Statut : en cours - niveau 1
Dernière mise à jour le 17 janvier 2025
Dans le cadre de son dispositif de veille et de réponses aux épidémies, en réponse à l’évolution de la situation du chikungunya à La Réunion, l’ANRS MIE met à disposition une veille scientifique mensuelle sur le chikungunya afin de suivre les progrès de la recherche.
Retrouvez plus particulièrement dans la veille scientifique à télécharger :
Le chikungunya est une maladie infectieuse provoquée par un arbovirus, le virus chikungunya (CHIKV). Entre 2005 et 2006, La Réunion a été confrontée à une importante épidémie de chikungunya, avec une estimation de plus de 266 000 cas symptomatiques, soit 34 % de la population de l’île. Cet épisode épidémique a également été marqué par 258 décès. En mai 2005, un premier pic a été enregistré, avec 450 cas signalés, avant que l’incidence ne se stabilise autour de 100 cas par semaine durant l’hiver austral. À partir d’octobre 2005, l’incidence a progressivement augmenté pour atteindre un second pic en février 2006, avec 47 000 cas hebdomadaires. Par la suite, l’épidémie a lentement régressé, et le dernier cas autochtone a été enregistré en décembre 2006. La fin de l’épidémie a été officiellement déclarée en avril 2007 [2].
L’immunité acquise lors de cet épisode (estimée à 38 % de la population réunionnaise selon les estimations) a diminué au fil du temps, ce qui pourrait en partie expliquer la reprise de la circulation du virus chikungunya à La Réunion en 2024 [3]. En effet, après trois ans d’absence, 5 cas confirmés de chikungunya avait été signalé en 2009 à La Réunion [4]. Puis, entre 2010 et 2024, aucun cas autochtone n’avait été détecté. [5]. Cette absence de cas a pris fin en août 2024, marquant un nouveau tournant dans l’épidémiologie du chikungunya sur l’île.
En savoir plus sur le chikungunya
Entre août 2024 et le 13 janvier 2025, 192 cas autochtones de chikungunya ont été confirmés à La Réunion par PCR. Deux nouveaux foyers actifs ont été identifiés (La Vallée à Saint-Pierre et Bras Creux au Tampon), soit un total de sept foyers actifs dont celui d’Étang-Salé (quartier ravine Sheunon) qui est le plus actif avec 90 casrecensés. Par ailleurs, des cas isolés ont été signalés, sans qu’un lien avec un foyer connu n’ait pu être établi.
Cette situation témoigne d’une intensification et d’une dispersion continue du virus sur l’île.
En réponse, l’ARS de La Réunion a activé le niveau épidémique 3 du dispositif ORSEC de lutte contre les arboviroses le 13 janvier 2025 [6].
Depuis sa première identification en 1952 en Tanzanie, le virus chikungunya a provoqué de nombreuses épidémies dans plus de 110 pays d’Asie, d’Afrique, d’Europe et des Amériques. Entre le début de l’année 2024 et le 30 novembre, environ 480 000 cas confirmés, dont 203 décès, ont été rapportés. La majorité de ces cas proviennent d’Amérique du Sud en particulier au Brésil (407 250 cas, dont 203 décès [7].