Modélisation de l’épidémiologie d’infections virales sexuellement transmissibles en France en interaction avec le microbiote vaginal
Objectifs. Les infections sexuellement transmissibles (IST) demeurent une préoccupation majeure en santé publique mais leur épidémiologie en France est relativement mal connue. Ce projet propose d'exploiter des outils de modélisation statistique pour analyser au mieux des données existantes d'incidence d'IST virales, avec un focus sur le VIH et les HPV, afin de mieux comprendre la propagation de ces infections en interaction avec le microbiote vaginal. Il se focalise sur deux IST en particulier : celles causées par le VIH et par les papillomavirus humains (HPV) à haut risque.
Situation du sujet. Les données exploitées proviendront de trois sources, qui nous fourniront des éclairages complémentaires : des données de dépistage national réalisées par le réseau de laboratoires de ville CERBA, des données d'un des plus grands centres de dépistage gratuits nationaux et, enfin, le Système National des Données de Santé (SNDS). Plusieurs des membres du consortium ont déjà un accès permanent au SNDS. De plus, il regroupe des expertises de points en biostatistiques, en épidémiologie et en virologie clinique.
Problématique. Ce projet porte autour de l'utilisation de la modélisation statistique pour mieux comprendre la propagation d'IST virales. Il visera à répondre à cinq questions en particulier :
- Le dépistage sans ordonnance est-il un levier à privilégier dans la lutte contre le VIH ?
- Existe-t-il des disparités spatio-temporelles en France dans la détection du VIH et sa prévalence ?
- Les personnes vivant en France ont-elles toutes les mêmes risques d'exposition aux HPV ?
- Quelle est la dynamique des coinfections génitales entre HPV ?
- Quelle est l'incidence des vaginoses bactériennes récurrentes en France et quelle est leur association avec des IST virales ?
Méthodes. Ce projet reposera essentiellement sur de la modélisation statistique. Il mettra en jeu des techniques de pointe pour l'analyse des données spatio-temporelles, permettant de corriger au mieux les biais d'autocorrélation inhérents à ce type de données. Il utilisera aussi des outils très fins, comme l'approche par contrôles synthétiques afin de quantifier au mieux l'apport de politiques locales de prévention (en l'occurrence les départements pilotes pour la politique au labo sans ordo. Enfin, il exploitera des modèles de survie permettant de prendre en compte la nature censurée des données. Ces modèles seront appliqués à des bases de données générées et stockées localement ainsi qu'à celle du SNDS via la plateforme d'accès dédiée.
Échéancier des travaux. Le projet est prévu pour durer trois ans. La première année permettra d'obtenir les autorisations éthiques (notamment pour l'accès au SNDS) et de recruter un-e ingénieur-e en biostatistiques. Les analyses sur les bases de données existantes, notamment celle des laboratoires CERBA) pourront aussi débuter rapidement. La seconde année portera sur les analyses descriptives liées au SNDS. Enfin, la troisième année verra la réalisation des pans les plus ambitieux du projet, notamment l'analyse des interactions entre microbiote vaginal et IST virales.
Résultats attendus. Ces travaux nous fournirons des éclairages détaillés à différents niveaux, du local au national. Ils permettront d'optimiser les politiques de dépistage, de traitement et de prévention des IST en France à un niveau régional en tenant compte des disparités géographiques de prévalence et d'incidence. Enfin, ils amélioreront notre compréhension de la biologie des IST virales étudiées, par exemple au niveau de leurs interactions en coinfections ou avec le microbiote vaginal.
Funding type
Projet de recherche
VERLHAC Marie-Hélène | CIRB UMR 7241 VERLHAC Marie-Hélène
CIRB UMR 7241
Collège de France
11 place Marcelin Berthelot
Paris