Cartographier l’épidémie de VIH en Île-de-France
Dernière mise à jour le 20 novembre 2024
L’étude COINCIDE – CartOgraphies INfra-départementales des nouveaux diagnostiCs VIH en Île-DE-France a permis de préciser les connaissances territoriales de l’épidémie VIH en Île-de-France à une échelle géographique fine. L’outil Cartoviz, par son ergonomie, facilite la diffusion et l’utilisation de ces données, notamment auprès des acteurs potentiels du dépistage et de prévention (associations, pharmaciens, médecins généralistes, CeGIDD, laboratoires d’analyse…).
Investigateur / Porteur principal
Fabienne CABY
Pathologie :
VIH
Structure/équipes :
Inserm UMR-S 1136, iPLESP,
Inserm UMR-S 1295
COREVIH IdF, COREVIH Nord, COREVIH Est, COREVIH Sud, COREVIH Centre, COREVIH Ouest
Partenaires :
ORS-IdF : A Saunal, L Firdion, V Féron
Promotion :
COREVIH Ile-de France NORD
Cette étude s’est appuyée sur les données des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) nouvellement diagnostiquées uniquement. Ce sont elles qui, en effet, par leur nombre et le stade de l’infection au diagnostic reflètent la dynamique de l’épidémie. Les données ont été collectées par les 52 centres des cinq COREVIH d’Île-de-France et concernaient les PVVIH majeures, diagnostiquées entre 2014 et 2021, résidant en Île-de-France et prises en charge dans l’un des centres (10 510 PVVIH incluses dans l’étude). Les cartographies ont été construites grâce à la collaboration de l’ORS, à partir du lieu de résidence des PVVIH incluses au moment du diagnostic.
L’étude COINCIDE révèle que, bien que les taux de nouveaux diagnostics soient les plus élevés à Paris, les dynamiques épidémiques sont moins favorables en dehors de la ville et en particulier en grande couronne. Quelle que soit la population clé considérée (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), femmes, personnes nées à l’étranger non HSH), les diagnostics tardifs (DT) sont souvent beaucoup plus fréquents en dehors de Paris, signalant la nécessité de renforcer les stratégies de dépistage pour atteindre ces populations dans ces territoires. De plus, ce sont les populations les plus difficiles à atteindre et souvent les plus vulnérables (femmes et hommes nés à l’étranger non HSH) qui prédominent dans l’immense majorité des territoires non parisiens.
Parallèlement, on observe des taux de dépistage bien inférieurs en dehors de Paris ainsi qu’un accès potentiel à la médecine générale nettement moins important.
L’échelle infra-départementale permet ainsi de révéler de très fortes disparités territoriales et populationnelles à travers la région et d’identifier jusqu’en grande couronne, des « territoires clés » à prendre en compte prioritairement pour le contrôle de l’épidémie : ceux où les taux et les nombres de nouveaux diagnostics sont élevés, témoins une épidémie active, et ceux où les diagnostics tardifs sont fréquents, signalant que les populations clés ne sont pas ou peu atteintes par les stratégies actuelles de dépistage.
Ces cartographies représentent une aide précieuse pour repenser les stratégies de dépistage et de prévention, à adapter non seulement aux « populations clés » mais aussi aux spécificités épidémiques territoriales, peu prises en compte jusqu’alors par faute de données.
Les cartographies et l’outil Cartoviz ont été présentés au congrès « Fast-Track-Cities » en Octobre 2024 :
Deux études issues des données COINCIDE ont été présentées à la SFLS en novembre 2024 :
Ce Cartoviz présente les indicateurs inédits de l’étude sur l’état des lieux de l’épidémie de VIH en Île-de-France
Cartovitz