Le 20 février, un article paru dans Nature Medicine rapporte un nouveau cas de guérison probable du VIH chez un homme ayant reçu une greffe de moelle osseuse porteuse d’une mutation spécifique, dans le cadre d’un traitement contre une leucémie. Quatre ans après, le VIH n’est plus détecté dans son organisme. Ce troisième cas de guérison est le résultat du travail du consortium international IciStem, dont fait partie l’Institut Pasteur.
Dernière mise à jour le 28 mars 2023
Surnommé le « patient de Düsseldorf », cet homme de 53 ans en bonne santé rejoint les deux précédents cas de guérison du VIH, les patients de Berlin (en 2009) et de Londres (en 2019).
Pour guérir de sa leucémie, le patient de Düsseldorf, porteur du VIH et sous traitement antirétroviral, a bénéficié comme les deux autres patients d’une greffe de moelle osseuse provenant d’un donneur portant la mutation homozygote delta 32 du récepteur CCR5. Cette mutation, que possède moins de 1 % de la population générale, empêche le VIH de pénétrer dans les cellules et rend donc les personnes qui en sont porteuses naturellement résistantes à l’infection. Sous supervision médicale, le patient de Düsseldforf a ensuite arrêté son traitement antirétroviral. Quatre ans plus tard, le VIH n’est plus détecté dans son organisme. Il s’agit d’une guérison qualifiée de « probable », car tous les tissus du patient n’ont pas été analysés.
Cet travail est porté par le consortium international IciStem, dont l’Institut Pasteur est partenaire.
Ce chercheur coordonne également à l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes le consortium multidisciplinaire de chercheurs ANRS RHIVIERA (pour Remission of HIV Infection ERA), qui a pour objectif de comprendre les mécanismes de contrôle de l’infection par le VIH, d’identifier des biomarqueurs prédictifs de la rémission chez différentes personnes vivant avec le VIH et de développer de nouvelles stratégies permettant à la majorité de ces personnes d’atteindre la rémission.
Comme le précise le communiqué de presse de l’Institut Pasteur, « la stratégie thérapeutique décrite dans cette étude est très agressive et n’est pas adaptable au reste de la population vivant avec le VIH. La greffe de cellules souches ne s’applique qu’aux personnes souffrant d’une maladie hématologique et pour qui aucune autre d’alternative thérapeutique existe. Dans le cas des personnes vivant avec le VIH, le traitement antirétroviral est actuellement la meilleure alternative thérapeutique ». Cependant, le directeur de l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes, le Pr Yazdan Yazdanpanah, se réjouit de cette nouvelle preuve de concept :