Les résultats de NAMSAL confirment le dolutégravir comme alternative de choix pour les traitements VIH dans les pays du Sud

Publié le 24 juillet 2019

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L’étude NASMAL (New Antiretroviral and Monitoring Strategies in HIV-infected Adults in Low-income countries), co-financée par Unitaid et l’ANRS, est la première du genre à comparer les deux traitements pour l’infection par le VIH, l’un à base de dolutégravir et l’autre d’efavirenz 400mg, en conditions de vie réelles. Il n’existait jusqu’alors aucune donnée comparant directement l’action de ces deux molécules dans le contexte particulier des pays à ressources limitées. Coordonnée par Eric Delaporte (Université de Montpellier, Inserm, IRD) et Charles Kouanfack (Hôpital Central Yaoundé, Faculté de médecine de l’Université de Dschang), NAMSAL permet de conclure à la non infériorité du dolutégravir par rapport à l’efavirenz en conditions de vie réelle, confirmant les dernières recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé, Ces résultats sont publiés ce jour dans The New England Journal of Medicine.

The NASMAL (New Antiretroviral and Monitoring Strategies in HIV-infected Adults in Low-income countries) study, co-funded by Unitaid and ANRS, is the first of its kind to compare in real-life conditions two treatments of HIV infection, one dolutegravir-based and the other based on efavirenz 400 mg. Until now, there has been no direct comparison of the action of these two drugs in countries with limited resources. Coordinated by Eric Delaporte (Université de Montpellier, Inserm, IRD) and Charles Kouanfack (Hôpital Central Yaoundé, Faculté de médecine, Université de Dschang), NAMSAL shows that dolutegravir is not inferior to efavirenz in real-life conditions, confirming the latest World Health Organization guidelines. The results are published today in The New England Journal of Medicine.


Les dernières recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) mises à jour en décembre 2018, préconisent un traitement de première intention pour l’infection par le VIH à base de dolutégravir(1) (DTG) et comme alternative d’un traitement à base d’efavirenz 400 mg (EFV400)(2) .

Cette recommandation a été fondée sur les résultats d’études montrant la supériorité du DTG par rapport à EFV600 à la fois en termes d’efficacité et de tolérance.

Alternativement EFV400 a montré une bonne tolérance pour une efficacité comparable à l’EFV600. Cependant, ces résultats ont été obtenus à la suite d’études menées dans des pays à hauts revenus sur des populations non comparables à celles vivant dans les pays à ressources limitées. En particulier les études portaient sur des femmes dont la quantité de virus dans l’organisme était en général plus importante au moment du début du traitement ARV et infectées par des souches VIH-1 différentes de celles du Nord.

Ainsi, NAMSAL, est la première étude à comparer les deux traitements (EFV400 et DTG) en association avec le tenofovir et la lamivudine dans un pays à ressources limitées. Cette étude de phase 3 ouverte et randomisée a été conduite à Yaoundé au Cameroun entre 2016 à 2018 et a concerné 613 personnes vivant avec le VIH n’ayant jamais suivi de traitement antirétroviral.

Coordonnée par Eric Delaporte (Université de Montpellier, Inserm, IRD) et Charles Kouanfack (Hôpital Central Yaoundé, Faculté de médecine de l’Université de Dschang), l’étude publiée ce jour a non seulement mis en évidence après 48 semaines de traitement la non infériorité du DTG par rapport à EFV400, mais également que le risque d’apparition de résistance au traitement est plus faible avec le DTG.

Ceci étant, quelle que soit la molécule utilisée, les résultats obtenus sont moins bons que ceux observés au sein des pays à plus hauts revenus, principalement à cause du taux très élevé de virus chez les personnes à l’initiation du traitement. Cela souligne d’une part l’importance des mesures de dépistage pour un traitement précoce et d‘autre part la nécessité d’effectuer de telles études dans les pays à ressources limitées. En outre, l’étude confirme que la prise de poids et les risques d’obésité sont plus importants avec le DTG qu’avec EFV400.

« Cette étude est la toute première du genre à apporter des données comparatives sur l’utilisation du dolutégravir par des personnes vivant avec le VIH dans les pays à faibles ressources tels le Cameroun. Unitaid attache beaucoup d’importance à ce partenariat avec l’ARNS et l’OMS qui contribuera à accélérer l’accès aux meilleurs traitements.», a mentionné le Dr Philippe Duneton, Directeur exécutif adjoint d’Unitaid.

(1) Avec une note de prudence sur l’utilisation de DTG au cours de la périconception et pour les femmes et adolescentes en âge de procréer en raison du risque potentiel de malformation du tube neural lorsque le DTG est utilisé pendant le premier trimestre de la grossesse.

(2) L’EFV 400 est mieux toléré que l’EFV 600 habituellement prescrit et il est disponible en comprimés combinés à dose fixe.

 

Pour en savoir plus

The latest World Health Organization (WHO) guidelines updated in December 2018 recommend first-line treatment of HIV infection based on dolutegravir (1) (DTG), as an alternative to efavirenz 400 mg-based treatment (EFV 400) (2). This recommendation was based on study findings showing that DTG was superior to EFV 600 in terms of both efficacy and safety. Alternatively, the safety of EFV 400 was good for an efficacy comparable to that of EFV 600. However, these results were recorded following studies in high-income countries in populations not comparable to those living in countries with limited resources. In particular, the results were recorded in women whose viral load was generally higher at the start of antiretroviral treatment and who were infected by HIV-1 strains different from those in developed countries.

NAMSAL is the first study to compare two treatments (EFV 400 and DTG) in combination with tenofovir and lamivudine in a country of limited resources. This phase 3, randomized, open study was conducted in Yaoundé in Cameroon between 2016 and 2018 in 613 people living with HIV who had never taken antiretroviral treatment. Coordinated by Eric Delaporte (Université de Montpellier, Inserm, IRD) and Charles Kouanfack (Hôpital Central Yaoundé, Faculté de médecine, Université de Dschang), the results published today not only show that DTG was not inferior to EFV 400 after 48 weeks of treatment, but also that the risk of development of resistance to treatment was lower with DTG.

That said, irrespective of the drug used, the results obtained are not as good as those recorded in higher-income countries, mainly because of the high viral load in people at initiation of treatment. This emphasizes the importance of screening to enable early treatment and the need to conduct such studies in countries with limited resources. Furthermore, the study confirms that weight gain and the risk of obesity are greater with DTG than with EFV 400.

According to Unitaid Deputy Executive Director Dr Philippe Duneton, « This trial is the first of its kind to supply comparative data on the use of dolutegravir in people living with HIV in low-income countries such as Cameroon. Unitaid values the great importance of the partnership with ARNS and WHO, because it will accelerate access to better HIV treatment. »

(1) With a note of caution regarding the use of DTG during periconception and in women and teenage girls of childbearing age, because of the potential risk of malformation of the neural tube when DTG is used during the first trimester of pregnancy.

(2) EFV 400 is better tolerated than the usually precribed EFV 600 and is available in fixed-dose combination tablets.

 

For more information


Dolutegravir or Low Dose of Efavirenz- based regimen for the Initial Treatment of HIV-1 Infection

« The NAMSAL study group »

Charles Kouanfack, MD, PhD; Mireille Mpoudi-Etame, MD, MPH; Pierrette Omgba Bassega, MD; Sabrina Eymard-Duvernay, MSc; Sandrine Leroy, MD, PhD; Sylvie Boyer, PhD; Martine Peeters, PhD; Alexandra Calmy, MD,PhD; Eric Delaporte, MD,PhD)

University of Dshangand Central Hospital of Yaoundé, Cameroon (C.K.);

Military Hospital of Yaoundé, Cameroon (M.M.N.);

Cité Verte Hospital, Yaoundé, Cameroon (P.O.B.);

TransVIHMI, University of Montpellier-IRD-INSERM, Montpellier, France (S.E.D., S.L., M.P., E.D.);

SessTim, Université Aix Marseille-IRD-INSERM (S.B)

Geneva University Hospitals, Geneva, Switzerland (A.C.)

The New England Journal of Medicine, n°, pp, – D.O.I. : doi.org/10.1056/NEJMoa1904340

Research contact

Pr Eric Delaporte

eric.delaporte@umontpellier.fr

Dr Charles Kouanfack

Faculté de Médecine et des Sciences Pharmaceutiques, Université de Dschang

Chef de service Hôpital de Jour Hôpital Central de Yaoundé

charleskouanfack@yahoo.fr

ANRS press contacts

Séverine Ciancia – Tél : 01 53 94 60 30 – Marc Fournet Tél : 01 53 94 80 63 – information@anrs.fr

IRD press contact

Cristelle Duos – Tél : 04 91 99 94 87 – presse@ird.fr

 

Dolutegravir or Low Dose of Efavirenz- based regimen for the Initial Treatment of HIV-1 Infection

« The NAMSAL study group »

Charles Kouanfack, MD, PhD; Mireille Mpoudi-Etame, MD, MPH; Pierrette Omgba Bassega, MD; Sabrina Eymard-Duvernay, MSc; Sandrine Leroy, MD, PhD; Sylvie Boyer, PhD; Martine Peeters, PhD; Alexandra Calmy, MD,PhD; Eric Delaporte, MD,PhD)

University of Dshangand Central Hospital of Yaoundé, Cameroon (C.K.);

Military Hospital of Yaoundé, Cameroon (M.M.N.);

Cité Verte Hospital, Yaoundé, Cameroon (P.O.B.);

TransVIHMI, University of Montpellier-IRD-INSERM, Montpellier, France (S.E.D., S.L., M.P., E.D.);

SessTim, Université Aix Marseille-IRD-INSERM (S.B)

Geneva University Hospitals, Geneva, Switzerland (A.C.)

The New England Journal of Medicine, n°, pp, – D.O.I. : doi.org/10.1056/NEJMoa1904340

 

Contact chercheurs

Pr Eric Delaporte

eric.delaporte@umontpellier.fr

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Chef de service Hôpital de Jour Hôpital Central de Yaoundé

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L’ANRS est une agence de moyens et de coordination de la recherche sur le VIH/sida et les hépatites. L’ANRS a pour objet l’animation, l’évaluation, la coordination et le financement des programmes de recherche, quel que soit le domaine scientifique concerné (recherches fondamentale, clinique, en santé publique, sur le vaccin). L’ANRS fédère en France comme à l’étranger des chercheurs de toutes disciplines. Son budget annuel, environ 50 millions d’euros, lui est attribué en majorité par le ministère en charge de la recherche ainsi que par le ministère de la santé. Depuis 2012, l’ANRS est une agence autonome de l’Inserm. www.anrs.fr@agenceANRS

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