La rétention dans le soin des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) est un enjeu majeur. Les études sur les perdus de vue sont surtout issues de données d’études menées en Afrique sub-Saharienne et en Amérique du Nord.
Alors que le contexte social et de prise en charge est très différent en Europe de l’Ouest avec dans la plupart des pays un accès gratuit et universel aux soins et aux traitements, les études sur le sujet y sont moins nombreuses, et la recherche des transferts silencieux dans d’autres centres de soins potentiellement en cause dans les pertes de suivi dans les cohortes et d’une surestimation des pertes de vue du soin, est rarement mise en oeuvre. Comprendre les facteurs associés à la perte de vue du soin est primordial pour identifier les populations les plus à risque.
L’objectif général de cette recherche est d’évaluer la perte de suivi du soin des personnes infectées par le VIH en France, et d’analyser les facteurs associés à cette perte de suivi dont notamment les facteurs socioéconomiques, l’existence d’un syndrome dépressif, le mode de vie, en utilisant les données issues du croisement des cohortes ANRS VIH PRIMO, COPANA et CODEX avec les données de suivi dans la base des données hospitalières ANRSCO4 FHDH.
L’intérêt est la richesse des données recueillies dans les cohortes PRIMO, COPANA, CODEX (caractéristiques socioéconomiques, mode de vie, stigmatisation, dépression), couplée à la possibilité d’accès à des données complémentaires de suivi de la base ANRS-CO4 FHDH sur un nombre plus large de centres, permettant de récupérer le suivi des patients perdus de vue des cohortes PRIMO, COPANA, CODEX en raison de transferts silencieux vers des centres ne participant à ses cohortes, ou après la fin de suivi de la cohorte elle-même (i.e en 2016 pour COPANA).
Objectifs de la Recherche:
Les trois objectifs principaux de PDVCOH sont l’étude :
1. Des facteurs associés à la perte de suivi dans le soin, à court, moyen et long terme des personnes incluses dans chacune des 3 cohortes PRIMO, COPANA ou CODEX et notamment des facteurs socioéconomiques et les conditions de vie peu étudiés à ce jour dans la littérature;
2. De l’évolution du contrôle virologique sur tout le temps de suivi, par l’analyse de la proportion de personnes-mois passés avec une perte du contrôle virologique (i.e. une charge virale détectable) à court, moyen et long terme, après l’initiation du traitement, et les facteurs associés, en tenant compte des facteurs socio-économiques, d’un suivi irrégulier ou non dans les soins ;
3. Du statut clinico-immuno-virologique, des sujets, au dernier suivi, à long terme après l’initiation du traitement, et les facteurs associés, en tenant compte des facteurs socioéconomiques, d’un suivi irrégulier ou non dans les soins.
Les objectifs secondaires de PDVCOH sont de :
– Déterminer le nombre et le pourcentage de perdus de vue du soin (défini par l’absence de suivi dans aucune des cohortes, depuis au moins 18 mois à la date de point), à court (survenue dans les 2 première années), moyen (survenue entre 2 et 10 ans) et long terme (survenue entre 10 et 15 ans), par l’analyse de la base ainsi combinée de l’ensemble des données des cohortes. Une analyse sera également faite avec une définition reposant sur un gap d’au moins 12 mois, et également d’au moins 24 mois
– Comparer la perte de suivi du soin entre les sujets diagnostiqués dès la primo-infection, les sujets diagnostiqués à un stade plus tardif de l’infection, et les sujets avec un phénotype extrême (HIV controllers, post traitement controllers)
– Comparer l’évolution du maintien du contrôle virologique dans le temps, selon que le traitement a été initié en primo-infection ou au stade plus tardif de l’infection (avec un délai plus ou moins rapide de l’initiation du traitement, à des niveaux de CD4 plus ou moins bas, en lien avec l’évolution des recommandations), en tenant compte notamment des facteurs socio-économiques, d’un suivi irrégulier ou non dans les soins ;
– Comparer les caractéristiques des sujets des cohortes PRIMO, CODEX et COPANA identifiés dans la cohorte ANRS CO4 FHDH à celles de ceux non identifiés dans la FHDH.