au Cameroun, l’étude ANRS 12313-NAMSAL vise à réunir des données scientifiques sur les avantages potentiels de ce traitement à base de dolutégravir, en situation de ressources limitées. 

L’étude ANRS 12313-NAMSAL, co-financée par UNITAID et l’ANRS, et dont l’ANRS est le promoteur, est réalisée au Cameroun dans trois hôpitaux de Yaoundé (l’Hôpital Central, l’Hôpital Militaire et l’Hôpital de District de la Cité Verte). Il se déroulera sur une période de 12 mois, et déterminera les avantages cliniques et économiques potentiels d’un schéma thérapeutique associant le dolutégravir + TDF/3TC dans un milieu africain, représentatif des conditions du monde réel en situation de ressources limitées. Il sera mis en oeuvre par un consortium de partenaires dont l’ANRS, l’IRD et l’Institut Bouisson Bertrand. Les 600 participants de l’étude, tous naïfs de traitement à l’entrée, bénéficieront d’un suivi post-étude pendant au moins trois ans au cours duquel ils pourront continuer à recevoir le traitement le plus efficace. 

« J’accueille avec beaucoup d’intérêt cette étude dans mon pays dont les résultats serviront à éclairer nos politiques nationales en matière d’antirétroviraux optimaux, non seulement au Cameroun mais aussi dans toute l’Afrique», a annoncé André Mama Fouda, Ministre de la Santé Publique du Cameroun. 

« L’étude ANRS 12313-NAMSAL est une composante très importante des efforts d’optimisation des ARV. Les données générées participeront au développement de l’accès aux traitements antirétroviraux améliorés pour ceux qui en ont le plus besoin », a dit le Pr Eric Delaporte, co-investigateur de l’étude ANRS 12313 NAMSAL.

Les résultats de cette étude sont attendus pour éclairer les recommandations de L’Organisation Mondiale de la Santé pour la prise en charge du patient infecté par le VIH en Afrique. Ils permettront, s’ils s’avèrent positifs, d’accélérer l’ouverture du marché de ces combinaisons aux fabricants de médicaments génériques et donc de faire baisser les prix et ainsi d’en développer l’accès. 

Selon le Pr Jean-François Delfraissy, Directeur de l’ANRS, « il est urgent de mettre à disposition des pays du Sud les molécules les plus récentes. La recherche est un acteur majeur de l’évolution de la prise en charge des patients, car elle apporte aux responsables nationaux et à l’OMS la démonstration nécessaire à leur prise de décision ». 

« Cette initiative est cruciale pour accélérer la mise à disposition de traitements plus simples et meilleurs contre le VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, en particulier pour combler les lacunes dans notre compréhension sur l’utilisation du dolutégravir en situation de ressources limitées », a déclaré Lelio Marmora, Directeur exécutif d’UNITAID. 

 

À propos d’UNITAID 

UNITAID a pour mission de trouver de nouvelles façons de prévenir, de traiter et de diagnostiquer plus rapidement, à moindre frais et plus efficacement le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. UNITAID transforme les idées révolutionnaires en solutions pratiques visant à éradiquer plus rapidement les trois maladies. L’organisation a été créée en 2006 par le Brésil, le Chili, la France, la Norvège et le Royaume-Uni dans le but d’aborder le sujet de la santé dans le monde de façon innovante. UNITAID joue un rôle important dans le cadre des efforts déployés à l’échelle mondiale pour combattre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, en facilitant et en accélérant la mise à disposition d’outils sanitaires améliorés, notamment des médicaments et des produits de diagnostic. 

À propos de l’ANRS 

Créée en 1988, l’Agence de recherche ANRS (France Recherche Nord & Sud Sida-HIV Hépatites) mobilise les chercheurs du Nord et du Sud, de toutes les disciplines, et quelles que soient leurs appartenances, autour de questions scientifiques. L’ANRS finance les projets de recherche après qu’ils aient été évalués par des comités d’experts internationaux. Elle accompagne les projets de leur conception à leur réalisation et valorise leurs résultats afin qu’ils soient utiles aux populations. Depuis 2012, elle est une agence autonome de l’INSERM.

1) TDF : Tenofovir Disoproxil Fumarate, 3TC : Lamivudine et EFV : Efavirenz