Récepteurs d’entrée des coronavirus dans les cellules humaines : une nouvelle découverte

Des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Université Paris Cité et du Vaccine Research Institute (VRI) ont identifié la porte d’entrée d’un coronavirus saisonnier, le virus HKU1, dans les cellules humaines.

Publié le 30 octobre 2023

Certains coronavirus sont bien connus : le SARS-CoV-2, apparu en 2019 et responsable de la pandémie de mars 2020, mais aussi le SARS-CoV-1 ou le Mers-CoV, responsables respectivement du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS) et du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS). Ces trois coronavirus ne sont pas les seuls à avoir la capacité d’infecter l’homme. Quatre autres coronavirus saisonniers en sont capables et sont responsables de rhumes bénins : HKU1, 229E, NL63 et OC43.

Le virus HKU1 a été identifié pour la première fois en 2005. Il infecte essentiellement les cellules de l’arbre respiratoire supérieur, tout comme le SARS-CoV-2, mais atteint rarement les bronches et alvéoles pulmonaires, provoquant ainsi des rhumes et symptômes respiratoires bénins. La différence de sévérité entre ces coronavirus pourrait s’expliquer en partie par la nature différente de leur récepteur d’entrée.

La porte d’entrée du virus HKU1 identifiée

Pour infecter une cellule, les coronavirus doivent se lier spécifiquement à un récepteur à la surface de la cellule. Ce mécanisme de liaison est indispensable à la fusion du virus avec la membrane cellulaire, entraînant ainsi son entrée dans la cellule pour ensuite s’y répliquer. Saunders et al. montrent que l’enzyme TMPRSS2 constitue un récepteur de haute affinité pour HKU1, contrairement au SARS-CoV-2.

La différence de sévérité de l’infection par ces deux virus pathogènes pour l’homme pourrait s’expliquer par l’expression des différents récepteurs viraux à la surface des cellules le long de l’arbre respiratoire, influençant la sensibilité des cellules à l’infection. Caractériser ces différentes voies d’entrée cellulaire des coronavirus devrait permettre non seulement de développer de nouvelles thérapies ciblées, mais aussi d’évaluer le risque de virulence des prochains coronavirus qui pourraient émerger.

Financements

Ces travaux ont été financés par l’Institut Pasteur, l’Université Paris Cité et le Vaccine Research Institute, ainsi que par la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM), l’ANRS | Maladies Infectieuses Emergentes, le projet européen HERA DURABLE, le Labex IBEID, et le projet ANR/FRM Flash Covid.

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