Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) semblent présenter des plaintes liées aux troubles du sommeil plus fréquemment que la population générale, avec une prévalence de 50 à 70 %. Les dernières données françaises épidémiologiques multicentriques sont anciennes. La prévalence des principaux troubles du sommeil est en revanche peu documentée, la littérature s’intéressant essentiellement aux insomnies et aux troubles neuropsychiques pouvant emmener à des symptômes à type de troubles du sommeil, en s’intéressant à l’impact des molécules antirétrovirales notamment. Or il existe d’autres troubles du sommeil comme le syndrome d’apnée du sommeil (SAOS) ou le syndrome des jambes sans repos. Le SAOS a été étudiée sur des petites séries de patients. Les données de prévalence souffrent de biais multiples et suggèrent une sous déclaration de ce trouble par rapport à la population générale. Quoi qu’il en soit, très peu de travaux ont été développés pour étudier différents troubles du sommeil.
Les troubles du sommeil, et surtout le SAOS et les insomnies, peuvent être favorisées par des causes non spécifique au VIH ou spécifique au VIH (la sévérité de l’immunodepression par exemple) et à son traitement de manière direct (métabolisme cérébral) et indirect (prise de poids, modification du métabolisme lipidique).
L’impact des nouveaux traitements sur la qualité du sommeil est encore peu étudié. Les inhibiteurs d’intégrase et les nouveaux inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse pouvant avoir des effets directs ou indirects sur les différents troubles du sommeil.
Ce projet d’initiation a comme objectif de mieux comprendre les troubles du sommeil présentés par les PVVIH et d’explorer les éventuelles causes spécifique, liée au VIH et à son traitement.
La première phase du projet et pour laquelle nous demandons le financement porte sur la récolte des données cliniques d’un échantillon de PVVIH. Les objectifs de cette première phase sont :
– Evaluer la prévalence des plaintes fonctionnelles relatives à des troubles du sommeil chez les PVVIH ;
– Evaluer la prévalence des principaux troubles du sommeil dont les insomnies, le SAOS, le syndrome des jambes sans repos ;
– Identifier des facteurs associés aux troubles du sommeil chez les PVVIH ;
– Evaluer l’impact sur la qualité de vie de ces troubles du sommeil.
Les données recueillis seront issues des dossiers informatisés, des données cliniques à l’inclusion et des auto-questionnaires standardisés développés pour évaluer différents troubles du sommeil et la qualité de vie. Le choix de ces questionnaires a été réalisé avec des spécialistes des différents troubles du sommeil qui participeront également à l’analyse des données.
À moyen terme, l’objectif est de définir des groupes de patients qui pourront être étudiés dans des projets plus fondamentaux, tels que des analyses approfondies des cycles du sommeil, la sévérité du syndrome d’apnée du sommeil ou la recherche de marqueurs inflammatoires associés aux troubles du sommeil.
L’étude est transversale, multicentrique utilisant un réseau de clinicien ayant déjà réalisé ce type d’étude nécessitant la réalisation d’auto-questionnaires et de recueil. Elle concernaera 1100 PVVIH. Le recueil des données sera réalisé sur une période de 6 mois et l’étude est prévue sur une durée de 12 mois.
Le financement demandé permettra la réalisation du questionnaire, les démarches réglementaires, le recueil de données, ainsi que la réalisation de réunion de groupes de travail pour l’élaboration de projets ancillaires.