Journée mondiale de lutte contre la tuberculose 2022 : les actions de l'agence pour soutenir la recherche
Dernière mise à jour le 13 mars 2023
A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le 24 mars, l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes rappelle son engagement pour la poursuite de la recherche sur cette pathologie à travers la création de groupes de travail ciblés et le soutien apporté à différents projets de recherche.
La tuberculose est l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières. D’après l’OMS, chaque jour, près de 28 000 personnes contractent la tuberculose et plus de 4 100 personnes en décèdent. La crise sanitaire liée à la Covid-19 a impacté l’épidémie de tuberculose, en entrainant des retards dans le dépistage au niveau mondial, comme le souligne un récent article paru dans The New Englang Journal of Medicine, rédigé – entre autres – par Soumya Swaminathan de l’OMS et membre du conseil scientifique de l’agence. Aussi, la situation pourrait se dégrader en Europe, en raison de la guerre en Ukraine, le pays enregistrant 32 000 nouveaux cas de tuberculose active chaque année avec un des taux les plus élevés de tuberculose multirésistante au monde (4e taux d’incidence de la tuberculose le plus élevé parmi les 53 pays de la région européenne de l’OMS). Avec le déplacement des populations et l’effondrement des systèmes de santé, le risque d’augmentation de l’incidence et la majoration des résistances est réel, compte tenu de l’interruption des possibilités de diagnostic, de traitement et des conditions de vie qui se dégradent (promiscuité, appauvrissement, mauvaise alimentation, stress).
Beaucoup d’efforts restent à fournir pour mieux comprendre cette pathologie et la prendre en charge efficacement. Dans toutes les disciplines, allant de la recherche fondamentale aux sciences humaines et sociales, des progrès sont nécessaires pour comprendre la persistance de Mycobacterium tuberculosis dans l’organisme, afin de mettre au point de nouvelles approches thérapeutiques et une vaccination plus efficace ou encore pour améliorer la surveillance par la prise en compte des potentiels réservoirs animaux selon une approche One Health, par exemple.
Lors des Journées scientifiques de l’agence, qui ont eu lieu les 15 et 16 mars 2022, Claudia Denkinger (Heidelberg University Hospital) a mis l’accent sur le besoin d’outils de diagnostic sensibles, spécifiques, faciles à utiliser et peu coûteux. C’est en effet la première étape pour identifier les personnes infectées et leur permettre de commencer un traitement. Elle a présenté les pistes en cours de développement pour diversifier les prélèvements analysables (sang, selles, urine…) afin de cibler les populations touchées plus efficacement, notamment les enfants. Alain Baulard (Inserm, Institut Pasteur, CIIL) a, quant à lui, abordé le phénomène de résistance aux antituberculeux, l’un des enjeux majeurs actuels de la recherche. Il a notamment présenté des travaux innovants permettant de contourner des mécanismes de résistance développés par Mycobacterium tuberculosis contre certains traitements.
L’ANRS | Maladies infectieuses émergentes se structure pour financer et animer tous les pans de la recherche sur la tuberculose. Elle a commencé à soutenir des travaux sur la tuberculose à partir de 2008 via l’étude de la co-infection avec le VIH, avant de l’intégrer pleinement à son périmètre en 2019. La nouvelle action coordonnée (AC) d’animation de la recherche autour de la tuberculose est en cours de création : elle se veut interdisciplinaire et réunira les chercheurs autour de trois groupes de travail thématiques et interconnectés, couvrant la physiopathologie de la tuberculose (biologie du pathogène, réponse immunitaire de l’hôte, interactions hôte-pathogène), la prévention, le diagnostic, le traitement et enfin la santé publique :
L’agence soutient plusieurs projets de recherche sur la tuberculose. En voici deux exemples :
Parmi les projets à venir, certains se focalisent sur la co-infection entre Mycobacterium et le VIH, notamment :
Une autre population ciblée est celle des usagers de drogues injectables (UDI) avec le projet ANRS DRIVE-TB. L’objectif de cette étude est d’éliminer la tuberculose parmi les UDI à Hai Phong grâce à la combinaison de différentes interventions communautaires. Le projet DRIVE-TB s’inscrit dans le programme DRIVE et sera mené en collaboration avec le programme national de lutte contre la tuberculose du Vietnam, l’université de médecine de Hai Phong et une ONG communautaire locale (SCDI). Il sera promu par l’agence et financé par l’agence et Expertise France.
Département communication et information scientifique : information@anrs.fr