Mpox (anciennement appelé "variole du singe" ou "monkeypox") est une maladie circulant depuis des décennies en Afrique de l’Ouest et du centre.
Dernière mise à jour le 15 novembre 2024
Mpox (anciennement appelé « variole du singe » ou « orthopoxvirose simienne ») est une maladie circulant depuis des décennies en Afrique de l’Ouest et du centre. En 2022, pour la première fois, une transmission inter-humaine soutenue a été observée dans plusieurs pays du monde, y compris en Europe et en France.
La maladie mpox est provoquée par l’orthopoxvirus MPXV, virus apparenté à la variole. Identifié en 1958 au sein d’un élevage de singes de laboratoire au Danemark, le virus mpox a été détecté chez l’homme pour la première fois en 1970 en République démocratique du Congo (RDC).
Le virus a été la cause de flambées épidémiques de plus en plus fréquentes en Afrique de l’Ouest et du centre. La particularité de celle débutée en 2022 est liée à son mode de transmission par contacts sexuels, peu observé jusqu’alors dans les précédentes épidémies. Depuis le début de l’année 2023, la fréquence croissante des épidémies dans les régions africaines, en particulier en République démocratique du Congo (RDC). Cette hausse des cas s’accompagne d’une expansion préoccupante de la zone de propagation du virus mpox en Afrique centrale, d’abord dans de nouvelles provinces de la RDC, puis au sein de pays frontaliers qui n’avaient jamais documenté de circulation active du mpox auparavant :au Burundi, au Kenya et en Ouganda. Les données de surveillance ont révélé que ces nouvelles infections en dehors du territoire congolais étaient attribuables à un nouveau variant du clade I MPXV (sous-lignée Ib).
Ceci est devenue une préoccupation majeure conduisant l’Organisation mondiale de la santé à déclarer, le 14 août 2024, pour la deuxième fois l’épidémie de mpox comme une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).
Deux souches du virus MPXV ont été décrites jusqu’à présent : le clade I décrit depuis les années 1970 en Afrique centrale, et le clade II présent en Afrique de l’Ouest.
La transmission interhumaine se produit par contact direct avec une personne infectée, à travers principalement par contact cutané étroit avec les lésions cutanées de la maladie ou les muqueuses internes comme la bouche, ainsi que de manière indirecte par des objets que le malade a contaminés, comme des vêtements ou du linge de lit.
Cette maladie se manifeste par une phase d’éruption cutanée caractéristique : des vésicules, pustules, parfois de grande taille, pouvant atteindre tout le corps notamment paumes et plantes de pieds, visage, cuir chevelu, région ano-génitale, bouche. Les lésions sont très douloureuses. En ce qui concerne le clade IIb notamment ; mais aussi à priori le clade Ib, les lésions sont localisées principalement dans les zones ano-génitales. Les autres symptômes fréquemment retrouvés sont la fièvre, des douleurs musculaires et une augmentation de volume important des ganglions.
La période d’incubation est de 7 à 17 jours. La majorité des patients guérissent spontanément au bout de 2 à 4 semaines.
Le traitement de la maladie mpox a pour but de soigner l’éruption cutanée, d’atténuer les douleurs et de prévenir les complications. Plusieurs antiviraux ont une activité in vitro ou in vivo sur les orthopoxvirus mais ne disposent pas encore de données consolidées d’efficacité chez l’homme Trois pourraient être utilisés pour le traitement des formes sévères de la maladie à MPXV: le técovirimat, le cidofovir et le brincidofovir. Depuis le 28/01/2022, le Tecovirimat dispose en France d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne octroyée sous circonstances exceptionnelles et est au cœur de plusieurs essais cliniques en France et à l’international visant à évaluer sont efficacité sur le clade IIb mais aussi en cas d’infection à MPXV de clade I.
La Haute Autorité de santé (HAS) a actualisé ses recommandations vaccinales le 2 septembre 2024. Les deux stratégies utilisées en 2022 sont à nouveau recommandées :
Ainsi, la HAS recommande que soient éligibles à une vaccination avec le vaccin MVA-BN (Imvanex ou Jynneos ; vaccins anti varioloique de troisième génération) les personnes à haut risque d’exposition au virus, soit :
Les vaccins développés contre la variole peuvent être utilisés pour protéger du MPVX. Les données d’efficacité en vie réelle issues des études conduites depuis le début de l’épidémie mondiale de mpox en 2022 (clade IIb), chez des personnes éligibles à la vaccination ont montrer une efficacité préventive de la vaccination autour de 80% après deux doses.
Par ailleurs, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a été saisi par la DGS pour émettre des recommandations de prévention et de vaccination pour le mpox pour les personnes se rendant dans une zone de circulation active du mpox de Clade I. Le HCSP considère que les voyageurs les plus à risque de mpox dans le contexte actuel sont :
Pour ces personnes, le HCSP recommande la vaccination avec un vaccin de 3ème génération
Toutefois, les questions persistent sur leur efficacité en vie réelle sur le clade I, les corrélats de protections, la durée de l’immunité, l’efficacité et l’innocuité chez les enfants et les femmes enceintes. Des projets de recherche sont donc nécessaires pour mieux comprendre et prendre en charge la maladie.
Avis de la HAS Avis du HCSPL’ANRS MIE a ouvert une cellule de crise de niveau 1 sur l’épidémie de mpox en RDC en novembre 2023. Une veille scientifique y est disponible, mise à jour de manière régulière.
Depuis le 14 aout, les actions suivantes ont étés menées :
Statut : en cours – niveau 1
Renforcement de la capacité de l’Europe à apporter une réponse rapide à l’épidémie internationale de variole simienne (mpox)
Documenter l’étendue des infections par le virus mpox en Afrique
Les priorités de recherche définies par l’agence sont :
La journée de lancement de la nouvelle action coordonnée (AC) « cibles virales diagnostiques, thérapeutiques et vaccinales » de l’ANRS MIE se tiendra à l’Institut Pasteur à Paris le 12 décembre 2024.
31 octobre 2024