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Session spéciale ANRS MIE / TRT-5 CHV

Une session ANRS MIE, co-organisée avec le TRT-5 CHV*, se tiendra le 17 octobre de 16h15 à 17h15, sur la thématique « Global public health funding cuts: a new challenge for HIV in Africa? ».

L’annonce d’un gel immédiat de l’aide américaine à la lutte contre le VIH via le PEPFAR a eu des effets immédiats pour les pays bénéficiaires, en interrompant les programmes d’accès au traitement, au dépistage et à la prévention. Les coupes dans les budgets d’aide au développement de plusieurs pays européens risquent d’aggraver encore cette crise mondiale.
Cette session abordera les thèmes suivants :

• les décisions prises et leurs répercussions locales et mondiales
• l’impact des différentes mesures sur la recherche et la surveillance à l’échelle mondiale
• les nouveaux modèles d’aide aux pays à revenu faible et intermédiaire dans la lutte contre le VIH
• les défis du multilatéralisme, le rôle des agences mondiales de santé et les perspectives de l’Europe en matière de coopération scientifique internationale.

Le programme est accessible ci-dessous

*Le TRT-5 CHV est un collectif associatif qui réunit des associations de lutte contre le VIH, les hépatites et les IST autour des enjeux en recherche clinique et avancées thérapeutiques pour la défense des intérêts des personnes concernées.

Gros plan sur quelques travaux

L’utilisation du lenacapavir en vie réelle

Charlotte Charpentier, et al : A French national real-world survey of people initiating a lenacapavir-based treatment during the post-approval period

Le lenacapavir, qui est utilisé chez les personnes vivant avec le VIH (PPVVIH) ayant des virus multirésistants, est le seul inhibiteur de capside commercialisé à ce jour. Jusqu’à présent, aucune donnée n’était disponible sur son utilisation en vie réelle, à l’exception de l’étude de l’accès précoce en France.

L’équipe de Charlotte Charpentier, en collaboration d’autres équipes françaises, a mené une étude en vie réelle. Son objectif était de décrire les caractéristiques immuno-virologiques et la réponse virologique chez les PVVIH initiant un traitement à base de lenacapavir.

Les résultats obtenus montrent des spécificités par rapport aux essais cliniques. De façon inattendue, la moitié des 94 participants avaient une charge virale contrôlée à l’initiation du traitement. En cas d’échec, l’émergence de résistance était également moindre.

Dépistage moléculaire systématique de mpox

Jade Ghosn, et al : Systematic molecular screening for mpox in anal/pharyngeal swabs in high-risk MSM on PrEP: a substudy of the ANRS-DOXYVAC trial

Mpox, une maladie zoonotique apparentée à la variole humaine, a émergé en 2022 dans des pays non endémiques, touchant de manière disproportionnée les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Des données récentes suggèrent qu’une excrétion virale asymptomatique pourrait contribuer à la dynamique de la transmission. Comme l’a montré la cohorte ANRS-DOXYVAC, le taux d’incidence est élevé chez les HSH sous prophylaxie pré-exposition (PrEP) avec antécédents d’infections sexuellement transmissibles (IST) (49,3 pour 1000 personnes-mois).

Le but de la sous-étude de l’essai ANRS-DOXYVAC, menée par Jade Ghosn et ses collègues chercheurs et chercheuses, visait à quantifier la proportion de participants présentant une excrétion virale asymptomatique du virus mpox au niveau anal ou pharyngé, et à identifier les sous-types viraux ainsi que les foyers de transmission.

Des tests PCR rétrospectifs pour le virus mpox ont été réalisés sur 2 980 prélèvements (1451 anaux et 1529 pharyngés) collectés trimestriellement entre mars 2022 et janvier 2023. Les résultats ont révélé l’existence d’un portage asymptomatique du virus mpox chez les HSH à haut risque, avec une prévalence de 8,4 %. Les porteurs asymptomatiques étaient significativement plus souvent vaccinés contre la variole pendant l’enfance que les participants symptomatiques, soulignant que l’immunité induite par la vaccination, bien qu’elle protège contre les formes symptomatiques, ne prévient pas l’excrétion virale asymptomatique. De plus, la découverte d’un important foyer de transmission (13 cas) dominé par des cas asymptomatiques (9 cas) suggère que ces derniers jouent un rôle crucial dans les chaînes de transmission du virus. La prochaine étape de ce projet consistera à étudier les corrélats immunitaires et la cinétique des anticorps spécifiques au virus mpox.

Les facteurs associés à la perte de suivi hospitalier chez les PVVIH

Charlène Mafuta, et al : Factors associated with loss to follow-up among PWH-1: Analysis through linkage of the ANRS PRIMO, CODEX, and COPANA to the ANRS CO4 FHDH: the PDVCOH study

Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) qui interrompent leur suivi médical présentent un risque accru de rebond viral. Il est donc essentiel de les identifier, ce qui demeure un défi majeur, même dans les pays à haut revenu.

Les auteurs et autrices de l’étude PDVCOH ont procédé à un appariement entre trois cohortes (ANRS PRIMO [primoinfection par le VIH-1], ANRS CODEX [contrôleurs du VIH-1], et ANRS COPANA [diagnostic récent de VIH-1], et la cohorte hospitalière nationale ANRS-CO4 FHDH (Base de données hospitalières française sur l’infection à VIH) afin de combiner les données provenant de 2 935 PVVIH.

Les résultats de l’étude ont montré que l’origine migratoire, l’absence d’emploi et une santé mentale fragilisée étaient associés à un risque accru de perte de suivi. Ceci souligne donc la nécessité d’un accompagnement ciblé des groupes vulnérables afin de favoriser un engagement durable dans le parcours de soins.

Durabilité de la prophylaxie post-exposition à la doxycycline

Jean-Michel Molina : Doxycycline prophylaxis to prevent bacterial STIs: Results of the open-label extension phase of the ANRS 174 DOXYVAC trial

Trois essais randomisés ont permis de mettre en évidence l’efficacité de la prophylaxie post-exposition à la doxycycline (DoxyPEP) sur l’incidence des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les personnes transgenres qui ont utilisé la prophylaxie pré-exposition (PrEP) ou qui vivent avec le VIH.

Jean-Michel Molina et le Groupe de l’étude ANRS 174 DOXYVAC ont mené une étude d’extension de l’essai ANRS 174 DOXYVAC, en ouvert, afin d’évaluer la durabilité de cette stratégie en phase post-randomisation, où tous les participants avaient accès à la DoxyPEP. L’autre objectif était également d’étudier l’impact de cette approche sur la résistance aux antimicrobiens (RAM) des souches de Neisseria gonorrhoeae entre les périodes d’exposition et de non-exposition à la doxycycline dans la gonorrhée.

Les résultats ont confirmé l’efficacité durable et l’excellent profil de tolérance de la DoxyPEP pour réduire l’incidence des IST. Dans le groupe DoxyPEP initial, l’incidence des IST est restée stable et basse entre les deux phases (randomisée et post-randomisée). Dans le groupe témoin initial, l’incidence de la chlamydia, de la syphilis et de la gonorrhée a significativement diminué après l’introduction de la DoxyPEP après la période de suivi post-randomisation. La DoxyPEP a cependant été associée à une sélection de souches de Neisseria gonorrhoeae porteuses des marqueurs de résistance tetM et PenA 34007 contre la tetracycline et la penicilline. Il est donc important d’effectuer une surveillance continue de la résistance aux antimicrobiens, tant pour la gonorrhée que pour les autres bactéries environnantes, lors de la mise en œuvre à large échelle de la DoxyPEP chez les personnes fréquemment exposées aux IST.

Par ailleurs, l’équipe envisage de contribuer à l’élaboration de recommandations en s’appuyant sur les données obtenues dans cette étude pour influencer les lignes directrices nationales et internationales sur l’utilisation de la DoxyPEP. Elle est également prête à explorer les modalités d’intégration de cette stratégie dans les parcours de soins, ce qui nécessite des recherches sur l’adhésion à long terme des patients et le rapport coût-efficacité de l’approche DoxyPEP.

Autres interventions et animations

Le Pr Yazdan Yazdanpanah, directeur de l’ANRS Maladies infectieuses émergentes, participera à une conférence grand public sur le VIH le 14 octobre de 16h30 à 18h30 à l’université Paris Cité. Vous pouvez trouver le programme en téléchargement ci-dessous.

La conférence EACS 2025 clôturera par une course de 5 km intitulée « Vivre libre avec le VIH » le 18 octobre avec comme objectif de lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH. Toutes les informations ci-dessous.

Remise du prix ​​ANRS MIE du meilleur article de recherche fondamentale/translationnelle sur le VIH

Le jeudi 16 octobre 2025, dans le cadre de la conférence, s’est tenue la remise du prix ANRS MIE du meilleur article de recherche fondamentale ou translationnelle sur le VIH. Doté de 20 000 euros, ce prix évalué par des pairs, a été attribué cette année au Dr Philippe Schommers pour son article intitulé: “Dynamics and durability of HIV-1 neutralization are determined by viral replication.”