NOSOCOVID: Prévention de la transmission du COV-19 dans les établissements de santé égyptiens
L’Egypte est le pays du continent africain qui a rapporté le premier cas confirmé de COVID-19 le 14 février 2020. La transmission locale a été confirmée depuis et, au 10 avril 2020, l’Égypte se classait parmi les pays africains les plus touchés avec 1 699 cas confirmés. La réponse des autorités sanitaires égyptiennes a été l’une des premières mises en place sur le continent. Actuellement, la prise en charge des malades repose sur plusieurs hôpitaux de quarantaine qui se consacrent uniquement aux patients atteints de COVID-19. Cette stratégie pourrait être complétée par une mobilisation plus large des hôpitaux généraux en cas de surcharge de patients COVID-19.
Dans ce contexte, les établissements de santé sont confrontés à des défis majeurs. Tout d’abord, la propagation communautaire du SARS-Cov-2 entraîne une forte pression sur les lits d’hôpitaux disponibles et une saturation des hôpitaux dédiés aux patients COVID-19, notamment dans les unités de soins intensifs. Deuxièmement, l’épidémie, sa gestion et le fait que les soignants sont particulièrement exposés au virus provoquent une désorganisation à grande échelle de l’ensemble du système de santé. Troisièmement, il a été démontré que les établissements de santé sont des hauts lieux transmission du SARS-Cov-2, notamment en raison de la forte densité de contacts.
La modélisation mathématique est un outil de plus en plus reconnu pour l’étude la propagation des maladies infectieuses. Elle a fourni un cadre théorique pour comprendre la dynamique complexe de la transmission dans les établissements de santé, ainsi qu’une approche quantitative pour estimer l’impact de diverses stratégies de contrôle des infections et leurs effets combinés. Cette approche a déjà été largement développée pour comprendre, anticiper et évaluer les possibilités de contrôler l’épidémie actuelle de COVID-19 en population générale. Néanmoins, aucun modèle n’a encore été proposé spécifiquement pour évaluer les mesures de contrôle dans les établissements de santé. En outre, les modèles de transmission nosocomiale de divers agents pathogènes dans les établissements de santé ont suscité un intérêt important dans les pays à revenu élevé. Toutefois, les efforts de recherche visant à modéliser la propagation des agents pathogènes dans les établissements de santé restent rares dans les pays à niveaux de revenus faibles ou intermédiaires.
L’objectif de ce projet est d’étudier le risque associé à la transmission nosocomiale du SRAS-Cov-2 et d’aider à son contrôle dans les établissements de soins égyptiens. Plus précisément, le projet s’appuiera sur l’adaptation d’un modèle mathématique existant pour simuler différentes stratégies d’organisation et de contrôle en contexte hospitalier. Le modèle sera calibré afin de reproduire la circulation du SRAS-Cov-2 dans un hôpital de quarantaine égyptien (15th of May Hospital, Le Caire). Ensuite, nous évaluerons différentes stratégies de contrôle, notamment celles envisagées par les autorités sanitaires locales, en termes de risque d’acquisition du COVID-19 par les soignants. Dans un deuxième temps, le modèle reproduira la circulation du SRAS-Cov-2 dans un hôpital général avec une section dédiée à la gestion du COVID-19, et les stratégies seront évaluées en termes de risque d’acquisition du COVID-19 par les patients et les soignants.
Les résultats de ce projet permettront d’informer les stratégies de contrôle de la diffusion nosocomiale du SRAS-Cov-2 en Egypte. Plus largement, ses résultats pourront également être instructifs sur le continent africain et au-delà.
Demandeur
JEAN Kévin / EL KASSAS Mohamed
Type de financement
Projet de recherche
TEMIME Laura | Laboratoire MESuRS TEMIME Laura
Laboratoire MESuRS
Conservatoire national des Arts et Métiers
292 rue Saint Martin
75003
Paris
France
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EL KASSAS Mohamed | Faculty of Medicine EL KASSAS Mohamed
Faculty of Medicine
Helwan University
Dept of Endemic Medicine, Faculty of Medicine
V888
Cairo
Egypte