Comment la recherche française s’est-elle organisée face à la pandémie de Covid-19 ? Premier bilan

Comment la recherche française s’est-elle organisée face à la pandémie de Covid-19 ? Premier bilan

Publié le 28 septembre 2021

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Les équipes de la Mission nationale de coordination opérationnelle du risque biologique et épidémique (COREB), de l’Inserm et de l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes ont dressé un premier bilan de la façon dont la recherche française s’est organisée pour répondre à la crise sanitaire. Ils ont publié un éditorial dans Infectious Diseases Now accessible en ligne depuis le 28 août 2021.


Premier constat : la recherche française s’est mobilisée très tôt autour du SARS-CoV-2 et de la Covid-19, avec l’établissement d’un Conseil scientifique dédié et la définition de priorités de recherche nationales. Les acteurs du financement de la recherche se sont eux aussi engagés, permettant la mise en place de près de 400 projets de recherche dans les six premiers mois de la pandémie. L’ANRS, par exemple, a lancé dès avril 2020 un appel à projets pour la recherche dans les pays à ressources limitées pour un budget de 6,1 millions d’euros.

Cependant, malgré un fort engagement des équipes françaises, un manque de coordination a été constaté. En réponse à ce besoin, le ministère de la Solidarité et de la Santé et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ont créé le Comité national ad hoc de pilotage des essais thérapeutiques et autres recherches (CAPNET) en novembre 2020. Il s’appuie sur le conseil scientifique Covid-19 de REACTing (puis de l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes) pour délivrer le label de priorité nationale de recherche à des propositions de projet à fort potentiel. C’est aussi pour mieux organiser la réponse aux crises que l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes a été créée, en rapprochant le consortium REACTing et l’ANRS.

Les auteurs de l’éditorial listent de nombreuses études de grandes ampleur menées en France depuis le début de la crise, qu’il s’agisse de cohortes (French-Covid…), d’études épidémiologiques (ComCor, EPICOV…), d’essais cliniques (Discovery, Corimmuno, COCOPREV…) ou des essais vaccinaux (CoviCompare, COVPOPART…). Des réseaux de surveillance génomiques ont également été mis sur pied (EMERGEN, AFROSCREEN…). Les projets de recherche mis en œuvre ont abouti à une large production scientifique. Ainsi, la France se classe au 10e rang mondial du nombre de publications sur la Covid-19 ou le SARS-CoV-2. Elle occupe même la seconde place si l’on ne considère que les publications dans les revues à fort impact.

Les auteurs rappellent toutefois qu’une part importante de ces grands travaux se sont appuyés sur des réseaux ou des plateformes de recherche déjà existants. Pour l’avenir, ils estiment que « le développement adéquat d’infrastructures de recherche, la gestion organisée des moyens financiers et la coordination d’une réponse commune des scientifiques, des professionnels de la santé, des organismes de réglementation et des acteurs politiques doivent être la pierre angulaire en période de préparation aux crises ».


En savoir plus

Chronicles of a pandemic: how France coordinated the scientific research response to COVID-19

Erica Telford (1), Inmaculada Ortega-Perez (2), Guillaume Mellon (3), Boris Lacarra (4), Elisabeth Adjadj (1), Claire Madelaine (1,2), Eric D’Ortenzio (1,2,5,6), Yazdan Yazdanpanah (1,2,6,7)


1. Inserm

2. ANRS | Maladies infectieuses émergentes

3. COREB, hôpital Bichat-Claude-Bernard, APHP

4. Service de soins intensifs pédiatriques, hôpital Robert-Debré, AP-HP et université de Paris

5. IAME, université de Paris

6. Service de maladies infectieuses et tropicales, hôpital Bichat Claude-Bernard, AP-HP

7. Faculté de médecine, université de Paris


Infectious Diseases Now

https://doi.org/doi:10.1016/j.idnow.2021.08.003

 

Département communication et information scientifique – information@anrs.fr