Le rétrovirus HTLV-1 est le facteur étiologique de nombreuses maladies inflammatoires, dont une maladie neurodégénérative appelée myélopathie associée au HTLV-1/paraparésie spastique tropicale (TSP/HAM). Pour une personne infectée, le risque de TSP/HAM au cours de la vie est de 3%. Les patients ont en général été infectés à l’âge adulte, par exemple à la suite de rapports sexuels ou de transfusion de sang contaminé.
La maladie se développe en réponse à une infiltration de lymphocytes T CD4 infectés par le HTLV-1 dans le système nerveux central. Ceci conduit à une inflammation intrathécale et une activation des cellules gliales, astrocytes et microglie. La combinaison inflammation/activation conduit à la démyélinisation et la perte de fonctionnalité des axones et, in fine, à la mort des neurones. De plus, au cours de la TSP/HAM, la composition du liquide céphalorachidien (LCR) est altérée. L’impact d’un tel changement est inconnu.
Dans de nombreuses maladies neurologiques (eg sclérose en plaque, Alzheimer, Parkinson), il a été rapporté un changement du métabolisme des cellules gliales, principalement les astrocytes, et ce changement participe du développement de la maladie.
Nous supposons dès lors que chez les patients TSP/HAM, les cellules gliales subissent un changement métabolique. Par exemple, nous avons précédemment mis en évidence un stress mitochondrial systémique chez les personnes infectées par HTLV-1, par une étude protéomique des vésicules extracellulaires plasmatiques. Nous pensons qu’un tel changement pourrait participer au développement de la pathologie.
Il n’existe pas de modèle animal pour la TSP/HAM, et développerons donc cette étude in vitro. Notre objectif est d’étudier in vitro les profils métaboliques des cellules microgliales et astrocytaires, soit en présence de lymphocytes infectés par HTLV-1, soit en présence de liquide céphalo-rachidien (LCR) de patients atteints de TSP/HAM.
Ainsi, nous décrirons les changements du réseau mitochondrial dans les cellules gliales soumises à ces stress : en présence de cellules infectées ou de LCR de patients TSP/HAM. Nous étudierons également le métabolisme de ces cellules activées, en utilisant la plateforme Seahorse XF97. Enfin, par des études transcriptomiques, nous validerons des modifications cellulaires liées à ce changement métabolique.
Ce travail constituera la première étude du métabolisme de cellules neurales dans le contexte de l’infection par HTLV-1.