Dernière mise à jour le 27 février 2023
Le Britannique Michael Houghton et les Américains Harvey Alter et Charles Rice se sont vu décerner le 5 octobre 2020 le prix Nobel de médecine pour leur rôle dans la découverte du virus de l’hépatite C.
L’ANRS salue le choix du jury Nobel d’avoir récompensé ces trois virologues qui ont permis de faire avancer la recherche et les solutions thérapeutiques dans le domaine des hépatites virales et d’envisager désormais sérieusement l’élimination de l’hépatite C dans le monde.
d’après l’OMS et tue chaque année environ 700 000 d’entre eux.
« La découverte du virus de l’hépatite C a révélé la cause des cas restants d’hépatites chroniques [n’étant ni attribués au virus de l’hépatite A ni au virus de l’hépatite B] et a rendu possible la mise au point de tests de diagnostic et de nouveaux traitements qui ont sauvé des millions de vies » indique le jury du prix Nobel dans son communiqué.
À la fin des années 1970, Harvey Alter a montré qu’un virus encore inconnu était à l’origine d’hépatites non élucidées, transmises par la transfusion de sang ou de produits dérivés du sang. Plus de 10 ans après, Michael Houghton et son équipe ont réussi à isoler le génome de ce nouveau virus, appelé « virus de l’hépatite C » grâce à une approche novatrice fondée sur la biologie moléculaire. Enfin, Charles Rice a développé de nombreux modèles et élucidé les mécanismes intimes de l’infection, permettant le développement rapide d’approches antivirales spécifiques qui permettent aujourd’hui la guérison de la très grande majorité des personnes infectées et traitées.
L’ANRS félicite les trois lauréats et salue le choix du jury du prix Nobel de récompenser des chercheurs impliqués dans la lutte contre les hépatites virales. « Personne ne méritait mieux que ces trois lauréats d’être récompensés par le prix Nobel de médecine. Leur apport scientifique et son impact en médecine sont spectaculaires. Ce prix vient aussi récompenser indirectement toute la communauté scientifique des hépatites et le rôle des équipes françaises qui, grâce à l’investissement de l’ANRS, ont apporté une contribution tout à fait significative au cours des vingt dernières années », rapporte le professeur Jean-Michel Pawlotsky, virologue (Centre National de Référence des Hépatites Virales B, C et Delta, Groupe Hospitalier Henri Mondor, Université Paris-Est-Créteil, Inserm U955, Créteil) et membre du Comité stratégique de l’ANRS.
Les travaux de ces trois virologues ont ouvert la voie au développement de traitements efficaces. Grâce aux antiviraux à action directe (AAD), il est désormais possible d’atteindre des taux de guérison des infections par le VHC proches de 100 %. Cependant, le problème de l’accès au traitement reste prépondérant : seules 7 % des personnes infectées dans le monde avait pu en bénéficier en 2017. « Depuis 2005, l’ANRS a officiellement intégré à son mandat la recherche sur les hépatites virales. Nous avons pu récemment mesurer que cet investissement de longue durée avait été payant, puisque les chercheurs français sont au premier rang de la compétition internationale, aussi bien dans le top 1 % que dans le top 10 % des publications sur les hépatites virales » souligne le Pr François Dabis, directeur de l’ANRS. « Les chercheurs que nous finançons et qui animent nos réseaux de recherche sur les hépatites virales sont dans l’excellence et vont continuer à optimiser les stratégies de prévention, de dépistage et de prise en charge. Nous espérons ainsi faciliter l’atteinte de l’objectif d’élimination de l’hépatite C en France d’ici 2025 et dans les cinq ans qui suivent dans les pays les plus affectés. Un vaccin pourrait être utile pour accélérer l’élimination de cette maladie et son développement est une piste que nous ne négligeons pas. »
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Cécile Pinault
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