Le SARS-CoV2 est un virus émergent, responsable actuellement, et depuis presque 2ans, d’une pandémie mondiale. Les conséquences à long terme d’une infection par ce virus ne sont pour l’instant pas connues.
Des études menées chez des patients ayant été atteints par le virus SARS-CoV1 ont mis en évidence, plusieurs années après l’infection, des anomalies lipidiques athérogènes, caractérisées en partie par des modifications significatives du lipidome (incluant, en particulier, une baisse des sphingomyélines), susceptibles d’expliquer en partie l’augmentation du risque cardiovasculaire observée dans cette population. En effet, un taux de sphingomyéline abaissé, notamment dans les HDL, a été retrouvé, dans la littérature, comme significativement corrélé à la survenue de lésions ischémiques coronaires.
Chez les patients ayant été atteints par le SARS-CoV2, une augmentation des évènements cardiovasculaires a été observée au cours et au décours immédiat de la maladie. La mise en évidence d’anomalies lipidiques athérogènes chez les patients atteints par le SARS-CoV2 apporterait un éclairage intéressant sur un potentiel risque cardiovasculaire accru chez ces patients.
En outre, si de telles anomalies sont retrouvées, il nous apparait intéressant de préciser si la sévérité du tableau viral est liée à l’importance des anomalies lipidiques observées.
Nous souhaitons réaliser une analyse lipidique précise chez des patients ayant contracté le SARS-CoV2 ainsi que chez des témoins sains, incluant une analyse lipidomique et une étude de la fonctionnalité des particules HDL (effet sur l’efflux cellulaire du cholestérol, effet anti-oxydant et effet vasodilatateur), avec un intérêt particulier pour les sphingomyélines qui ont des effets cardioprotecteurs et qui ont été retrouvés diminuées chez les patients atteints par le SARS-CoV1. Cela permettrait de déterminer s’il existe des anomalies lipidiques athérogènes chez ces patients potentiellement responsables d’évènements cardiovasculaires à distance de l’infection.
La réalisation de ces dosages nécessite un plateau technique développé et une expertise dont nous disposons dans notre centre INSERM de Dijon et exige que les prélèvements sanguins soient techniqués au laboratoire peu de temps après leur réalisation. Ces conditions rigoureuses d’étude expliquent pourquoi notre étude sera réalisée de façon monocentrique au CHU de Dijon.
Le SARS-CoV2 étant un virus émergent, aucune donnée n’est disponible actuellement sur les conséquences à long terme d’une infection par ce virus. Notre étude serait donc la première, à notre connaissance, à investiguer l’impact de cette infection sur de possibles anomalies lipidiques athérogènes comme des anomalies du lipidome et de potentielles anomalies fonctionnelles des particules HDL (réduction de l’effet anti-inflammatoire, anti-oxydant ou sur l’efflux cellulaire du cholestérol).
L’objectif principal de l’étude est de comparer la concentration plasmatique en sphingomyélines, par analyse lipidomique, entre des patients ayant présenté une infection par le SARS-COV2 il y a plus de 6 mois, et des témoins sains, et déterminer si les concentrations plasmatiques de sphingomyélines varient selon la gravité de l’infection initiale.
Les objectifs secondaires de l’étude seront:
-Comparer la concentration plasmatique en phosphatidylcholine, lysophosphatidylcholine, phosphatidyléthanolamine, phosphatidylinositol, céramides et sphingosine 1 phosphate par analyse lipidomique, entre les groupes
-Comparer, par étude lipidomique, la composition en sphingomyélines, phosphatidylcholine, lysophosphatidylcholine, phosphatidyléthanolamines, phosphatidylinositols, céramides et sphingosine 1 phosphate au sein des HDL entre les groupes
-Comparer la fonctionnalité des HDL (efflux de cholestérol, activité antioxydante des HDL, activité vasodilatatrice des HDL) chez des patients atteints par le virus en comparaison à des témoins sains.
Nous recruterons pour cette étude 90 patients ayant été infectés par le SARS-CoV2 et 90 témoins sains appariés sur l’âge et le sexe. Les 90 patients seront répartis en 3 groupes de 30 patients selon la gravité de l’infection initiale.