Contexte
En 2016, 44% des découvertes d’infection par le VIH en France concernaient des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), 15% des HSH de 15 à 24 ans.
Des études récentes montrent que jeunes HSH différent de leurs ainés: distanciation vis-à-vis de certains codes/modes de vie homosexuels ; appartenance à des réseaux sexuels moins communautaires ; moindre fréquentation des lieux de convivialité gay ; modes de rencontres utilisant les réseaux sociaux classiques plutôt que les applications de rencontre ; moindre perception des risques et moindre utilisation des préservatifs. Il est donc crucial de mieux connaître cette population afin de la préserver du VIH.
La méthode d’échantillonnage déterminé selon les répondants (Respondents driven sampling – RDS), développée pour atteindre des populations difficiles à joindre apparaît adaptée pour enquêter cette population.
Objectifs
Objectif principal : caractériser la population des jeunes HSH à haut risque d’infection par le VIH, leurs pratiques, leurs réseaux sexuels et de socialisation, et faciliter leur entrée dans les programmes de prévention combinée, dont la PrEP.
Objectifs secondaires :
- Evaluer le recours au dépistage du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST);
- Estimer la prévalence de l’infection par le VIH et IST;
- Estimer la fréquence des comportements à haut risque et les facteurs associés à l’infection par le VIH qui justifient la PrEP;
- Evaluer la connaissance de la PrEP et de l’étude PREVENIR;
- Définir l’acceptabilité de la PrEP, et la « cascade » de PrEP chez les jeunes HSH;
- Définir l’acceptabilité de l’étude PREVENIR;
- Faciliter l’accès à la PrEP et le recrutement dans l’étude PREVENIR;
- Décrire les réseaux de socialisation et sexuels;
- Modéliser l’impact de différents scénarios de pénétration de la PrEP sur l’épidémie de VIH..
Méthodes
L’étude comprendra 2 phases :
- Recherche formative : 1) entretiens qualitatifs auprès de chercheurs, associations communautaires et membres de la population cible afin de préparer la RDS ; 2) enquête de faisabilité de la RDS avec un nombre réduits de participants (20 à 30).
- Enquête RDS: étude observationnelle transversale avec échantillonnage déterminé selon les répondants comprenant deux visites à 15 jours d’intervalle :
- Visite 1 : Critère d’éligibilité et information sur l’étude PREVENIR, dépistage du VIH et des IST et auto-questionnaires pour évaluer les risques, et explorer les réseaux sexuels, la perception du risque d’infection par le VIH/IST, et la connaissance de la PrEP.
- Visite 2 : Rendu des résultats du dépistage, remise de compensation financière, proposition de consultation PrEP et de participation à PREVENIR,
Critères d’inclusion : Homme ou personne transgenre ayant des rapports sexuels avec des hommes , âgé de 18 à 25 ans, ayant des pratiques à haut risque, ayant reçu un coupon de recrutement, résidant en Ile de France, ayant donné son consentement écrit pour participer à l’étude.
Critères d’exclusion : Participation à l’étude PREVENIR.
Taille de l’échantillon: 500 participants recrutés dans au moins 4 centres franciliens, pour estimer une prévalence d’infection par le VIH allant de 3 à 10%,
Durée de l’étude :
1) Phase formative : 6 mois ;
2) Phase RDS : 12 mois (± 6 mois, selon la rapidité d’inclusion).
Partenariats : Service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint Louis, direction de la Prévention et de la Promotion de la Santé à Santé Publique France, Institut National d’Etudes Démographiques, UMR S 1136 de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, Laboratoire des Sciences Economiques & Sociales de la Santé́ & Traitement de l’Information Médicale de l’Université Aix Marseille, Coalition PLUS, Vers Paris sans Sida.
Résultats attendus
Cette étude permettra d’aider à l’établissement de stratégies de prévention du VIH mieux adaptées à la population des jeunes HSH, tout en augmentant la proportion de jeunes HSH dans l’étude PREVENIR. Ainsi, les jeunes générations, indemnes du VIH au moment de leur entrée dans la vie sexuelle seront protégées et les coûts associés à une prise en charge à vie de l’infection diminués.