Où en est l’épidémie de VIH en France ? Un rapport ANRS fait le point sur la période 2013 – 2018

Publié le 08 juillet 2020

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Le groupe « Indicateurs » de l’Action coordonnée 47 de l’ANRS a établi un rapport dressant un tableau de l’infection par le VIH en France entre 2013 et 2018, qui s’appuie sur l’ensemble des données issues des systèmes de surveillance, des enquêtes et des travaux de modélisation. Le rapport est paru le 8 juillet 2020 sur le site de l’ANRS.

L’épidémie de VIH a commencé à reculer en France à partir de 2018, mais cette tendance diffère entre les régions et les populations. L’épidémie se concentre en Île-de-France (40 % des nouveaux diagnostics en 2018) et dans deux populations : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) (41,6 % des nouveaux diagnostics) et les populations nées à l’étranger, notamment les personnes hétérosexuelles nées en Afrique subsaharienne (32,5 %). Les femmes et les hommes hétérosexuels nés en France représentent, quant à eux, 14,2 % des nouveaux diagnostics en 2018.

Les auteurs soulignent les progrès encore trop lents des dernières années et la nécessité d’une action volontariste et puissante pour atteindre l’arrêt de la transmission du VIH d’ici 2030.

The « Indicators » group working within ANRS Coordinated Action 47 has prepared a report giving an overview of HIV infection in France between the years 2013 and 2018. This report, which is based on the various data derived from surveillance systems, surveys and modelling, was published on July 8, 2020 on the ANRS website.

Although the HIV epidemic has been on the decline in France since 2018, this trend differs between regions and populations. The epidemic was concentrated in Île-de-France (40% of new diagnoses in 2018) and in two populations: men who have sex with men (MSM) (41.6% of new diagnoses) and populations born abroad, particularly heterosexuals born in sub-Saharan Africa (32.5%). Heterosexual women and men born in France accounted for 14.2% of new diagnoses in 2018.

The authors highlight the still-too-slow progress in recent years and the need for powerful, proactive action to halt HIV transmission by 2030.


Les nouveaux diagnostics, rapportés par la déclaration obligatoire, constituent l’indicateur central du suivi de l’évolution de l’infection par le VIH. Ils sont la résultante des tendances de l’incidence de la contamination d’une part, des effets conjugués du dépistage, du traitement des personnes atteintes et de la prévention d’autre part et aussi des évolutions démographiques, notamment des migrations internationales. Ce sont ces processus que les membres du groupe « Indicateurs » de l’Action coordonnée 47 « Dynamique et contrôle des épidémies VIH et hépatites » de l’ANRS ont analysés simultanément pour comprendre les tendances observées des nouveaux diagnostics par groupe et par région. 

Une tendance à la baisse inégale selon les régions…

Après quelques années de relative stabilité, le nombre de nouveaux diagnostics en 2018 a baissé de 7 % par rapport à 2017 (6 155 contre 6 583). 

Les tendances nationales se retrouvent accentuées en Île-de-France (qui concentre 40 % des nouveaux diagnostics en 2018), tandis que la Nouvelle-Aquitaine et l’Auvergne-Rhône-Alpes, deux grandes régions rendant compte de la situation nationale métropolitaine hors Île-de-France, présentent des indicateurs de nouveaux diagnostics stables.

… et selon les groupes de population

Entre 2013 et 2018, pour les personnes nées en France, les estimations de l’incidence, qui rendent compte de l’épidémie « réelle » (c’est-à-dire au moment où les nouvelles infections se produisent) sont en baisse chez les HSH et chez les hommes hétérosexuels, stables chez les femmes. Ces tendances sont nettes en Île-de-France et encore plus accentuées à Paris. 

Selon les auteurs du rapport, « l’augmentation du dépistage a commencé à réduire le nombre de séropositifs non diagnostiqués parmi les HSH et au sein de la population hétérosexuelle née en France ». 

Pour les populations hétérosexuelles nées à l’étranger (dont la majorité est née en Afrique subsaharienne), la situation s’est améliorée chez les hommes, mais elle reste préoccupante chez les femmes. Après une hausse entre 2013 et 2016, les nouveaux diagnostics parmi ces dernières sont stables pour la période 2016-2018, mais l’incidence estimée est en augmentation. C’est également le cas pour les HSH nés à l’étranger.

L’interprétation des évolutions de l’incidence est plus complexe pour les populations nées à l’étranger, « faute de parvenir à démêler ce qui tient à la taille des flux migratoires récents, aux contextes d’expositions antérieurs à la migration et dans le parcours vers l’Europe et ce qui revient aux conditions d’existence toujours plus difficiles après l’arrivée », précisent à nouveau les auteurs du rapport.

Des progrès dans toutes les composantes de la prévention combinée mais encore insuffisants

La prévention combinée, qui comprend à la fois le dépistage, le traitement antirétroviral des personnes vivant avec le VIH, la prévention par le préservatif et par la PrEP, est le paradigme actuel de la lutte contre le VIH. Toutes ses composantes ont connu des évolutions positives entre 2013 et 2018.

L’effet préventif du traitement (qui permet le contrôle de la charge virale des personnes séropositives) joue à plein dès lors que les personnes diagnostiquées sont prises en charge et sont traitées, avec de très faibles différences selon les populations et les régions. 

Le dépistage est la clé de l’entrée dans la cascade de soins. Le dépistage par test sérologique a augmenté de 11 à 14 % dans toutes les régions sur la période, passant de 5,2 à 5,8 millions de tests. En 2018, le taux de résultats positifs a baissé au niveau national et en Île-de-France, mais est resté stable ailleurs. Les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) ont une activité de dépistage du VIH stable dans les trois dernières années (322 000 tests en 2018). De même, le dépistage communautaire par tests rapide d’orientation diagnostique (TROD), déployé auprès de groupes fortement exposés, là où ils vivent ou se rencontrent, est stable. En 2018, environ 65 000 tests y ont été effectués, avec des taux de résultats positifs élevés. La densité et la diversité de l’offre de dépistage sont plus élevées en Île-de-France que dans le reste de l’Hexagone. 

La vente des autotests a peu évolué entre 2016 et 2018 (74 000 tests en 2018). En 2019, la vente a augmenté avec la mise sur le marché d’un produit moins cher (79 500 tests en 2019).  

Les chercheurs estiment que « les délais entre l’infection et le diagnostic sont encore trop longs dans tous les groupes. Plusieurs milliers de personnes vivent avec une infection méconnue et potentiellement transmissible. Cependant, à l’exception des HSH nés à l’étranger et des femmes nées en Afrique subsaharienne, leur nombre baisse dans tous les autres groupes, mais pas assez vite pour réduire rapidement la population infectée et non diagnostiquée. »

La PrEP, un dispositif efficace à déployer plus largement

Selon le rapport, le dépistage ne peut croître que modérément, même avec une diversification des dispositifs et des recommandations d’élargissement et de répétition des tests. C’est pourquoi la protection contre l’acquisition du VIH doit garder un niveau élevé pour tous les dispositifs et s’améliorer pour la prophylaxie pré-exposition (PrEP).

Dans la population HSH, si l’utilisation du préservatif a diminué dans les dernières années avec les partenaires occasionnels, le niveau de protection a augmenté avec la PrEP. Celle-ci a un effet très net, en particulier à Paris où elle a été déployée auprès des HSH plus tôt, notamment sous l’impulsion de l’essai ANRS IPERGAY (lire ci-dessous) et de la mise en place de la cohorte ANRS Prévenir (lire ci-dessous). L’accès s’est amélioré grâce à la participation des CeGIDD. Le renouvellement (et bientôt l’initiation) des prescriptions en médecine de ville devrait aussi y contribuer. Le déploiement plus rapide de la PrEP, depuis la deuxième moitié de l’année 2018, notamment en dehors de l’Île-de-France, devrait avoir un impact sur les chiffres de l’épidémie en 2019 et en 2020.

Les usagers de la PrEP hétérosexuels sont encore très peu nombreux. Ceux qui en ont besoin pourraient en bénéficier si une promotion, jusqu’ici inexistante, était engagée.

Agir au niveau local et en fonction du contexte : les clés du succès d’ici 2030

Les auteurs du rapport concluent que « l’accélération de la baisse de l’épidémie dans les différents groupes doit être favorisée par un choix plus volontariste dans le cadre de programmes locaux et adaptés au contexte. La performance globale de la prévention combinée (accès effectif au dépistage, au traitement et à la PrEP) sera déterminante pour parvenir au contrôle de l’épidémie ». L’objectif d’arrêt de la transmission du VIH d’ici 2030 reste d’actualité si les programmes reprennent après la crise sanitaire et innovent. 

Le directeur de l’ANRS, le Pr François Dabis, salue le travail du groupe « Indicateurs » de l’AC47 :  « Nous avions besoin d’une synthèse de cette nature, qui sert de rapport d’étape et de guide pour la recherche future. C’est le rôle de l’ANRS de contribuer à analyser et à contextualiser les indicateurs de l’épidémie de VIH et, in fine, d’apporter des arguments solides pour parfaire les dispositifs de prévention combinée. Ce rapport montre qu’en combinant toutes les données disponibles, on peut désormais mesurer l’évolution de l’épidémie. Si l’on s’en donne les moyens, on peut sérieusement envisager son contrôle durable d’ici 2030. Et la crise sanitaire que nous traversons ne nous fera pas changer de cap. » 

New diagnoses, which are subject to mandatory reporting, constitute the central indicator for monitoring the evolution of HIV infection. They are the result of trends in the incidence of infection, the combined effects of testing, treatment and prevention, and also demographic changes, particularly international migration. It is these processes that the « Indicators » group within Coordinated Action 47 « Dynamics and Control of HIV and Hepatitis Epidemics » at ANRS have analyzed simultaneously in order to understand the trends observed in new diagnoses by group and by region. 

An uneven downward trend across regions…

After a few years of relative stability, the number of new diagnoses in 2018 decreased by 7% in comparison with 2017 (6,155 versus 6,583). 

The national trends were accentuated in Île-de-France (40% of new diagnoses in 2018), while Nouvelle-Aquitaine and Auvergne-Rhône-Alpes – two major regions reporting the national metropolitan situation outside of Île-de-France – presented stable indicators of new diagnoses.

… and population groups

Between 2013 and 2018, for people born in France, incidence estimates that reflect the « actual » epidemic, i.e. when new infections occur, were on the decline among MSM and heterosexual men, and were stable among women. These trends were marked in Île-de-France and even more so in Paris. 

According to the authors of the report, « increased testing began to reduce the number of undiagnosed HIV-positive MSM and within the heterosexual population born in France. » 

For heterosexual populations born abroad (for the most part in sub-Saharan Africa), the situation improved for men, but remained a concern for women. Following an increase between 2013 and 2016, new diagnoses among women were stable between 2016 and 2018, but the estimated incidence was on the increase. This was also the case for foreign-born MSM.

Interpreting changes in incidence is more complex for foreign-born populations, « because of the failure to disentangle what is due to the size of recent migration flows, the contexts of exposure prior to migration and on the journey to Europe, and what is due to increasingly difficult living conditions after arrival », the authors of the report say.

Progress in all areas of combination prevention remains insufficient

Combination prevention, which includes testing, antiretroviral treatment for people living with HIV, condom use and pre-exposure prophylaxis (PrEP), is the current paradigm in the fight against HIV. Positive developments were observed for all of these components between 2013 and 2018.

The preventive effect of treatment through control of viral load is fully effective when those diagnosed have entered a care route and are receiving treatment, with very small differences between populations and regions. 

Testing is the key to entering such a treatment cascade. Serological testing increased from 11 to 14% in all regions over the period, with the number of tests performed increasing from 5.2 to 5.8 million. In 2018, the rate of positive results was on the decline nationally and in Île-de-France but remained stable elsewhere. HIV testing activity at the centers for free information, testing and diagnosis (CeGIDDs) was stable over the three last years (322,000 tests in 2018). Similarly, community-based testing using rapid HIV tests (TROD), deployed among high-risk groups where they live and meet, was stable. In 2018, approximately 65,000 such tests were conducted, with high rates of positive results. The density and diversity of the testing offered were higher in Île-de-France than in the rest of the country. 

Sales of self-tests changed little between 2016 and 2018 (74,000 tests sold in 2018), then picked up again in 2019 with the launch of a cheaper product (79,500 tests sold in 2019).

 

The researchers consider that « in all the groups, the time from infection to diagnosis was still too long. Several thousand people are living with an unknown and potentially transmissible infection. However, with the exception of foreign-born MSM and women born in sub-Saharan Africa, their numbers were declining in all of the other groups, but not fast enough to rapidly reduce the undiagnosed infected population. »

PrEP, an effective measure to be deployed more widely

According to the report, testing can only increase moderately, even when measures and recommendations to expand and repeat testing are diversified. That is why protection against contracting HIV must remain high across all measures and improve for PrEP.

Among the MSM population, while condom use with casual partners decreased in recent years, the level of protection increased with PrEP. This has had a very marked effect, particularly in Paris where it was deployed among MSM earlier, notably under the impetus of the ANRS IPERGAY trial (read below) and the establishment of the ANRS Prévenir cohort (read below). Access has improved thanks to the participation of the CeGIDDs. The renewal – and soon the possibility to initiate – prescriptions in the community medicine setting is also expected to contribute to this. The more marked acceleration in the deployment of PrEP since the second half of 2018, particularly outside Île-de-France, is expected to impact data on the epidemic in 2019 and 2020.

There are still very few heterosexual PrEP users. Those who need it could benefit if promotion – hitherto non-existent – were to be undertaken.

Acting locally and in context: the keys to success by 2030

The authors of the report conclude that « accelerating the decline of the epidemic in the various groups must be supported by a more proactive choice within local and context-specific programs. The overall performance of combination prevention (effective access to testing, treatment and PrEP) will be critical to achieving control of the epidemic ». The objective of halting HIV transmission by 2030 remains valid provided that programs resume after the COVID-19 crisis and innovate.

The Director of the ANRS, Prof. François Dabis, praised the work of the AC47 « Indicators » group: « We needed a summary of this nature to serve as a progress report and guide for future research. It is the role of the ANRS to contribute to analyzing and contextualizing the indicators of the HIV epidemic and, ultimately, provide solid arguments to perfect the combination prevention mechanisms. This report shows that by combining all available data, the evolution of the epidemic can now be measured. If we give ourselves the means to do so, we can seriously envisage bringing it under lasting control by 2030. And our course will not be changed by the current health crisis. » 


L’étude ANRS IPERGAY est un essai de PrEP « à la demande », au moment de l’exposition aux risques sexuels. Il a été mené en France et au Canada chez 400 hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) séronégatifs. De 2012 à 2014, la première phase d’ANRS IPERGAY a été réalisée en double aveugle : la moitié du groupe a pris par voie orale un comprimé contenant deux antirétroviraux (association TDF/FTC) au moment des rapports sexuels, l’autre un placebo. Il a été montré que la PrEP à la demande diminuait de 86% le risque d’être infecté par le VIH. La seconde phase, au cours de laquelle tous les volontaires ont reçu la PrEP, a commencé dès la publication des premiers résultats fin 2014 et s’est terminée en juin 2016. Elle a montré une réduction relative de l’incidence du VIH de 97%.

 

La cohorte ANRS Prévenir, initiée en mai 2017, s’inscrit dans la continuité de l’essai ANRS IPERGAY. Plus de 3 000 volontaires séronégatifs à haut risque d’être infectés par le VIH ont été recrutés en Île-de-France. Une prévention à base de PrEP quotidienne ou à la demande leur est proposée.

 

The ANRS IPERGAY trial studied PrEP on demand at the time of sexual risk exposure and was conducted in France and Canada in 400 HIV-negative MSM. From 2012 to 2014, its first phase was conducted under double-blind conditions: half of the group took an oral tablet containing two antiretroviral drugs (TDF/FTC combination) at the time of sexual intercourse, the other half a placebo. On-demand PrEP was shown to reduce the risk of HIV infection by 86%. The second phase, during which the volunteers all received PrEP, started as soon as the initial results were published at the end of 2014 and ended in June 2016. It showed a 97% relative reduction in the incidence of HIV.

 

The ANRS Prévenir cohort, initiated in May 2017, is a continuation of the ANRS IPERGAY trial. More than 3,000 HIV-negative volunteers at high risk of HIV infection have been recruited in Île-de-France. Prevention based on daily PrEP or on demand is offered to them.

 


For more information

Source

Épidémiologie de l’infection VIH en France – 2013-2018. Tendance et contribution de la prévention combinée (dépistage, traitement antirétroviral des PVVIH, prévention par le préservatif et la PrEP)

ANRS, Coordinated Action « Dynamics and Control of HIV and Hepatitis Epidemics », President: Dominique Costagliola.

Françoise Cazein, Florence Lot, Nathalie Lydié, Annie Velter (Santé publique France), Lise Marty, Virginie Supervie, Dominique Costagliola (IPLESP, Inserm), Rosemary Dray-Spira (Epi-Phare, Ansm-Cnam), Valérie Féron, Isabelle Grémy (ORS Île-de-France, Institut Paris Région), Frédéric Goyet (ARS Île-de-France), France Lert, Véronique Doré (ANRS). 

Link to the report : http://www.anrs.fr/sites/default/files/2020-07/epidemilogie-infection-vih-france-2013-2018_0.pdf

President of Coordinated Action 47

Dominique Costagliola

dominique.costagliola@iplesp.upmc.fr

Contact presse

Séverine Ciancia and Cécile Pinault

information@anrs.fr

Pour en savoir plus

Source

Épidémiologie de l’infection VIH en France – 2013-2018. Tendance et contribution de la prévention combinée (dépistage, traitement antirétroviral des PVVIH, prévention par le préservatif et la PrEP)

ANRS, Action coordonnée « Dynamique et contrôle du VIH et des hépatites », présidente : Dominique Costagliola. 

Françoise Cazein, Florence Lot, Nathalie Lydié, Annie Velter (Santé publique France), Lise Marty, Virginie Supervie, Dominique Costagliola (IPLESP, Inserm), Rosemary Dray-Spira (Epi-Phare, Ansm-Cnam), Valérie Féron, Isabelle Grémy (ORS Île-de-France, Institut Paris Région), Frédéric Goyet (ARS Île-de-France), France Lert, Véronique Doré (ANRS). 

Lien vers le rapport : http://www.anrs.fr/sites/default/files/2020-07/epidemilogie-infection-vih-france-2013-2018_0.pdf

Contact de la présidente de l’Action coordonnée 47

Dominique Costagliola

dominique.costagliola@iplesp.upmc.fr

Contact presse

Séverine Ciancia et Cécile Pinault

information@anrs.fr


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