AIDS 2020 : une forte présence de l’ANRS

Publié le 04 juillet 2020

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Du 6 au 10 juillet a lieu la 23e conférence mondiale AIDS, organisée par l’International Aids Society (IAS) et soutenue par l’ANRS.

L’événement est virtuel et mêle des sessions en direct et à la demande.

Pour cette édition, l’ANRS est présente avec une intervention de son directeur, le Pr François Dabis, la remise de prix et la présentation de nombreux travaux ayant été soutenus par l’ANRS et sélectionnés par l’IAS.


  • Une édition 2020 aux modalités adaptées

Cette année, en raison du Covid-19, la conférence mondiale AIDS est virtuelle et a lieu du 6 au 10 juillet. Les modalités de participation ont été adaptées à ce nouveau format. 

Cette édition associe des retransmissions de sessions en direct, en semi-direct et à la demande, accessibles pour les inscrits à partir du 4 juillet sur le site AIDS 2020.

  • L’ANRS à l’honneur

Le 30 juin, le Pr François Dabis, directeur de l’ANRS, a présenté le contexte français de la pandémie de VIH/Sida à la pré-conférence IAPAC (International Association of Providers of AIDS Care) intitulée « Global Targets, National Impact: Country 90-90-90 Case Studies ».

De plus, l’Agence salue le travail de jeunes chercheurs avec la remise de deux prix :

•    Le prix annuel IAS/ANRS Dominique Dormont, qui vient récompenser un chercheur de moins de 40 ans travaillant sur l’interface entre le VIH et les autres maladies.

•    Les prix IAS/ANRS Lange/van Tongeren, qui sont destinés aux chercheurs de moins de 35 ans ayant réalisé des travaux innovants, originaux et de qualité dans le domaine du VIH. Dans chaque track de e-posters, le chercheur dont l’abstract a obtenu le meilleur score sera distingué. Ces prix sont remis le mercredi 8 juillet, vers 2 h 30 du matin.

  • De nombreux travaux soutenus par l’ANRS sélectionnés

Cette année encore, les travaux de recherche soutenus par l’ANRS sont bien représentés lors la conférence mondiale.

Parmi les études soutenues par l’ANRS, 19 abstracts ont été sélectionnés par l’IAS pour figurer au programme de la conférence, dont 5 communications orales :

•    Session 0AA0103

Abstract : In-depth characterization of full-length archived HIV genomes in long-term post-treatment and natural HIV controllers (ANRS CODEX/iVISCONTI Cohort)

Oratrice : Véronique Avettand-Fenoel (veronique.avettand@aphp.fr

Institutions : Université Paris-Descartes, Inserm, CNRS, Institut Cochin, Hôpital Necker-Enfants malades, AP-HP

Cette étude s’est appuyée sur les prélèvements réalisés sur des patients infectés par le VIH qui contrôlent l’infection plusieurs années après l’interruption du traitement antirétroviral, issus de l’étude ANRS iVISCONTI. Les chercheurs ont observé dans leurs cellules des formes virales archivées intactes, donc capables de se répliquer, en proportion et en quantité équivalentes à celles observées chez les personnes toujours sous traitement antirétroviral initié dès le début de l’infection ou chez les sujets contrôlant naturellement l’infection (de la cohorte ANRS CO21 CODEX – lire ci-dessous). Les scientifiques concluent que la rémission est donc possible chez certains individus infectés par le VIH pendant de longues périodes de temps (11,8 années en médiane dans cette étude) malgré la présence de virus génétiquement intacts. Ceci suggère que le contrôle de l’infection chez ces personnes en rémission implique probablement des mécanismes immunitaires.

•    Session 0AB0203

Abstract : Effects of immune-check point inhibitors on anti-HIV specific immune responses and HIV-reservoir in people living with HIV (PLHIV) with cancer

Oratrice : Marine Baron (marine.baron@aphp.fr

Institutions : Inserm, Centre d’Immunologie et de Maladies Infectieuses de Paris, Sorbonne Université, Hôpital Pitié-Salpêtrière, AP-HP

Cette équipe de recherche a étudié des échantillons sanguins issus de personnes vivant avec le VIH et ayant un cancer traité par des anticorps inhibiteurs des points de contrôle immunitaires de la cohorte ANRS CO-24 OncoVIHAC (lire ci-dessous). Les chercheurs n’ont pas constaté d’impact de ces nouveaux traitements anti-tumoraux sur les paramètres biologiques du réservoir du VIH, excepté pour deux patients qui ont présenté une diminution persistante de leur réservoir. Par ailleurs, le traitement est associé à une activation transitoire et précoce des lymphocytes T.

•    Session 0AB0303

Abstract : Adherence and factors associated with virologic success in HIV-1 infected adults with tuberculosis receiving raltegravir or efavirenz in the ANRS 12300 Reflate TB2 trial

Orateur : Olivier Marcy (olivier.marcy@u-bordeaux.fr

Institutions : Université de Bordeaux, Inserm, IRD

L’essai clinique ANRS 12300 Reflate TB2 n’a pas montré la non-infériorité du raltégravir (400 mg deux fois par jour) par rapport à l’éfavirenz (600 mg une fois par jour), traitement de référence, chez des personnes vivant avec le VIH traitées pour la tuberculose. L’équipe de recherche a analysé de façon détaillée les résultats de cet essai clinique. L’observance au traitement était moins bonne dans le bras raltégravir. Dans cette analyse secondaire, ils ont observé que les facteurs associés à un meilleur contrôle du VIH n’étaient pas l’appartenance à l’un ou l’autre des bras de l’essai, mais le sexe (femme), une meilleure observance du traitement et un niveau plus bas de charge virale.

•    Session 0AB0402

Abstract : Dolutegravir- versus low-dose Efavirenz-based regimen for the initial treatment of HIV-1 infection in Cameroon: Week 96 results of the ANRS 12313 – NAMSAL trial

Orateur : Charles Kouanfack (charleskouanfack@yahoo.fr)

 

Institutions : Université de Dschang, Hôpital central de Yaoundé, ANRS

La non-infériorité du dolutégravir (DTG), molécule antivirale, en comparaison à l’éfavirenz (400 mg) avait déjà été démontrée à la semaine 48. Cette équipe de chercheurs a confirmé ce résultat au bout de 96 semaines lors de l’essai clinique ANRS 12313 – NAMSAL, conduit à Yaoundé (Cameroun) chez des patients infectés par le VIH-1 n’ayant jamais reçu de traitement antirétroviral et dont la quantité d’ARN viral était inférieure à 1 000 copies par millilitre. Dans le bras DTG, ils n’ont pas observé de résistance au traitement, mais une prise de poids des patients, déjà observée à la semaine 48, plus marquée chez les femmes que chez les hommes. Le succès virologique restait plus faible chez les personnes dont la charge virale était la plus forte, dans les deux bras. 

•    Session PDB0302

Abstract : Incidence and risk factors for STIs among MSM on PrEP – A post-hoc analysis of the ANRS IPERGAY trial

Orateur : Jérémy Zeggagh (jeremy.zeggagh@aphp.fr

Institutions : Hôpital Saint-Louis APHP, Université Paris-Diderot

Les chercheurs ont étudié entre 2012 et 2016 l’incidence d’infections sexuellement transmissibles (IST) d’origine bactérienne parmi des participants de l’essai clinique ANRS IPERGAY  (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et recevant la prophylaxie pré-exposition PrEP). Ils ont observé que l’incidence d’IST (syphilis, chlamydia et gonorrhée) était haute tout au long de l’étude, mais elle a augmenté lors du passage de la phase en double aveugle de l’essai clinique ANRS IPERGAY (lire ci-dessous) à la phase ouverte. Les facteurs de risques d’IST était la prise de drogue et de produits érectiles pendant les rapports sexuels, ainsi qu’un nombre élevé de partenaires sexuels. Les auteurs concluent que les groupes présentant ces facteurs de risque devraient être la cible de futures interventions.

Ces sessions sont disponibles à la demande sur le site AIDS 2020, ainsi que les 14 e-posters soutenus par l’ANRS et sélectionnés par l’IAS : 

 


Session

Abstract

Orateur

Track A

PEA0004 – Extensive distribution of SIV in tissues with secondary lymphoid organs as the main drivers of viral dynamics

Véronique Avettand-Fenoel

Track A

PEA0021 – Escape of HIV-1 envelope glycoprotein from restriction of infection by IFITM3

Aurélie Drouin

Track A

PEA0055 – DUSQ (DNA Ultra-Sensitive Quantification): a new technology for quantifying the HIV unintegrated linear DNA for pre-integrative latency

Hélène Roux

Track A

PEA0057 – Diversity of the replication-competent HIV reservoir in patients with different treatment history

Alexandre Nicolas

Track B

PEB0122 – Ibalizumab shows in vitro activity against group A and group B HIV-2 clinical isolates

Charlotte Charpentier

Track B

PEB0342 – Offer of a triple rapid HIV/HBV/HCV testing to three exposed populations, including MSM, in distinct community-healthcare centres in Paris Area (ANRS-SHS-154-CUBE study)

Nicolas Derche

Track C

PEC0629 – PrEP use and evolution of sexual behavior for MSM in CohMSM-PrEP, a community-based cohort in West Africa (ANRS12369 – Expertise France)

August Eubanks

Track C

PEC0703 – HIV stigma limits the effectiveness of PMTCT in Guinea, the ANRS 12344 Diavina trial

Guillaume Breton

Track D

PED0865 – Factors associated with the perception of a negative image that using PrEP reflects to others: Results of the ANRS-Prevenir study

Christel Protière

Track D

PED0885 – Decomposing socioeconomic inequalities in HIV testing in 16 sub-Saharan African countries: The role of epidemiological and macro-economic factors

Pearl Anne Ante Testard

Track D

PED0957 – Intimate partner violence perpetrated by men living with HIV in Cameroon: Associated psychosocial, behavioral and dyadic characteristics and effect on HIV transmission risk (ANRS-12288 EVOLCAM)

Marion Fiorentino

Track D

PED1058 – Evolution of condom use with clients and steady partners of female sex workers in Zambia

Kalonde Malama

Track E

PEE1351 – Health care expenditures of PLHIV in South West of France: Matching ANRS CO3 cohort and social security system data

Philippe Morlat

Track E

PEE1588 – Making HIV viral load accessible is not enough, OPP-ERA Project!

Guillaume Breton


La cohorte ANRS CO21 CODEX a pour objectif principal d’étudier l’évolution clinique et immuno-virologique et de définir les paramètres du virus et de l’hôte associés à la non-progression de l’infection chez les patients VIH-1 asymptomatiques depuis au moins 5 ans après l’infection par le VIH en absence de traitement antirétroviral. Ces patients peuvent répondre aux définitions de patients ALT (asymptomatiques à long terme) et/ou HIC (HIV contrôleurs) ainsi que chez les patients sous traitement antirétroviral et en « contrôle après arrêt de traitement antirétroviral » (PTC). À ce jour, la cohorte a inclus 343 patients, dont 282 contrôleurs spontanés (HIC), 48 patients HIC-ALT, 13 patients ALT et 24 PTC dans l’étude iVISCONTI.

 

 La cohorte ANRS CO24 OncoVIHAC, initiée en janvier 2018, a pour objectif d’évaluer la tolérance clinique et biologique de l’utilisation des anticorps inhibiteurs des check-points immunitaires (ICP) chez des patients vivant avec le VIH et ayant un cancer traité par des anticorps anti-ICP. À ce jour, elle compte 57 patients.

 

L’étude ANRS IPERGAY est un essai de PrEP « à la demande », au moment de l’exposition aux risques sexuels. Il a été mené en France et au Canada chez 400 hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) séronégatifs. De 2012 à 2014, la première phase d’ANRS IPERGAY a été réalisée en double aveugle : la moitié du groupe a pris par voie orale un comprimé contenant deux antirétroviraux (association TDF/FTC) au moment des rapports sexuels, l’autre un placebo. Il a été montré que la PrEP à la demande diminuait de 86 % le risque d’être infecté par le VIH. La seconde phase, au cours de laquelle tous les volontaires ont reçu la PrEP, a commencé dès la publication des premiers résultats fin 2014 et s’est terminée en juin 2016. Elle a montré une réduction relative de l’incidence du VIH de 97 %.

 

Pour en savoir plus (contacts avec les chercheurs, informations…)

Contact presse

Cécile Pinault

information@anrs.fr

 


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