L'enquête VESPA 3

Nouvelle enquête nationale transversale sur les conditions de vie des personnes atteintes par le VIH sida en France - ANRS 0187s

Dernière mise à jour le 28 novembre 2025

En bref

Investigateur / Porteur principal
Bruno Spire

Structure / Equipes associées
Inserm UMR 1252 SESSTIM

Statut
Démarrage des inclusions en novembre 2023

Pathologie
VIH/sida

Promotion
ANRS | Maladies infectieuses émergentes

Financé dans le cadre de
L’AAP 2022-1

Le projet

VESPA 3 a pour objectif de mesurer les conditions de vie des personnes vivant avec le VIH et prises en charge en France métropolitaine en 2023, et de les comparer aux précédentes enquêtes VESPA 1 (2003) et VESPA 2 (2011). Il s’agit d’une enquête transversale, prospective, multicentrique, permettant de réaliser un échantillon aléatoire représentatif, au niveau national, de la population ayant connaissance de son statut VIH et suivie en milieu hospitalier entre 2023 et 2024. Des données sociodémographiques, comportementales et de santé sont collectées et traitées à travers un questionnaire standardisé administré en face à face (CAPI). Un questionnaire médical permet de décrire des informations sur les caractéristiques principales de la maladie VIH ainsi que sur d’éventuelles comorbidités. VESPA 3 se distingue des enquêtes précédentes d’un point de vue méthodologique, en intégrant une approche qualitative pour approfondir certaines questions de recherche comme les trajectoires de vie ou les inégalités sociales de santé.

L’enquête sera réalisée auprès de 3000 patients vivant avec le VIH, vus lors de leur consultation à l’hôpital, le jour de l’enquête.

VESPA 3 est réalisée en collaboration avec le collectif inter-associatif TRT-5 CHV qui apporte un point de vue communautaire au projet. Le collectif a en effet participé à l’élaboration de la méthodologie et des outils d’enquête, et il assure la communication du projet auprès des populations concernées et des pouvoirs publics.

Le site web de l’enquête

ANRS 0775s VESPA 3-DROM : enquête sur les personnes vivant avec le VIH dans les départements et régions d’outre-mer

Historique

Les premières enquêtes VESPA initiées par l’ANRS sont arrivées au moment où le caractère chronique de la maladie commençait à apparaître et où les contraintes du suivi ainsi que celles des traitements pesaient lourdement sur la vie quotidienne des personnes vivant avec le VIH (PVVIH).

VESPA 1, première enquête nationale qui visait à décrire la vie des PVVIH, a été suivi sept ans plus tard par VESPA 2 en 2010, alors que des changements importants avaient lieu dans les traitements antirétroviraux (ARV).  L’objectif de la deuxième enquête était de comparer, avec les valeurs de 2003, les indicateurs médicaux, sociaux et comportementaux des PVVIH.

VESPA 1 et VESPA 2 ont tout particulièrement fourni des données sur l’existence d’inégalités sociales vis-à-vis du VIH et de ses conséquences. VESPA 2 a ainsi porté une attention particulière à la caractérisation de la santé mentale, comme la dépression, l’anxiété et les difficultés liées à la révélation du statut VIH. L’existence d’inégalités sociales liées au VIH était jusque-là peu connue du fait de l’absence de données sociales dans les dossiers médicaux.

Or, depuis 2011, le contexte de la prévention et de la prise en charge du VIH a énormément changé.

  • Évolution de la prise en charge

L’arrivée des anti-intégrases en 1ère ligne a permis une meilleure tolérance et efficacité sur la charge virale, tout en assurant une meilleure qualité de vie.1,2 Actuellement, de nouvelles formes galéniques vont permettre de diffuser le traitement pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois, sans prise de comprimés (injections intramusculaires, implants …).

  • Évolution de la prévention

En 2011, le préservatif restait le socle de la prévention. Depuis 2011, le “traitement comme prévention“ (TasP) est devenu un nouvel outil permettant aux PVVIH dont l’infection est contrôlée de retrouver une sexualité sans préservatif.3 Depuis 2016, les ARV utilisés en prophylaxie pré-exposition (PrEP) sont également efficaces dans la prévention.4

  • La particularité des DROM

Dans les DROM, le niveau de pauvreté y est plus élevé que dans n’importe quel autre département français.

Les populations de Mayotte,5 de la Guyane6 et de la Réunion7 sont plus jeunes que celles de l’hexagone, alors que les populations de Martinique8 et de Guadeloupe9 sont plus âgées, ajoutant encore de la précarité (petites retraites, impossibilité de recourir aux « jobs » …).

ANRS 0775s VESPA 3-DROM

L’enquête ANRS 0775s VESPA 3-DROM se propose de répondre à ce nouveau contexte de prévention et de prise en charge dans les départements et régions d’outre-mer (DROM).

La situation, les conditions de vie des PVVIH ainsi que leur profil, différents de ce que l’on trouve en France hexagonale, méritent en effet d’être étudiées spécifiquement, pour en tirer un bénéfice direct pour les politiques de santé publique à l’échelle des territoires.

  • Les objectifs de l’enquête

Les hypothèses suivantes seront vérifiées :

  • Les déterminants démographiques et sociaux (âge, genre, niveau d’études, catégorie socio-professionnelle, revenu, pays de naissance, composition du foyer, type de logement, département de résidence en outre-mer), influencent le niveau de littératie et l’accès à l’innovation, le rapport aux soins, le vécu de la maladie, la santé mentale, la qualité de vie et la sexualité.
  • Le système de santé (lieux de prise en charge, distance à l’accès aux soins, conditions de transport, caractéristiques du médecin) exerce une influence sur la littératie et l’accès à l’innovation, le rapport aux soins, la prise en charge et l’impact des comorbidités. Les croyances et comportements de santé peuvent également modifier la façon dont la démarche de soin peut être acceptée.
  • Le poids et la place respective des comorbidités ont un impact négatif élevé sur la santé mentale, la relation au système de soin, aux conditions et qualité de vie.
  • Les évolutions thérapeutiques et communicationnelles (expansion de l’accès à internet, utilisation des réseaux sociaux) ont produit une diminution de la discrimination et de la stigmatisation liées au VIH ainsi que la reconnaissance d’autres faisceaux de discrimination (genre, classe, origine, âge…) qui intersectent avec cette première.

 

  • Les bénéfices attendus

L’ANRS 0775s VESPA 3-DROM permettra de mieux connaitre les PVVIH dans les territoires et leurs besoins en matière de santé. Les spécificités liées au caractère ultramarin pourront être mises en évidence.

Les informations recueillies seront utiles pour préciser les recommandations à l’échelle des territoires et éclairer les décideurs de santé publique sur la prise en charge des PVVIH suivies dans les territoires compte tenu de leurs besoins spécifiques.

Le projet ANRS 0775s VESPA 3-DROM favorisera la création et le partage de connaissance entre les chercheurs, les associations communautaires et leur réseau, les participants, les équipes soignantes, les pouvoirs publics et le grand public.

  • Le calendrier du projet

Le projet est prévu sur 36 mois.

  • L’année 1 (2025) est consacrée à la préparation de l’enquête, au recrutement et à la formation des enquêteurs.
  • L’année 2 (2026) sera en grande partie consacrée à la collecte de données : la collecte quantitative sera réalisée sur 6 à 12 mois selon les territoires en fonction de la taille de la population à inclure ; la collecte qualitative commencera au cours de la collecte quantitative, afin de faciliter la sélection des patients dans chaque groupe ciblé. Le deuxième semestre de l’année 2 (2026) permettra de finaliser le recueil si nécessaire, clôturer les services et de construire et nettoyer la base de données.
  • L’année 3 (2027) correspondra à la construction des variables, l’analyse des données et la valorisation et restitution des résultats.