Comment vit-on avec le VIH aujourd’hui en France ? C’est pour répondre à cette question qu’est lancée la troisième enquête ANRS VESPA, financée et promue par l’agence. 3 000 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) seront interrogées entre l’automne 2023 et 2024.
Dernière mise à jour le 08 décembre 2023
Les résultats tirés des précédentes enquêtes VESPA avaient nourri les recommandations d’experts et expertes dans le domaine de la prise en charge sociale des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et ont largement contribué à l’information des professionnels, des associations et des institutions.
En effet, ANRS VESPA, réalisée en 2003, était la première étude représentative nationale à s’intéresser aux conditions de vie des PVVIH et à leurs besoins sociaux. Elle a été menée au moment où l’efficacité des traitements antirétroviraux faisait apparaître le caractère chronique de la maladie, mais où les contraintes du suivi et des traitements pesaient lourdement sur la vie quotidienne des PVVIH. Sept ans plus tard, l’enquête VESPA 2 a permis d’appréhender les difficultés sociales et relationnelles dans la période qui suit le diagnostic et de mesurer la fréquence des comorbidités qui apparaissaient avec l’âge, les modalités et la qualité de leur prise en charge ainsi que leur retentissement sur la santé, la situation sociale et la qualité de vie.
Depuis 2011, le contexte de la prévention et de la prise en charge du VIH a connu d’importantes évolutions en matière de dépistage (arrivée des autotests et du dépistage démédicalisé dans les associations), de prévention (TasP ou “traitement comme prévention“, PrEP) et de traitement (anti-intégrases en 1re ligne, avec une meilleure tolérance et efficacité sur la charge virale, qui entraînent une meilleure qualité de vie, diversification des formes galéniques). Les caractéristiques des PVVIH ont évolué, avec un vieillissement de la population infectée, posant de nouveaux enjeux en termes de prise en charge du VIH et des comorbidités qui pourraient être plus fréquentes.
Ces changements conduisent à de nouvelles questions de recherche auxquelles l’étude ANRS VESPA 3 va répondre :
Le questionnaire de VESPA 3, auquel répondront 3 000 personnes, a été revu pour répondre à ces sujets, avec l’ajout de questions sur le suivi et les effets secondaire du traitement injectable, les comorbidités liées aux cancers, la santé anale, les troubles liés à la ménopause, l’allaitement, la littératie en santé, le chemsex et les violences sexuelles.
La participation à l’enquête sera proposée de façon aléatoire aux personnes vivant avec le VIH majeures qui se rendent en consultation dans l’un des 68 hôpitaux tirés au sort en France métropolitaine.
Les chercheurs et chercheuses en sciences sociales réaliseront des entretiens individuels auprès d’un sous-groupe de participants et participantes afin d’explorer les dimensions générationnelles de la vie avec le VIH, ainsi que le vécu des différentes discriminations dans une approche intersectionnelle. Ces entretiens permettront de mieux saisir l’expérience des personnes les plus âgées, indépendamment de l’ancienneté de leur infection, et des plus jeunes, dont des personnes vivant avec le VIH depuis leur enfance, en lien avec une transmission verticale de l’infection.
Une déclinaison de l’enquête plus spécifique aux contextes ultra-marins et co-portée par des investigateurs et investigatrices locaux est en réflexion.
L’enquête VESPA3 est réalisée sous la co-responsabilité de Bruno Spire (directeur de recherche à l’Inserm), Marie Préau (professeure à l’université Lyon II) et Cyrille Delpierre (directeur de recherche à l’Inserm) et menée par les équipes SanteRCom du SESSTIM (Aix-Marseille université/IRD/Inserm), le CERPOP (Inserm/université Toulouse III) et le pôle de psychologie sociale de l’université Lyon II / Inserm, ainsi que le collectif interassociatif TRT-5 CHV.
Les premiers résultats sont attendus fin 2025.
Le site de l’enquête VESPA 3 Principaux résultats des enquêtes VESPA et VESPA 2