Cellule Émergence Chikungunya

Statut : en cours - niveau 1

Dernière mise à jour le 19 novembre 2025

Chikungunya : l’essentiel de la situation

  • Le chikungunya est une maladie infectieuse causée par un arbovirus, le virus du chikungunya.
  • Entre 2010 et 2024, aucun cas n’avait été détecté sur l’île de La Réunion. Depuis le début de l’année 2025, l’île de La Réunion a enregistré près de 54 340 cas autochtones confirmés de chikungunya. La fin de l’épidémie a été déclaré le 24 juin 2025 par les autorités de santé. 
  • En parallèle, Mayotte connait une circulation active du virus avec plus de 1112 cas depuis les premières importations et une phase épidémique décrétée le 27 mai 2025.
  • Enfin, entre le 1er mai, début de la surveillance renforcée et le 15 juillet 2025, la France métropolitaine connait elle aussi une circulation active du CHIKV, totalisant 799 cas importés et 31 cas autochtones, principalement dans les régions PACA, Corse, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, déjà affectées les années précédentes, et pour la première fois en Grand Est et Nouvelle Aquitaine.
  • L’ANRS Maladies infectieuses émergentes a activé une cellule Emergence de niveau 1 le 16 janvier 2025.

Suivez l’actualité scientifique sur le virus chikungunya

Dans le cadre de son dispositif de veille et de réponses aux épidémies, en réponse à l’évolution de la situation du chikungunya à La Réunion, l’ANRS MIE met à disposition une veille scientifique mensuelle sur le chikungunya afin de suivre les progrès de la recherche.

Retrouvez plus particulièrement dans la veille scientifique à télécharger :

  • un résumé de la situation épidémiologique ;
  • les articles scientifiques récents publiés dans des revues scientifiques à comité de lecture ;
  • les articles et les communiqués de presse récents ;
  • un bref aperçu de l’épidémiologie, de la virologie, de la clinique, de la prise en charge et de la prévention ;
  • un point sur la recherche actuelle sur les traitements et les vaccins avec un aperçu des essais cliniques en cours ;
  • les recommandations officielles des agences de santé

Téléchargez la veille scientifique

Situation épidémiologique du chikungunya à La Réunion

Une épidémie majeure de chikungunya entre 2005 et 2006

Le chikungunya est une maladie infectieuse provoquée par un arbovirus, le virus chikungunya (CHIKV). Entre 2005 et 2006, La Réunion a été confrontée à une importante épidémie de chikungunya, avec une estimation de plus de 266 000 cas symptomatiques, soit 34 % de la population de l’île. Cet épisode épidémique a également été marqué par 258 décès. La fin de l’épidémie a été officiellement déclarée en avril 2007 [2].

L’immunité acquise lors de cet épisode (estimée à 38 % de la population réunionnaise selon les estimations) a diminué au fil du temps, ce qui pourrait en partie expliquer la reprise de la circulation du virus chikungunya à La Réunion en 2024 [3]. En effet, après trois ans d’absence, 5 cas confirmés de chikungunya avait été signalé en 2009 à La Réunion [4]. Puis, entre 2010 et 2024, aucun cas autochtone n’avait été détecté. [5]. Cette absence de cas a pris fin en août 2024, marquant un nouveau tournant dans la circulation du virus chikungunya sur l’île.

Une reprise de la circulation virale depuis août 2024

Entre août 2024 et le 8 juillet 2025, 54 340 cas autochtones de chikungunya ont été confirmés par PCR à La Réunion et 28 décès.

Malgré la fin de la situation épidémique du chikungunya sur l’île, la transmission de CHIKV est toujours en diminution mais reste encore active dans une majorité de communes[1]. 

En savoir plus le chikungunya

Situation épidémiologique en France hexagonale

Entre le 1er mai, début de la surveillance renforcée, et le 15 juillet 2025, 799 cas importés de chikungunya ont été identifiés en France hexagonale. Parmi ces cas importés, 646 provenaient de La Réunion, 32 de Mayotte, ainsi que 61 cas de l’île Maurice et 37 de Madagascar, où des épidémies de chikungunya sont en cours.

La première infection autochtone de chikungunya en France hexagonale en 2025 a été signalée début juin dans le Gard, et totalise au 16 juillet 2025, 31 cas autochtones, principalement dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, déjà affectées les années précédentes, et pour la première fois en Grand Est et Nouvelle-Aquitaine. Le nombre de foyers de transmission illustre le risque important de transmission autochtone de ces virus en France hexagonale. D’autres cas seront vraisemblablement identifiés y compris en dehors des zones habituelles de transmission. [Point épidémiologique du 16 juillet 2025, SpF].

Bibliographie

  1. Agence Régional de Santé de La Réunion (ARS La Réunion), Point sur la situation du chikungunya à La Réunion, consulté le 16 juillet 2025. https://www.lareunion.ars.sante.fr/point-de-situation-et-plan-orsec-0?parent=16426
  2. Renault P, Solet JL, Sissoko D, et al. A major epidemic of chikungunya virus infection on Reunion Island, France, 2005-2006. Am J Trop Med Hyg. 2007 Oct;77(4):727-31. PMID: 17978079.
  3. Gérardin P, Guernier V, Perrau J, et al. Estimating Chikungunya prevalence in La Réunion Island outbreak by serosurveys: two methods for two critical times of the epidemic. BMC Infect Dis. 2008 Jul 28;8:99. doi: 10.1186/1471-2334-8-99. PMID: 18662384; PMCID: PMC2528011. https://doi.org/10.1186/1471-2334-8-99.
  4. D’Ortenzio E, Grandadam M, Balleydier E, et al. Sporadic cases of chikungunya, Réunion Island, August 2009. Euro Surveill. 2009 Sep 3;14(35):19324. PMID: 19728980..
  5. SPF, LE POINT SUR LE CHIKUNGUNYA, octobre 2024. https://www.lareunion.ars.sante.fr/media/130599/download