Les 1er et 2 avril 2025 au centre de conférences (CIS) de l'Institut Pasteur à Paris
Du 01 au 02 avril 2025
Les journées scientifiques 2025 de l’ANRS Maladies infectieuses émergentes (ANRS MIE) se sont déroulées du 1er au 2 avril 2025 au centre de conférences (CIS) de l’Institut Pasteur à Paris. L’édition 2025 des journées scientifiques a mis l’accent sur la dimension internationale de la recherche, une thématique majeure pour l’ANRS MIE.
L’édition 2025 a été entièrement consacrée à la dimension internationale de la recherche, une thématique majeure pour l’agence depuis sa création.
Les différentes sessions ont été élaborées par le comité scientifique dont nous souhaitons saluer l’investissement à nos côtés. Dans un contexte marqué par une multiplication des risques épidémiques et l’impact croissant des crises environnementales et sociétales sur la santé publique, la recherche doit s’adapter, coopérer et innover.
Cette édition a abordé les pathologies du périmètre de l’agence pour partager avancées et perspectives autour de quatre axes :
Retrouvez l’ensemble des rediffusions des présentations des journées scientifiques 2025 sur la playlist dédiée :
Découvrez ci-dessous le résumé de chacune des présentations des journées scientifiques 2025
Saphonn Vonthanak (université des Sciences de la Santé, Cambodge) |
Over the last 40 years, globally, international research collaboration has increased significantly. Cambodia is also gaining benefits from this global trend. The presentation will discuss six major challenges experienced in Cambodia context including:
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Saphonn Vonthanak (université des Sciences de la Santé, Cambodge) |
Over the last 40 years, globally, international research collaboration has increased significantly. Cambodia is also gaining benefits from this global trend. The presentation will discuss six major challenges experienced in Cambodia context including:
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Linda Wittkop (Inserm, université de Bordeaux, Isped , France) et Anani Badje (PAC-CI , Côte d’Ivoire) |
STRIVE is a global clinical research consortium on respiratory infections and viral emergencies that aims to: i) conduct ethical, innovative, and high-quality clinical research, ii) respond rapidly to emerging infectious threats, and iii) collaborate with various partners, including communities. It is led by an Executive Commitee and a Scientific Commitee, based on consensus, transparency, and mentoring principles. STRIVE brings together more than 300 clinical sites in 44 countries on six continents, under the coordination of nine international coordinating centers (ICC), including the ICC ANRS MIE, which joined the network in March 2023. Coordinated by Prof. Yazdan Yazdanpanah and Prof. Linda Wittkop, the ICC ANRS MIE participates in the consortium with the support of two CTUs, EUCLID-MART, in charge of the sites in France, and MEREVA, in charge of the partner sites in the PRISME network. In France and Europe, the scientific activities are coordinated with OpenReMIE and PROACT EU-Response networks. The current scientific portfolio includes four trials and an extensive observational study program, chaired by Prof. Linda Wittkop, which is currently being developed to recruit adults hospitalized for an acute infectious disease. Several ancillary protocols will be implemented as part of this study. The first study is IC SARI, which aims to i) describe the distribution of pathogens responsible for severe acute respiratory infections in hospitalized immunocompromised adults, ii) describe the distribution of immunocompromising conditions in these patients, and iii) describe the clinical outcomes of these patients. It is planned to involve 50 sites in 22 countries. |
Costanza Puppo (CIP – université Claude Bernard Lyon 1, PÔPS – université Lumière Lyon 2, France) |
En reconnaissant l’interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale, et en valorisant l’inclusion des communautés locales, l’application de l’approche One Health (OH) se révèle particulièrement pertinente dans les forêts tropicales, qui constituent le cœur du « risque Maladies infectieuses émergentes » (MIE) et où l’accès aux services de santé demeure difficile. Cette communication a pour objectif d’identifier les défis de la recherche OH dans ces contextes et de proposer des pistes théoriques et méthodologiques issues des sciences sociales, notamment de la psychologie sociale, pour y répondre. Tout d’abord, mener une recherche OH signifie sortir de l’anthropocentrisme en matière de santé : l’étude ECOSENSI (2024), réalisée dans deux centres de réhabilitation des primates au Gabon, permettra d’illustrer les ambiguïtés liées à l’assignation d’une forme d’animalité ou d’humanité aux primates, et les conséquences de cette assignation en termes perception du risque MIE. Ensuite, mener une recherche OH implique de reconnaître le savoir des communautés locales : avec les droits humains en santé comme centre d’intérêt, le projet ECO-Amazon (région Médio-Jurua, Amazonie, Brésil) vise à étudier le rôle de la cohésion sociale et biocentrique dans la préparation aux MIE, au sein de communautés déjà fortement engagées dans la conservation de l’environnement. En conclusion, explorer la complexité et l’imbrication des représentations et perceptions dans une perspective locale et psychosociale contribue à identifier des réponses aux défis de la recherche OH à l’échelle globale. |
Frédéric Le Gal (hôpital Avicenne AP-HP, université Paris 13, Inserm, France) et Luis Flores Giron (centre de réhabilitation des primates de Lwiro, République démocratique du Congo) |
La tuberculose est aujourd’hui la principale maladie infectieuse mortelle dans le monde. Elle touche également de plus en plus les animaux d’élevage, domestiques et sauvages, devenant ainsi un enjeu majeur de santé publique, vétérinaire et pour la conservation de la faune. Le projet TTHALESS, porté par l’hôpital Avicenne (AP-HP), le Centre de Recherche en Sciences Naturelles (CRSN) de Lwiro, le Centre de Réhabilitation de Primates de Lwiro (CRPL) et le Parc National de Kahuzi Biega (PNKB) et financé par l’ANRS, a adopté l’approche Une Seule Santé (One Health) pour étudier les liens épidémiologiques entre la tuberculose humaine et animale à l’Est de la République démocratique du Congo. Les premiers résultats de cette étude, débutée en 2023, ont montré une prévalence élevée de la tuberculose humaine (14,5 %) mais également un cas de tuberculose extra-pulmonaire chez un chimpanzé du CRPL ainsi que quelques cas au sein des élevages bovins de la région. Prochainement, au sein du laboratoire NSB3 de l’hôpital Avicenne, l’étude génétique des souches retrouvées au cours de cette étude devraient nous éclairer sur les liens de transmission inter-espèces qui se jouent sur place. Ce projet pourrait transformer la façon de lutter contre la tuberculose dans les zones à ressources limitées ainsi que la vision globale de la maladie. Le partenariat entre l’hôpital Avicenne et le CRSN, concrétisé par la signature d’une convention en 2018, a également pour objectif de développer le diagnostic de nombreuses pathologies infectieuses, et en particulier la mise en place d’outils de surveillance de zoonoses dans cette partie du monde où les interactions humaines et animales sont permanentes. Tel un laboratoire à ciel ouvert, l’environnement du village de Lwiro, et son Centre de recherche, est le lieu propice pour l’étude de la transmission de zoonoses afin d’anticiper de nouveaux épisodes épidémiques et d’éviter l’émergence de nouvelle maladies infectieuses à visée pandémique. |
Hervé Raoul (ANRS Maladies infectieuses émergentes, France) |
La pandémie de Covid-19 mais également les épidémies d’Ebola, de Zika ou encore de mpox ont clairement mis en lumière l’effet délétère de la fragmentation de la recherche entre nations et la nécessité d’établir des mécanismes de coordination et d’alignement des priorités de recherche. Dans ce cadre, la Commission européenne a proposé de mettre en place un partenariat destiné à la préparation aux futures épidémies et pandémies liées aux pathogènes émergents et ré-émergents. Ce partenariat, qui est coordonné par l’ANRS MIE, entrera dans sa phase opérationnelle en janvier 2026. Il réunit 19 états membres de l’UE et 5 pays associés de l’UE. Ces états sont représentés par 74 institutions impliquées dans la recherche sur les maladies infectieuses émergentes. Le partenariat sera doté d’un budget de 200 millions d’euros pour une période de sept ans. Les principales activités qui seront financées s’appuient sur un agenda fixant des priorités de recherche partagées par l’ensemble des membres. Elles porteront sur le lancement d’appels à projets de recherche et la mise en place de réseaux d’infrastructures de recherche, couvrant divers aspects de la recherche (de la recherche académique jusqu’à la recherche clinique) capables de basculer en mode de crise à l’échelle européenne. |
Jean-Claude Manuguerra (Institut Pasteur, France) |
Les épidémies de maladies infectieuses augmentent en raison de changements perturbant le fragile équilibre de l’écosystème complexe qui relie l’humain, la faune et l’environnement. Les menaces sanitaires nécessitent une nouvelle forme de préparation ainsi qu’une réponse coordonnée, rapide, fiable et efficace. Le projet DURABLE (Delivering a Unified Research Alliance of Biomedical and public health Laboratories against Epidemics) est un réseau de l’agence européenne HERA dont la mission est de prévenir, détecter et répondre rapidement aux urgences sanitaires. Ce consortium de laboratoires biomédicaux, auquel est rattaché 20 instituts scientifiques dans 15 pays européens, est doté d’un budget de 30 millions d’euros sur quatre ans. Dans sa préparation aux futures épidémies, DURABLE crée et modèle un réseau de laboratoires fonctionnels, établit des procédures pour les agents pathogènes, renforce les capacités de diagnostic et collabore avec 83 réseaux européens et mondiaux. Le consortium vise à fournir en un temps record des informations scientifiques de haute qualité pour aider HERA dans sa prise de décision dans la préparation et la réponse aux menaces sanitaires en cas de crise. |
Bachirou Tinto (IRSS, centre MURAZ, Burkina Faso) |
Le risque arboviral est peu étudié en Afrique malgré l’existence de toutes les conditions environnementales et climatiques favorables aux émergences et ré-émergences. Il n’y a pas de système de surveillance dans la plupart des pays. Quand il en existe, il n’est que partiel et n’intègre pas systématiquement les trois dimensions (humaine, animale et environnementale) de la surveillance. Au Burkina Faso, il existe très peu de données sur la circulation des arboviroses et leur surveillance est confrontée à plusieurs difficultés. Le nombre d’arbovirus sous surveillance est très limité et on note aussi un nombre limité de laboratoires équipés pour le diagnostic biologique des Arbovirus ; il existe un seul laboratoire qui assure la surveillance des arbovirus pour tout le pays. Le système de surveillance qui existe concerne uniquement les humains alors que la plupart de ces pathogènes sont des zoonoses et émergent d’abord chez les animaux. Une surveillance intégrée qui prend en compte les données climatiques, les informations sur les vecteurs, les animaux potentiels réservoirs et les humains permettrait d’identifier précocement le risque et d’anticiper sur les épidémies. L’objectif général de ce projet est d’effectuer une surveillance sur deux ans des arbovirus au Burkina Faso selon une approche de santé globale en ciblant les chevaux, les petits ruminants, les oiseaux domestiques et sauvages, les chauves-souris, les moustiques et les humains. À propos du Site partenaire ANRS MIE au Burkina Faso |
Alexandra Calmy (hôpitaux universitaires de Genève, Suisse) et Placide Mbala (INRB, université de Kinshasa, République démocratique du Congo) |
1. L’essai Unity, un modèle d’adaptabilité en situation épidémique. L’essai clinique Unity est une étude randomisée et contrôlée évaluant l’efficacité et la sécurité du tecovirimat chez des patients présentant une infection confirmée par mpox. Cette étude se distingue par son déploiement dans un contexte d’urgence sanitaire mondiale, immédiatement après la déclaration de l’urgence de santé publique de portée internationale par l’OMS en juillet 2022. Sa mise en place a nécessité une réactivité exceptionnelle face à une maladie encore largement méconnue, tant dans son expression clinique que dans son évolution et ses complications potentielles. Reposant sur le Master Protocole de l’OMS, l’essai Unity a dû relever plusieurs défis, notamment en termes de gouvernance et d’adaptabilité, dans un paysage médical en constante évolution. Il a nécessité une réévaluation continue de ses méthodologies, intégrant les nouvelles données issues des recherches parallèles sur le tecovirimat. L’étude est en cours et les premiers résultats sont attendus au cours de l’année 2025. 2. PALM007 is a randomized, placebo-controlled, double-blind trial evaluating the safety and efficacy of tecovirimat for the treatment of adult and pediatric (hospitalized) patients affected by monkeypox virus in the Democratic Republic of the Congo (DRC). From 2022 to 2024, 597 participants were randomized 1:1 to receive tecovirimat (295) or placebo (302), stratified by site and symptom duration (less than or equal to 7 days and greater than 7 days), at two study sites, Kole (284 participants) in Sankuru province and Tunda (313 participants) in Maniema province. Key findings include: 64% of study participants were children, with a high skin lesion burden (average 487 lesions). No overall reduction in the duration of clade I mpox lesions was observed with tecovirimat, no safety concerns were observed, and no clear difference in virological outcomes was observed between the two groups. Subgroup analyses suggest a small treatment effect in Kole (and not in Tunda), but the mechanism remains unclear: is it due to viral clade differences, host differences, or aberrant factors? Further studies may be important to determine whether a subgroup might benefit from tecovirimat. |
Eddy Kinganda-Lusamaki (INRB, Unikin, République démocratique du Congo ; TransVIHMI, IRD) |
L’histoire de la génomique en République démocratique du Congo (RDC) débute avec les épidémies Ebola en 2018, dans la partie équatoriale et la partie Est du pays. Les acquis en capacité et expertise ont préparé le pays à la pandémie de Covid-19. Cependant, très vite, les activités mises en place dans un contexte d’urgence ont eu à faire face à plusieurs défis de pérennisation, dont l’approvisionnement en réactif et le besoin en formation de plus de personnels. C’est ainsi que l’initiative AFROSCREEN s’est jointe à d’autres efforts dans la région pour soutenir les activités de séquençage et de mise en place de la surveillance génomique. Le pays a été prompt à caractériser les différentes vagues épidémies, y compris les 5ème et 6ème dont la partie Sud-Est du pays était l’épicentre. Avec le contrôle de la pandémie et la chute globale du nombre de cas, une intégration des autres pathogènes prioritaires a permis de se focaliser sur le mpox, déclaré deux fois urgence de santé publique de portée internationale, en 2022, puis en 2024. Malgré son demi-siècle d’histoire, la maladie (surtout le clade I) est restée longtemps négligée depuis sa première détection dans l’espèce humaine en 1970 en RDC. Les résultats issus des travaux sur la caractérisation moléculaire confirment un double paradigme de la maladie en RDC : d’une part des multiples introductions zoonotiques marquées par un taux d’attaque secondaire faible, et de l’autre l’émergence de variants adaptés à l’humain, responsables de chaines de transmission plus longues, consécutives à l’urbanisation de ces souches, à l’instar de l’épidémie liée au clade Ib ou celle du clade Ia ayant émergée à Kinshasa. |
Béatrice Grasland (Anses, laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, France) |
L’influenza aviaire est une infection virale hautement contagieuse des oiseaux sauvages et domestiques causée par des virus influenza de type A. Les mutations du virus ont dernièrement permis des transmissions à différentes espèces de mammifères mais aussi à l’humain. La vaccination contre les virus hautement pathogènes (IHAP) est autorisée en Europe depuis 2023. Le but est d’éviter les foyers épizootiques et éviter l’émergence de virus adapté aux mammifères. Plusieurs projets de recherche sont actuellement menés par l’Anses. Le projet ZOOFLU étudie l’émergence des virus IAHP H5N1 à l’interface faune sauvage, animaux domestiques et humains, s’interrogeant notamment sur les mécanismes favorisant leur transmission et leur capacité de franchissement de barrière d’espèce. En 2022-2023, deux vaccins candidats ont été testés chez le canard. Les résultats ont été prometteurs en terme d’innocuité, de mise en place en élevage, de suivi de la vaccination ainsi que de contrôle de la diffusion de l’IAHP à 7 semaines d’âge mais pas à 11 semaines. Une surveillance post-vaccinale a été enclenchée, pouvant occasionnellement conduire à la caractérisation de variants viraux permettant d’identifier tous virus IAHP d’échappement à la vaccination. L’Anses mène également des travaux de modélisation de la dynamique d’infection par les virus IAHP. |
Stéphanie Raffestin (Institut Pasteur de la Guyane, France) |
French Guiana (FG) (South America) is the largest outermost EU region. FG faces a complex context of social and demographic changes, with an explosive birth rate and cross-border trade affecting often vulnerable and precarious populations. FG is a particularly favorable territory for Wastewater-based epidemiology (WBE) as an early warning and emergence monitoring system. In FG, the proximity of countries using oral polio vaccine raises the possibility of vaccine-derived poliovirus (VDPV) circulation. It is in this context that the institut Pasteur de la Guyane (iPG), a member of GIS (Groupement d’Intérêt Scientifique) OBEPINE, has chosen to participate in a research project (Projet ANRS-MIE POLIOVIRUS) aimed at developing suitable tools for the detection of polioviruses (PVs) in the environment. On this occasion, type 3 circulating VDPV (cVDPV3) from wastewater samples (WWS) collected in two Cayenne suburbs (Remire and Saint-Georges-de-l’Oyapock) between May and August 2024 were genetically detected at iPG and isolated at the Insitut Pasteur’s WHO Poliovirus Collaborating Centre in Paris. Following this detection, environmental tracking of poliovirus in WWS continues. The molecular techniques developed for this project will need to be further optimized by improving detection thresholds and characterization methodes. However, environmental monitoring could prove invaluable in this field, enabling early detection of circulation and, through a targeted response, limiting the risk of outbreaks associated with these viruses, which represent a major threat to public health and to the Global Polio Eradication Initiative (GPEI). (Raffestin S, et al. Euro Surveill 2024;29(45):2400705) |
Daniele Medeiros (Institut Evandro Chagas, Institut Aggeu Magalhães, Brésil) |
Over the past 70 years of arbovirus research in the Brazilian Amazon, the Evandro Chagas Institute has played a fundamental role in the isolation of more than 200 viral species, as well as in the surveillance of arboviruses of public health importance in Brazil. Alongside the cyclical dengue epidemics and the establishment of Chikungunya as a major public health threat, with prolonged neurological and arthropathic impacts, the Amazon has proven to be a natural reservoir for arboviruses in the wild environment, facilitating their emergence, re-emergence, and spread to extra-Amazonian regions. In this context, yellow fever continues to cause epizootics and outbreaks every three years, while Mayaro virus remains an emerging risk with potential adaptation to urban settings. Recently, Oropouche virus demonstrated its high dispersal potential, becoming the main emerging pathogen with the historic 2024 epidemic in Brazil, which included severe neurological cases, death cases, and infections in pregnant women, associated with miscarriage, stillbirth, and intrauterine fetal demise. Given this scenario, the need for continuous epidemiological surveillance and molecular monitoring is reinforced, particularly from the Amazon region which remains an epicenter of new viral threats, playing a crucial role in outbreak anticipation and in controlling the spread of arboviruses in Brazil and beyond its borders. |
Benjamin Dupuis (Institut Pasteur, France) |
La dengue est une infection virale dont l’agent causal, le virus de la dengue (DENV), est transmis par les moustiques du genre Aedes, et principalement, Aedes aegypti. Au cours des dernières décennies, cette maladie est devenue une préoccupation majeure en raison de sa propagation rapide et de son impact significatif sur la santé publique. Malgré un fardeau croissant, aucun traitement spécifique n’est disponible, ce qui rend la lutte anti-vectorielle (LAV) d’autant plus essentielle. Pour limiter la transmission du virus, la LAV repose majoritairement sur l’utilisation d’insecticides visant à réduire les populations de moustiques. Cependant, leur usage intensif a favorisé l’émergence de résistances importantes chez Ae. aegypti, diminuant ainsi l’efficacité des traitements insecticides. Face à cette problématique, une stratégie innovante de LAV a été développée : l’utilisation de la bactérie Wolbachia. Déjà mise en œuvre dans plusieurs régions du monde, cette approche repose notamment sur l’effet de « pathogen-blocking » induit par Wolbachia, qui limite la réplication des arbovirus et réduit ainsi leur transmission par Ae. aegypti. Cependant, l’impact de l’exposition et de la résistance aux insecticides sur la compétence vectorielle pour le virus de la dengue d’Ae. aegypti reste encore mal compris. De même, l’effet des insecticides sur l’efficacité de la stratégie Wolbachia demeure une question peu abordée, soulevant des interrogations sur l’efficacité des programmes de lutte contre les arboviroses à l’échelle mondiale. Cette présentation s’intéressera essentiellement à présenter ces stratégies de LAV et leur impact sur la compétence vectorielle d’Ae. aegypti. |
David Paltiel (Yale School of Public Health, États-Unis) |
Romain Silhol (Imperial College London, HPTN modelling centre, Royaume-Uni) |
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Meg Doherty (OMS, Suisse), Philippe Duneton (Unitaid, Suisse) et Carmen Perez-Casas (Unitaid, Suisse)
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L’OMS recommande le cabotégravir injectable à longue durée d’action (CAB-LA) comme prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour le VIH depuis 2022. D’autres options de prévention sont disponibles, notamment la PrEP par voie orale, l’anneau vaginal de dapivirine à longue durée d’action et le lénacapavir à longue durée d’action (LEN-LA). Les essais contrôlés HPTN 083 et HPTN 084 ont démontré l’efficacité du CAB-LA chez les femmes cis-genres, les hommes cis-genres qui ont des rapports sexuels avec des hommes et les femmes transgenres qui ont des rapports sexuels avec des hommes. Le lénacapavir, un inhibiteur de la capside viral administré sous forme d’injectable, a démontré une grande efficacité chez les femmes cis-genres, les hommes cis-genres et les transgenres (PURPOSE). De nouvelles lignes directrices sont prévues en juillet 2025 sur le LEN-LA pour une PrEP de longue durée. Des orientations devraient également paraître au même moment sur le traitement du VIH par les anti-rétroviraux à longue durée d’action (ARV-LA). Ceci s’inscrit dans un contexte où le profil de la personne vivant avec le VIH a changé. Des objectifs de coût proche de la PrEP orale et d’accessibilité sont ainsi ciblés pour une introduction à grande échelle des ARV-LA comme PreP. |
Dulce Ferraz (université Lumière Lyon 2, France ; Fiocruz, Brésil)
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Cette présentation illustre un exemple de recherche menée dans un contexte de crise sanitaire : l’étude ANRS-COBra, qui examine les effets de la pandémie de Covid-19 sur la santé sexuelle et mentale de deux populations marginalisées au Brésil : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les femmes trans, adultes et adolescents. L’étude s’est appuyée sur deux cohortes de prophylaxie pré-exposition (PrEP) existantes dans le pays, en adaptant les techniques de recueil de données aux contraintes du contexte pandémique. Les résultats mettent en évidence des effets négatifs significatifs de la pandémie sur les conditions de vie des participants, en particulier des plus jeunes. Concernant les comportements sexuels, une différence apparaît entre les participants ayant un partenaire stable, pour qui la pandémie a renforcé l’intimité et augmenté la fréquence des rapports sexuels, et ceux sans partenaire stable, chez qui l’on observe une interruption temporaire des rapports et une hausse du sexting* ainsi que du sexe en solo. La continuité de la PrEP a été entravée par plusieurs facteurs : le confinement avec la famille, le manque de confidentialité, la perte de routine et les déménagements. Les conditions de logement et les relations familiales se révèlent associées à la présence de symptômes dépressifs. L’interruption de la PrEP est associée à l’interruption des rapports sexuels et à l’âge (plus fréquent chez les plus jeunes). Enfin, la présentation se conclut par une brève réflexion sur les crises actuelles qui affectent les conditions de production de la recherche, en particulier en ce qui concerne la santé des populations marginalisées. |
Rachel Lowe (Barcelona Supercomputing Center, Espagne)
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Leslie Alcouffe (Institut santé des populations en Amazonie, centre hospitalier de Cayenne, France)
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La Guyane est un territoire de migration avec des taux de précarité élevés. La population haïtienne y est conséquente et surreprésentée parmi les personnes vivant avec le VIH. Les femmes migrantes sont particulièrement exposées aux violences et à une sexualité non choisie. PARCOURS est un projet multifacettes (volet anthropologique, accès et recours aux soins, santé mentale, place de la médiation, outils de recueil quantitatifs) décrivant leur santé sexuelle reproductive et leurs droits entre 2021 et 2023. La violence, amplifiée par les enjeux économiques, apparait une des principales composantes des parcours migratoires. À l’arrivée en Guyane, elle se poursuit et se mue en discrimination. Il existe des conséquences physiques et morales (troubles dépressifs) de cette violence. |
Adama Sana (CNRST, IRSS, centre MURAZ, Burkina Faso)
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Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à une crise sécuritaire marquée par la montée en puissance des attaques de groupes armés terroristes. Initialement concentrées dans le nord du pays, ces violences se sont progressivement étendues à l’est, à l’ouest et au centre. Cette insécurité a entraîné le déplacement de plus de deux millions de personnes, la fermeture de milliers d’écoles et de centres de santé, ainsi qu’un affaiblissement des services publics. La crise a également eu des répercussions majeures sur l’économie et la gouvernance, exacerbant la précarité et limitant l’accès aux ressources essentielles. Dans ce contexte, la recherche en santé est particulièrement affectée. C’est le cas du projet COVID4P « Analyse des relations entre pauvreté, pollution, prévention et progression du Covid-19 au Burkina Faso » qui a été mené entre le 16/09/2020 et le 16/04/2023 dans trois villes de la région Centre-Sud du Burkina Faso : Kombissiri, Manga et Pô. Le projet, financé suite à l’appel Flash Covid-19 en 2020, avait pour objectif d’identifier les facteurs comportementaux et environnementaux déterminant l’adoption de comportements de prévention dans le cadre de la Covid-19 dans la région du Centre Sud du Burkina Faso. La crise sécuritaire au Burkina Faso a eu un impact significatif sur la conduite de cette recherche, notamment dans le choix des sites d’étude, l’acheminement du matériel de la France, la mobilité des partenaires nord, la collecte des données ; avec un accroissement de la durée, du coût de la recherche et de la charge mentale des agents de terrain. La crise sécuritaire et le contexte géopolitique peuvent rebattre les cartes des priorités de recherche, appeler à des adaptations méthodologiques, mais pas à l’arrêt du financement de la recherche en santé. |
Lina Cristancho Fajardo (Institut Pasteur, université Paris Cité, Inserm, CNRS, France)
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Chikungunya is a disease caused by the chikungunya virus, an alphavirus transmitted by Aedes mosquitoes. Symptoms include fever and joint pain, typically last a few days, and occasionally become chronic. Reunion Island experienced a major chikungunya epidemic in 2005-2006, with most infections occurring during the second wave in 2006. By the end of the outbreak, approximately 38% of the population had been infected. No other major outbreaks were reported until December 2024, when a rise in cases suggested the possibility of a new epidemic. From January to early March 2025, 8,600 cases have been reported on the island. This ongoing work aims to forecast the dynamics of the current outbreak, focusing on the timing of the peak, the number of infections at the peak, and the proportion of the population expected to be infected. To achieve this, we developed a model based on one used for forecasting the 2018-2019 dengue outbreaks in Reunion Island. The model incorporates climate seasonality to capture changes in vectorial transmission rate. Additionally, we considered heterogeneity in the population’s exposure to mosquitoes, a key factor in explaining the dynamics of the 2005-2006 chikungunya outbreak. Assuming the same heterogeneity in mosquito exposure as in 2005-2006 and considering population immunity assessed through a serological survey in 2022, we forecast the ongoing evolution of the epidemic in Reunion Island. This work has been communicated to French national authorities and health agencies to support their planning and response to the outbreak. |
Didier Ekouevi (université de Lomé, Centre de Formation et de recherche en Santé Publique, Togo)
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L’étude ANRS 0562s HIPOCAMP est un essai clinique qui s’inscrit dans le cadre de l’élimination de la transmission mère-enfant du virus de l’hépatite B. Son objectif principal est d’évaluer la non-infériorité d’une stratégie de traitement ciblé par rapport à une stratégie de traitement universel.
Deux approches seront comparées : i) une stratégie de traitement universel, consistant à administrer un traitement antiviral à base de ténofovir à toutes les femmes enceintes et positive pour l’antigène de surface de l’hépatite B (HB) ; ii) une stratégie de traitement ciblé, reposant sur l’utilisation d’un test de dépistage rapide (HBcrAg-RDT) permettant d’identifier les femmes à haut risque de transmission selon des critères virologiques. Il s’agit d’un essai thérapeutique multicentrique qui se déroulera dans cinq pays : trois en Afrique (Cameroun, Côte d’Ivoire et Togo) et deux en Asie (Cambodge et Vietnam). Au total, 3 200 femmes enceintes seront incluses et suivies jusqu’à neuf mois après l’accouchement. Outre l’évaluation de l’efficacité des deux stratégies, l’étude comporte plusieurs volets complémentaires : i) volet santé publique : analyse de la faisabilité et de l’acceptabilité des interventions dans les différents contextes ; ii) volet social : exploration des perceptions des femmes, des prestataires de soins et des parties prenantes ; iii) volet économique : évaluation du coût-efficacité des stratégies proposées ; iv) volet sciences politiques : analyse des politiques nationales existantes et des conditions de passage à l’échelle de l’intervention dans chacun des pays participants. Le début des inclusions est prévu pour octobre 2025, et la fin de l’essai est prévue pour juin 2028. Découvrez la vidéo de présentation du projet HIPOCAMP |
Javier Martínez-Picado (Institut de recherche en immunopathologie IrsiCaixa, Espagne)
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Apollinaire Horo (université Felix Houphouët-Boigny, centre hospitalier universitaire de Yopougon, Côte d’Ivoire)
et Pierre Debeaudrap (Ceped, IRD, France)
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Khuat Thi Hai Oanh (SCDI, Vietnam)
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Gabrièle Laborde Balen (CRCF, CHNU de Fann, Sénégal ; TransVIHMI, France)
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Bindiya Meggi (Instituto Nacional da Saúde, Mozambique)
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In severely immunocompromised HIV-infected patients, tuberculosis (TB) is the leading cause of hospitalization and death. A significant reduction in plasma anti-TB drug concentrations has been reported in this population. The DATURA trial is a multicenter phase III randomized two-arm open-label superiority trial which aims to evaluate whether intensifying the initial phase of anti-TB treatment (ATT) reduces mortality at 48 weeks in severely immunocompromised HIV-infected patients. Baseline characteristics of the population are shown. The intervention consists of increasing rifampicin (35±5 mg/kg/d) and isoniazid (10±2 mg/kg/d) for the first 8 weeks, together with corticosteroids for 6 weeks, in comparison with standard ATT. From April 21, 2022 to December 16, 2024, 907 patients completed enrolment: 399 were women (44%), median age was 37 years (IQR:30-44) and 71% had a positive Xpert® MTB/RIF test. Overall, 573 participants (65%) had a BMI≤18.5 kg/m2, including 270 (30%) with severe malnutrition (BMI<16 kg/m2). Median hemoglobin was 9 g/dL (IQR:7-11) and median CD4 count was 43 cells/μL (IQR:22-76). Final results, including pharmacology analyses, are expected by mid-2026. |
Aude Struny-Leclère (Institut Pasteur, France)
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The burden of fungal invasive infections (IFIs) among PLHIV is extremely underestimated in low- and middle-resource countries. The lack of awareness of these infections and the insufficient availability of reliable diagnostic methods lead to delayed diagnosis or absence of diagnosis. Capacity-building for front-line health workers, implementation science, on-site training and prevalence studies are essential to reduce AIDS-related mortality and morbidity. Our main objective is to use new methods to assess the prevalence of invasive fungal infections in patients with advanced HIV disease in Sub-Saharan Africa and South-East Asia, in areas where no data are available. These methods will enable fungal infections that have been neglected for too long in low-income countries to be managed. EVADIAG-Histo and FUNgi-Cam studies are examples of how to improve patient management. |
Steve AHUKA
(Université de Kinshasa/INRB)
Renaud BECQUET
(Inserm/IRD/Université de Bordeaux)
Marilyne BONNET
(Inserm/IRD/Université de Montpellier)
Eric D’ORTENZIO
(ANRS Maladies infectieuses émergentes)
Alpha DIALLO
(ANRS Maladies infectieuses émergentes)
Didier EKOUEVI
(Inserm/Université de Lomé)
Dulce FERRAZ
(Inserm/Université Lumière Lyon 2/Fiocruz Brasília)
Fatoumata HANE
(Université Assane Seck de Ziguinchor)
Emilie MOSNIER
(Inserm/Université Aix Marseille/IRD/SESSTIM/University of Health and Science)
Mireille MPOUDI
(Ministère de la défense du Cameroun)
Veronica NOSEDA
(L’Initiative/Expertise France)
Christophe PEYREFITTE
(Institut Pasteur de Guyane)
Hervé RAOUL
(ANRS Maladies infectieuses émergentes)
Asier SAEZ CIRION
(Institut Pasteur)
Laura TEMIME
(CNAM)
Florence THUNE
(Sidaction)
Les journées scientifiques 2025 ont été une opportunité de mettre en lumière la nouvelle génération de scientifiques et de valoriser les actions de l’agence sur la scène internationale. Diverses animations scientifiques et présentations sont venues rythmer ces deux journées de colloque.
Cette année encore, une place particulière a été donnée à la nouvelle génération de chercheuses et chercheurs, via la mise en avant du programme Start de l’ANRS Maladies infectieuses émergentes. Les journées scientifiques 2025 ont ainsi été précédées de la journée Start, une journée pour les jeunes scientifiques, le 31 mars 2025 à l’Institut Pasteur.
Replongez vous dans le contenu de l’édition 2024. Les journées scientifiques 2024 de l’ANRS Maladies infectieuses émergentes se sont concentrées autour de la thématique de la transmission.
Vous retrouverez un résumé détaillé des sessions et présentations sur la page dédiée à cet événement.
Vous pouvez aussi visionner l’intégralité des sessions qui ont eu lieu lors de l’édition 2024, ainsi que les interviews réalisées à cette occasion sur la chaîne YouTube de l’ANRS Maladies infectieuses émergentes.
La playlist des JS 2024Les 21 et 22 mars 2024 au Centre international de conférences à Sorbonne Université (CICSU)
06 février 2024