Maintenir le VIH sous contrôle : Une alternative au traitement quotidien ?

Publié le 24 juillet 2019

First results from the ANRS QUATUOR trial

Premiers résultats de l’essai ANRS QUATUOR


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S’il est possible de garder l’infection par le VIH sous contrôle, il est jusqu’ici nécessaire pour cela de recevoir quotidiennement un traitement antirétroviral (ARV). Cependant, l’essai ANRS 170 QUATUOR, mené par le Dr Pierre de Truchis – Service des maladies infectieuses, parasitaires et tropicales de l’hôpital Raymond-Poincaré AP-HP et le Dr Roland Landman – Service des maladies infectieuses, parasitaires et tropicales de l’hôpital Bichat AP-HP, IAME, UMR 1137, Inserm, Université de Paris et Sorbonne Paris Cité – explore une nouvelle piste d’allègement thérapeutique chez les patients en succès sous trithérapie. Menée auprès de 647 patients sous traitement ARV contrôlant le VIH depuis plus d’un an, l’étude promue par l’ANRS montre la non-infériorité du traitement réduit à quatre jours par semaine par rapport au même traitement administré quotidiennement sept jours sur sept. Ces résultats sont présentés aujourd’hui par le Dr Roland Landman dans le cadre de la 10e conférence mondiale sur l’infection à VIH (IAS 2019, Mexico city, 21-24 juillet 2019).

While it is possible to control HIV infection, this has hitherto been achieved using daily antiretroviral (ARV) treatment. However, the ANRS 170 QUATUOR trial, led by Dr Pierre de Truchis (Hôpital Raymond Poincaré, APHP) and Dr Roland Landman (IAME, UMR 1137, Inserm, Université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, Hôpital Bichat, AP-HP), is exploring a new de-escalation of treatment in patients successfully controlled by triple therapy. In 647 patients with HIV infection controlled by ARV treatment for over one year, the study sponsored by ANRS has shown the non-inferiority of treatment de-escalated to four days a week, compared with the same treatment administered daily 7/7. These results are presented today by Dr Roland Landman at the 10th IAS Conference on HIV Science (Mexico City, 21-24 July 2019).


Antiretroviral (ARV) treatments control HIV when the infection is detected before an advanced stage, but currently must be administered daily and are therefore subject to the attendant potential side effects and constraints.

The QUATUOR study shows that daily intake of ARVs may not be indispensable. This study follows on from the ANRS 4D pilot trial, which in 2017 showed in patients on effective ARV for more than one year that viral replication was still controlled (96% success) when treatment was de-escalated to 4 days a week.

Following these positive results, the open randomized study ANRS 170 QUATUOR was set up under the direction of Pierre de Truchis and Roland Landman, with assistance from the IMEA (Institut de Médecine et Epidémiologie Appliquée) and methodological support from the CMG directed by Lambert Assoumou (Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et Santé Publique IPLESP, Inserm and Sorbonne Université). Following rapid recruitment of patients in 59 centers in France from September 2017 to January 2018, ANRS 170 QUATUOR compared two groups of 318 patients, one treated conventionally (every day, 7 days a week) and the second receiving ARV therapy de-escalated to 4 days out of 7, with a 3-day interruption each weekend.

QUATUOR showed that in patients with well-controlled HIV infection, with an undetectable viral load for 5.8 years on average, treatment for 4 days a week, irrespective of the triple therapy used, was statistically non-inferior to daily treatment. After 48 weeks of follow-up, 95.6% of the patients in the 4 days a week study arm had an undetectable viral load, compared with 97.2% in the daily treatment arm. Virologic failure was seen in only 6 patients in the 4 days a week study arm and in 4 patients in the daily treatment arm. In view of these results, we can envision de-escalation of treatment to 4 days a week in patients whose HIV infection has been controlled by ARV for several years.

Although no between-group difference in safety was seen at 48 weeks, such de-escalation of treatment constitutes a potential option for the management of patients with HIV infection controlled by triple therapy, and also substantially reduces the cost of treatment.

 

For more information

http://programme.ias2019.org/Abstract/Abstract/4817

NB. TIME DIFFERENCE:

Paris time minus 7 hours = Mexico City time

(When it’s 14.00 in Paris, it’s 7.00 in Mexico City)

Scientific contact

Pierre de Truchis

p.de-truchis@aphp.fr

ANRS press contacts:

Séverine Ciancia

01 53 94 60 30 – information@anrs.fr

Marc Fournet

01 53 94 80 63 – information@anrs.fr

 

 

Aujourd’hui, les traitements antirétroviraux (ARV) permettent de maintenir sous contrôle le virus du VIH lorsque l’infection est détectée avant un stade avancé. Cependant, ils doivent être administrés quotidiennement, avec les effets secondaires potentiels et les contraintes qui y sont associés.

La prise quotidienne d’ARV pourrait ne pas être indispensable, c’est du moins ce que montre l’étude QUATUOR. Cette étude s’inscrit dans la continuité de l’étude ANRS 4D, essai pilote ayant montré en 2017 que des patients sous traitement ARV efficace depuis plus d’un an gardaient un contrôle de la réplication virale sous traitement réduit à quatre jours par semaine (96% de succès).

Suite à ces résultats positifs, l’essai ANRS 170 QUATUOR a été mis en place. Cette étude randomisée ouverte menée par le Dr Pierre de Truchis à l’hôpital Raymond-Poincaré AP-HP et par le Dr Roland Landman à l’hôpital Bichat AP-HP, avec l’aide de l’IMEA (Institut de Médecine et Epidémiologie Appliquée) et le support méthodologique du CMG dirigé par Lambert Assoumou (Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et Santé Publique IPLESP, Inserm et Sorbonne Université), a recruté très rapidement les patients dans 59 centres en France de septembre 2017 à janvier 2018. Elle a comparé deux groupes de 318 patients : les premiers traités de la manière conventionnelle (7jours/7), et les seconds recevant un traitement ARV réduit à quatre jours sur sept (4j/7) avec trois jours d’arrêt en fin de semaine.

Ainsi, les chercheurs ont pu mettre en évidence que chez des patients ayant une infection VIH bien contrôlée avec une charge virale indétectable depuis 5.8 ans en moyenne, le traitement 4j/7, quel que soit le type de trithérapie utilisée, était statistiquement non inférieur au traitement quotidien. En effet, après 48 semaines de suivi, 95.6% des patients dans le bras 4j/7 et 97.2% dans le bras de traitement 7j/7 ont maintenu une charge virale indétectable. Six patients dans le bras 4 j/7 et quatre dans le bras 7j/7 ont présenté un échec virologique. Ces résultats permettent d’envisager un allègement du traitement à 4jours/7 chez les patients sous ARV et contrôlant le VIH depuis plusieurs années.

Bien qu’aucune différence au niveau de la tolérance des antirétroviraux n’ait été observée entre les deux groupes à 48 semaines, la possibilité d’un tel allègement du traitement constitue une option potentielle pour la prise en charge thérapeutique des patients infectés par le VIH bien contrôlés sous trithérapie, et permet également une substantielle réduction des coûts du traitement.

Pour en savoir plus

http://programme.ias2019.org/Abstract/Abstract/4817

ATTENTION DECALAGE HORAIRE :

Heure de Paris = Heure de Mexico – 7heures

(A 14 heures à Paris, il est 7 heures à Mexico)

Contact scientifique

Dr Pierre de Truchis – Hôpital Raymond-Poincaré AP-HP

p.de-truchis@aphp.fr

Contacts presse ANRS :

Séverine Ciancia

01 53 94 60 30 – information@anrs.fr

Marc Fournet

01 53 94 80 63 – information@anrs.fr

 


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