Dernière mise à jour le 12 mars 2025
Lancé en 2021 en réponse à la pandémie de COVID-19, et coordonné par l’Inserm/ANRS Maladies infectieuses émergentes et Santé publique France (SpF), le consortium EMERGEN (Consortium pour la surveillance et la recherche sur les infections de pathogènes EMERgents via la GENomique microbienne) a permis de renforcer les capacités de surveillance génomique et de recherche sur les variants du SARS-CoV-2 sur l’ensemble du territoire français.
Aujourd’hui, l’infrastructure se consolide et s’étend à d’autres pathogènes émergents, dans le cadre d’EMERGEN 2.0, et accentue son approche « une seule santé » avec l’arrivée de l’Anses dans l’équipe de coordination.
La pandémie de Covid-19, et l’apparition successive de nombreux variants du SARS-CoV-2 – Alpha, Bêta, Gamma, Delta et enfin Omicron – a souligné la nécessité de soutenir les activités de surveillance épidémiologique et virologique en renforçant la surveillance moléculaire, notamment par séquençage. En effet, les variants pouvant présenter des caractéristiques susceptibles de modifier la dynamique de l’épidémie, comme une transmissibilité ou une pathogénicité différente de celle de la souche sauvage du virus, il est essentiel de surveiller leur circulation pour renforcer la maîtrise du risque infectieux en population et pour éclairer les décisions publiques. La caractérisation de ces variants est tout aussi importante pour évaluer l’efficacité des vaccins et des traitements utilisés.
Si la France est déjà organisée pour assurer la surveillance des maladies infectieuses au niveau national, grâce notamment à SpF et au réseau des Centres nationaux de référence pour la lutte contre les maladies transmissibles (CNR), l’ampleur de la crise Covid-19 a montré la nécessité de renforcer les capacités du pays en termes de séquençage, et de soutenir les activités de recherche pour mieux répondre aux épidémies.
C’est pour remédier à cette situation que le projet EMERGEN a été lancé au début de l’année 2021, grâce à des fonds spéciaux des ministères chargés de la Santé et de la Recherche. Focalisé sur la réponse à l’épidémie de Covid-19 dans un premier temps, les travaux de ce Consortium ont permis de :
Le soutien de la stratégie d’accélération au travers de France 2030, avec un financement de l’Agence nationale de la recherche (ANR) de 12 millions d’euros sur 5 ans, va permettre de renforcer l’infrastructure bio-informatique et les activités de recherche, afin d’améliorer les capacités nationales et de mieux préparer la France à faire face aux futures émergences de maladies infectieuses.
Dès ses débuts, EMERGEN a adopté une approche « One Health » qui considère la santé humaine, animale et environnementale comme interdépendantes. Cette approche se renforce avec EMERGEN 2.0 à travers :
Ces évolutions permettront de mieux anticiper l’émergence de pathogènes zoonotiques, et d’adapter rapidement la surveillance sanitaire et les réponses aux crises de maladies infectieuses émergentes.
Afin de faciliter la gestion et l’exploitation des données d’EMERGEN, et dans le respect du cadre règlementaire, la plateforme bio-informatique développée par l’IFB a été transférée au sein de l’UMS 56 créée au 1er janvier 2024. Cette unité aura notamment pour mission, dans le cadre de EMERGEN 2.0, d’assurer le maintien et les évolutions de la plateforme, de contribuer à organiser le flux de données, et à développer des modalités et outils d’analyse pour l’utilisation de ces données par la communauté scientifique.
Pour mieux préparer la France aux futures émergences de maladies infectieuses et potentielles crises sanitaires, et ce quel que soit le pathogène concerné, EMERGEN 2.0 prévoit d’étendre les capacités de séquençage, tant sur le plan de l’expertise que sur le volume de séquences à produire. Cela passera par l’identification et le renforcement d’un réseau de laboratoires experts, avec un transfert de compétence à travers la diffusion des connaissances et outils en matière de séquençage et d’analyse de données, des CNR/LNR en direction des autres plateformes de séquençage.
Le projet prévoit de poursuivre les actions de recherche engagées lors de la crise Covid-19, notamment en lien avec les missions de l’ANRS MIE d’animation, de coordination et de financement de la recherche, et d’étendre les travaux à d’autres agents pathogènes émergents ou ré-émergents. Le soutien à des projets structurants, permettant d’apporter des réponses aux questions scientifiques posées par ces émergences afin d’accompagner la gestion de crise, l’organisation d’appels à projets, et l’appui à l’utilisation des données de surveillance à des fins de recherche, seront des actions clés d’EMERGEN 2.0.
EMERGEN 2.0 aura pour mission de renforcer l’articulation entre les acteurs de la santé (humaine, animale, environnementale) autour des questions de génomique, virale dans un premier temps. Sous l’égide des 3 institutions coordinatrices, le projet permettra de renforcer les liens entre le monde de la surveillance et le monde de la recherche, académique et industrielle, mais également de jouer un rôle crucial dans l’information aux pouvoirs publics et à la société civile.
EMERGEN 2.0 développe des liens avec un réseau diversifié de partenaires, tant au niveau national qu’international, tels que des plateformes de recherche clinique, d’autres plateformes de séquençage et des agences et institutions internationales. La collaboration avec ces partenaires est essentielle dans l’extension de la surveillance génomique des pathogènes émergents et réémergents et mieux se préparer aux futures épidémies et pandémies.
La CROI, la conférence internationale sur les rétrovirus et les infections opportunistes, se tient cette année à San Fransisco du 9 au 12 mars. Une vingtaine de travaux soutenus par l’ANRS MIE ont été retenus.
28 février 2025